samedi 6 avril 2019

Eloge du lecteur insignifiant

A un moment, il faut bien venir éteindre la lumière et fermer la porte de ce blog. Une copine, qui sait de quoi elle parle, m'a quand même sorti "il n'y a que quand on est mort qu'on est sûr de ne plus jamais bloguer" (et techniquement ça se tient, la preuve je suis là). L'habitude est de faire les bilans d'anniversaire de blog (genre ma PAL, mes billets, mes SP, mes amis, mes concours...), là je vous propose le bilan des losers: l'anniversaire des 3 ans de coma du mien (malgré ses petits sursauts sans lendemain).

Déjà soyons clairs, depuis l'arrêt du blog, j'ai lu; mais pas tant que ça. Le temps que j'ai dégagé a essentiellement été consacré au linge, aux devoirs, au travail, au ménage et autres joyeusetés des mères de famille sans domesticité qui travaillent à plein temps (#MinuteInstagram #MaVieVendDuRève).

J'ai quand même avalé mon tome 2 de la Recherche quand j'allaitais encore Duracell 
(qui mettrait ensuite 3 ans à faire ses nuits). 

J'ai découvert Irène Némirovsky au coeur d'un été caniculaire au moment où Rayures est passée du stade d'enfant survoltée à celui de l'ado lymphatique. Maintenant on la reconnait à ses lunettes, son sourire métallique et son air blasé.

Après avoir fini Suite française, j'étais convaincue qu'il y avait une suite qui est morte avec son auteur dans les camps.

Quand  Elif Shafak est entrée dans ma vie, Numérobis devenait végétarienne, féministe et hurlante. Il y a quelque chose de raccord entre mon enfant du milieu et cette romancière. J'ai lu Illska pendant les funérailles d'un cousin plus jeune que moi qui n'avait aucune chance de s'en sortir. Je n'aurais pas du choisir un livre aussi laid dans de telles circonstances. 

Et puis j'ai eu 40 ans, j'ai failli faire une fugue, m'engager dans un groupe de rock, reprendre la danse classique, me teindre en blonde, régler mes comptes avec les méchants; mais je suis lâche donc j'ai lu L'Homme qui savait la langue des serpents, comme ça. C'était mon truc fou de la quarantaine, l'Homme m'a offert un bijou coûteux pour me consoler de n'avoir pas vu ma moitié de vie arriver si vite.

Sinon je suis partie à Venise avec Claudie Gallay , et c'était juste parfait.

 Après les trois ans de coma du blog, je suis redevenue une lectrice insignifiante, la lambda de base. J'avais arrêté de bloguer parce que, par manque de temps, je ne répondais plus aux commentaires, je ne visitais plus les blogs des autres, je ne faisais plus le job de réciprocité inhérent à la blogosphère. Si je suis complètement honnête (c'est rare profitons), je dois avouer que je regrette l'heure de gloire (toute relative évidemment) qui fut la mienne pendant quelques années, Galéa était tellement moi en mieux, qu'indubitablement, elle me manque.


Comment ai-je pu rester si longtemps sans lire Eliott Perlman

Après le blog, il y a le déblog : tout ce qui se passe derrière l'écran qu'on ne montre pas sur les RS. Il y a bien sûr les amitiés qui se diluent dans le digital, celles qui ne survivent pas à la disparition de notre avatar et puis il y a les autres, les persistantes: les amis qu'on soutient, qu'on console, qu'on félicite et qu'on gâte. Dans mon débloging, il y a eu ma bande de bras-cassés  qui sont restés en embuscade, toujours là malgré tout, des relations faites de pudeur, d'élégance, de générosité. Il y a eu le tragique pour certains et la solidarité pour d'autres. Il y a eu ça, et ça ce n'est pas rien.


Je continue à lire Bello, mais reste convaincue que les Falsificateurs reste son meilleur opus.

