365 jours
365 jours, 80 billets, une cinquantaine de livres...bref une année quoi. A un an, un blog, comme un enfant, n'est plus vraiment un bébé.
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10-10 à 10h10
(photo prise pour ma copine Enna
....ça commençait mal!!) |
Vu que je ne suis pas très anniversaire, j'hésitais entre un billet sur le blogueur-schizophrène et un article dégoulinant de bons sentiments sur mes blogo-copains et sur tout ce qui se passe en dehors du blog (sur la boîte mail, dans la vraie boite aux lettres, et même dans la vraie vie...)
Mais ça, c'était avant de me souvenir que la loose-attitude était mon fond de commerce.
Ce n'est pas pour rien que j'ai ouvert un blog en octobre . Je n'aime pas ce mois ; il me le rend bien et depuis longtemps; et cette année, il s'est dépassé.
"Une force de la nature" , c'est ce que mon père répète à mon sujet depuis plus de trois décennies à ses collègues, amis, frères, sœurs (qui n'en demandent pas tant mais qui hochent la tête, lassés et circonspects). Ces derniers temps, c'est une coquetterie que le paternel ne se permet plus.
Le mois d'octobre a commencé le 10 pour moi, lorsque j'ai pris
la photo du jeu d'Enna. Le 10-10 à 10h10, j'avais une terrible migraine. Je ne savais pas ce que c'était qu'une migraine et j'ai dégusté. Deux jours à 40 de fièvre, à délirer, à me promettre d'arrêter de fumer, à me demander si je vais guérir un jour. Bon, une petite grippe quoi, rien de grave, c'est banal.
Mais ça ce n'était que le début.
Quand ma température est enfin descendue, j'ai eu une rage de dent terrible, une dent de sagesse bien sûr que depuis 10 ans je suis sensée me faire enlever. Une douleur à se taper la tête contre les murs, des médicaments qui ne servent à rien, des nuits sinistres, seule avec ma gencive qui a doublé de volume. Je sais, là encore, c'est très commun.
Quand les antibiotiques ont enfin résorbé cette terrible infection, je me suis entaillée le pouce le dimanche matin en faisant la vaisselle. Suffisamment pour faire un séjour aux urgences, me faire suturer de quatre points, subir le rappel du Tétanos. Une étudiante en médecine de 10 ans ma cadette me tenait la main pendant que je pleurais. La loose oui, mais la honte aussi. Oui, bon, l'un dans l'autre qui ne s'est pas coupé dans sa vie?
Sauf qu'une fois encore, j'ai mesuré pendant ses 10 jours merveilleux d'intense ultra-loose, le soutien que peut constituer la blogo. Des mails, des textos, des petits messages, une solidarité Facebook. Rien qui sort de l'ordinaire, mais un vrai réconfort.
Et je me suis dit que finalement, à part un accouchement qu'il a fallu déclencher, je n'avais aucune idée de ce qu'était la douleur, je ne savais pas à quel point on pouvait être prisonnier de son propre corps. Pendant des années, le mien a été mon meilleur ami. Hormis quelques gueules de bois quand vraiment j'abusais, mon corps était mon allié et faisait exactement ce que je lui demandais: courir, danser, manger, dormir, allaiter, travailler, boire, fumer, manger gras et salé, conduire 7h d'affilée, manquer de sommeil. Soumis à tous mes caprices, c'était un instrument docile.
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dimanche 9h04 sortie des urgences: au top!
pas maquillée, pas coiffée, pas lavée |
Et j'ai découvert que ce n'était pas toujours le cas. Parfois, on ne maîtrise pas ses réactions, ni ce qu'il fait, ni ce qu'il crée. Parfois, c'est une prison de douleurs. Et surtout, parfois, cela dure un peu plus que dix jours au mois d'octobre. Et parmi les copinautes que je fréquente depuis un an, il y a en plus d'une qui a régulièrement rendez-vous avec les médecins.
Alors vu que je ne suis pas très anniversaire, je dédis avec beaucoup de tendresse et d'empathie ce billet aux blogueurs qui luttent contre des corps parfois récalcitrants, à ceux qui apprivoisent la douleur tous les jours, à ceux dont les antalgiques font partie du quotidien.
J'ai découvert dans les mots d'encouragement que certaines maladies peinent à être identifiées, que certaines pathologies tardent à être convenablement soignées, qu'il n'y a pas une solution miracle pour tout ce qui fait mal, que la panacée n'est pas toujours de mise.
Et puis il y a aussi celles qui ont à faire face à des maladies un peu plus dangereuses qu'une grippe, un peu plus douloureuses qu'une rage de dent, et bien plus effrayantes qu'un point de suture. Certaines connaissent le découragement, la solitude d'avoir mal et d'avoir peur. Elles ont tous les âges, tous les profils, et elles tiennent le cap.
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oui je sais la loi Evin...
On fait avec ce qu'on a... |
Ce sont d'ailleurs les mêmes qui tiennent leur blog à jour et qui se baladent sur la toile sans se plaindre (contrairement à moi, qu'une rage de dent a laissé sur le carreau). Alors 365 jours de blog...mais pas que...de l'échange virtuel oui, mais un peu plus que cela aussi.
Un peu de plomb de la tête de Galéa!
Ce billet est donc dédié aux loosers (blogueurs, non-blogueurs, ou ex-blogueurs) mais aussi et surtout aux courageuses, aux valeureuses de la blogo à qui j'envoie toute ma tendresse, toute mon empathie et toute mon amitié...ce billet de non-anniversaire est pour elles (ou pour eux, mais bon pardon les gars vous êtes drôlement moins nombreux...et d'ailleurs quitte à faire une parenthèse, j'offre aussi ce billet aux gauchers. Avec mon invalidité de la main droite, je découvre que rien dans ce monde n'est fait pour la main gauche...).
...vous aurez quand même le droit au blogueur-schizophrène au mois de novembre...(on ne se refait pas)
Après, il faut être honnête, j'ai quand même un vrai problème avec les anniversaires...quels qu'ils soient...pas mon truc (c'est mon côté bout-en-train, optimiste et rigolard...
Ne me remerciez pas , c'est cadeau!)