Et puis je me suis aperçue que peut-être, je n'étais plus vraiment à ma place sur les RS. Il est bien difficile maintenant de discuter d'un livre français sur Facebook ou IG sans que l'auteur  nous tombe dessus "par hasard". Est ce que j'ose dire que je n'accroche pas avec Julia Kerninon et que j'ai du mal avec Valentine Goby ? Force est de constater que je suis devenue molle, j'hésite sur Facebook ou Instagram  à dire les choses, je ravale ma franchise, parce que même si je suis sans coeur, je n'aime pas spécialement faire de la peine gratuitement  (enfin pas toujours). J'ai toujours peur que l'auteur surgisse (alors que je ne tague jamais les romanciers) , ou bien pire, qu'une fan de l'auteur vienne m'expliquer que je n'ai rien compris (je n'ai ailleurs toujours pas identifié la taupe dans mes amis Facebook qui fait des captures d'écran pour les montrer à des gens que je ne connais pas).

Ma belle-mère m'a offert la collection des Camilla Läckberg, et franchement ça se lit tout seul.

Ceux qui m'avaient donné envie de bloguer ont plus ou moins disparu de la Toile, se sont mis en sourdine, ou publient moins fréquemment, une certaine blogo est moins visible. En trois ans, ont surgi de tous côté des blogs stratégiques, organisés, au top de l'actualité littéraire, consensuels, des blogs qui avaient un objectif à atteindre dès leur création et, en attendant d'avoir un jour ou l'autre quelque chose à nous vendre, étaient des "influenceurs" (censés influencer les lecteurs insignifiants je suppose). Tout à coup, le réseau social de blogueurs littéraires que je fréquentais s'est fait vampiriser par le glamour, le mondain et la complaisance. Impossible d'actualiser un fil sans être saturé de soirées et cocktails, à grand coup de selfies, de coupes de champagne, de hashtag, de lieux branchés. La blogo littéraire (après des années en bout de table, à la place du pauvre, loin derrière les blogueurs mode, culinaire ou lifestyle) est devenue hype; maintenant on n'est plus proche de l'esprit de Beigbeder que de celui de Modiano. Les mêmes livres s'égrènent sur les RS, avec toujours cet enthousiasme suspect, qui ressemble à des renvois d'ascenseur,  avant de disparaitre avec la même constance que l'obsolescence programmée des vieux iPhones. Il est bien difficile maintenant de savoir ce que vaut un livre sur les RS tellement chacun évite de vexer, de dire les choses explicitement. Ce n'est de la faute de personne, mais c'est un fait. Tout le monde est prescripteur mais on transige sur la critique.

Je repense encore souvent à Rester vivant de Blondel.

A se demander même s'il reste ces romanciers de l'ombre, ces laborieux qui ne savent pas se vendre à la télé mais qui écrivent des merveilles, de ceux qu'on verra rarement faire les mondains. Même notre François national dans sa LGL nous fait croire qu'il n'y a en France que des auteurs de best-seller, ou des romancières de moins de quarante ans archi-télégéniques. L'auteur timide, moche, vieux, peu connu ou bafouillant, n'est pas prêt d'avoir sa place sur les plateaux.

Alors aujourd'hui, je crois qu'il est plus que jamais temps de revendiquer notre insignifiance: celle de ceux qui lisent par nécessité selon leur moyen et le temps dont il dispose. Les terrés dans leur trou de province, les malades de longue durée, les mères qui ont plus d'enfants que de bras, ceux qui ont raté leur vie professionnelle, celles qui n'enverront jamais du rêve sur les RS tellement elles sont cernées, les tout-cassés, ceux qui lisent pas réflexe, par habitude, par goût profond, à contretemps de l'actualité, ceux qui n'ont rien à perdre à dire du mal, rien à gagner à penser du bien, qui n'ont personne à convaincre et personne à flatter. Soyons fiers d'être ce lecteur transparent qui achète le livre qu'il a envie de lire. Celui qu'aucun influenceur ne suit sur IG, le timide de FB, celui qui tweete dans le vide sur des livres d'une autre époque.

Et tout à coup, je me suis dit qu'il fallait découvrir Dorgelès dont la postérité n'a pas survécu au changement de siècle.

Parce qu'au bout du compte, je me demande quand même si ce n'est pas ce lecteur insignifiant-là qui alimente le circuit du livre. Les éditeurs, attachés de presse, journalistes ou auteurs ne le courtisent  pas, mais c'est bien lui qui fait vivre tout ce petit monde quand même. Nous n'influençons personne (si ce n'est notre voisin, notre mère ou notre vieille copine de fac) mais nous lâchons 20€ pour un broché qu'on lira en deux jours, nous continuons d'offrir en poche un roman qu'on a aimé, en dépit du dernier dont tout le monde parle. Quelque part, loin des événements parisiens, il reste des lecteurs qui se souviennent avoir été celui qui restait dans son coin dans la cour en primaire, celui qui ne brillait pas par sa popularité au collège, qui lisait en cachette dans son lit. Longtemps les lecteurs ont été des solitaires, des gens qui n'aimaient pas spécialement la lumière, celui dont on disait tendrement "qu'il était un peu bizarre toujours plongé dans ses bouquins", celui qui trouvait sa place dans le monde avec les mots des autres et à qui cela suffisait.

Il n'y a que J-K Rowling pour pouvoir parler de l'échec comme cela.

Le vrai pouvoir, c'est nous qui l'avons, restons anonymes, restons insignifiants, peut-être est-ce nous qui distribuons les lettres de noblesse de la littérature quand on rentre dans les librairies. Et peut-être bien que cela nous autorise à penser et écrire ce que l'on veut.

Il est bien possible que la plupart des critiques honnêtes qui circulent sur la Toile soient celles des lecteurs insignifiants.


vendredi 1 décembre 2017

My November



Un mois de novembre qui tient toutes ses promesses: premiers virus hivernaux et le cortège des mauvaises nouvelles / Tu pars de chez toi, il fait nuit; tu rentres chez toi, il fait nuit / Bonne ambiance /  Survivre au crépuscule de l'année 2017 / Numérobis, un dimanche midi qui nous annonce, devant ses côtelettes d'agneau, qu'elle ne veut plus rien manger qui ait été vivant "avant" / Merveilleuse Odyssée de Daniel Mendelsohn, une lecture aussi éblouissante qu'érudite, et si tout était une histoire de filiation finalement ? / Qu'y a-t-il donc dans le tome 2 d'Eragon pour que Rayures nous demande aussi de ne plus lui proposer de viande ? / Accepter -par lâcheté- d'intégrer un équipe de courses en relai avec du dénivelé : perdre son honneur, sa dignité et un poumon / Le boulet qui a du mal à suivre / Une escapade parisienne forcée / La splendeur des Amberson pour mes 6 heures du trajet aller / Se réveiller entre la Sorbonne et le Panthéon et mesurer l'ampleur d'un renoncement / Un dîner entier où ça parle anglais: solitude quand tu nous tiens / Allemand LV1 évidemment / Traverser tout Paris pour fêter le livre et ne pas décoller du bar / Radio France et le syndrome de l'organisation d'un autre monde, n'est ce pas Sophie ? / Réussir à ne voir aucun auteur alors qu'on est là pour ça / "on peut passer monsieur ? " "Oui oui, vous redescendez, vous retraversez tout , et vous remontez les escaliers pour arriver par le 104" / Le moment du bug / Un thé à la menthe sans thé / Un jus d'abricot qui vient trop tard / Des rencontres qui sont en fait des retrouvailles : les évidences amicales / Team Elle 2014/ 4 ans déjà / Un dos de cabillaud dans le 5ème avec ma binômette / "The" jogging proustien dans les jardins du Luxembourg, et au lever du soleil, sentir surgir un vague sentiment d'éternité/ 7 Km dans un froid de gueux / Retourner plein Sud avec La légende du dormeur éveillé offert par mon irremplaçable leader Rentrer et découvrir dans sa boîte au lettres, l'attention de la délicate Aifelle, toujours présente malgré tout / Un mois pendant lequel j'ai perdu la blogosphère en route / Le temps de rien / Un jour, même moi j'oublierai que j'ai blogué à un moment / Pas le temps de faire une vidéo / Décembre et ses fêtes qui nous tendent les bras / L'espoir improbable de pouvoir rédiger un billet / Duracell toujours en grève du sommeil / What did we expect ?
A tout bientôt les amis ;-)




dimanche 5 novembre 2017

Compte rendu de vacances #ToussaintForEver

J'ai testé pour vous : les vacances inratables.

Pour, nous les vacances constituent une vraie réflexion philosophique (parce qu'on en a très peu et du coup on a bien le temps d'y réfléchir en amont). L'Homme et moi considérons qu'en août, c'est risqué de partir en vacances : la canicule, le rythme ralenti, les bouchons sur l'autoroute, les beaufs en vadrouille, non vraiment on est au dessus de cela, du coup on travaille les 9 semaines des vacances scolaires et on joue la sécurité (#SecondDegré). Par conséquent cette année et on a privilégié novembre.

L'Univers était de notre côté: beau temps, couleurs d'automne, grand chalet au calme, frigo plein; non là comme ça a priori,  partir tous les cinq ne pouvait être qu'une totale réussite. J'avais même prévu de poster des photos des girls sur Instagram, s'enlaçant avec tendresse sur fond de coucher de soleil, rigolant aux éclats, genre "famille Ricorée". En plus, je n'ai pas vomi dans les virages en montant, présage on-ne-peut plus optimiste pour des vacances réussies, je me suis contentée de chouigner sur Arrivederci de Biolay sous le regard consterné de l'Homme et des girls qui ne comprennent pas ma passion pour les chanteurs dépressifs (ou morts...ou les deux- mais la il est vivant...la preuve il fait la Nouvelle Star, ce qui réjouit l'Homme qui me titille avec cette histoire, bref).

Je suis donc partie avec l'entrain qui me caractérise, bien décidé à mettre ce séjour à contribution pour résorber  les cernes bleues qui me défigurent et ce petit teint grisâtre qui fait ressortir la frange que je me coupe moi-même (coiffeur c'est un métier, mais je n'ai jamais le temps d'y aller). J'étais d'autant plus optimiste sur nos vacances en famille qu'on m'avait toujours dit: un bébé difficile fait un ado tranquille . Dans la mesure ou Rayures a eu ses premiers amis imaginaires dès 2 ans, qu'elle a fait ses nuits à 3 ans, que toute sa scolarité jusqu'à présent a été un long chemin de croix où je passais ma vie dans les bureaux des maîtresses, directrices ou psychologue scolaire, honnêtement, je me suis dit que la puberté couplée à l'entrée au collège serait plus que tranquille (même si bien sûr le fait qu'elle ait été collée dès la deuxième semaine de son entrée au collège aurait du me mettre la puce à l'oreille).

ERREUR

Rayures découvre à 11 ans que le monde est moche et ne s'en remet pas du tout. Elle déplore la déforestation, le racisme, la cruauté des hommes, l'indifférence des pays riches pour les pays pauvres (cf: cours de géographie à réviser pour la rentrer, attention évaluation sur table), les faits divers qu'elle apprend on-ne-sait-où vu qu'elle ne regarde pas la TV et n'a pas Internet sur son téléphone (les copains au collège peut-être, car elle en a...pas ceux que j'aurais espéré mais bon). Elle n'échappe évidemment pas à cette langueur adolescente qui m'exaspère, à l'absence d'enthousiasme dès qu'il s'agit de sortir, elle tente d'échapper à la plupart des corvées domestiques et souffle en déambulant dans la maison, plein de rancoeur contre l'ONU qui ne fait rien contre la guerre, sa prof d'histoire géo qui pratique la classe inversée, les chasseurs qui font du mal aux animaux "juste pour le plaisir", la peste de sa classe qui lui a dit que son idée de roman était bof, et l'ophtalmo (le seul qui accepte de lui prescrire des lentilles) qui arrive toujours à lui glisser une petite vacherie lors de la consultation.

Du coup, pour ne pas garder tout ça pour elle ("parce que Mamie, elle dit qu'il vaut mieux que ce soit dehors que dedans, sinon on s'abîme la santé"),  elle en fait profiter sa soeur de 8 ans (pour qui le dernier drame tient à un rebondissement malheureux du  Royaume de feu), Numérobis donc qui découvre qu'à 9 ans une petite fille peut disparaître lors d'un mariage et pour toujours (ambiance ambiance). Le problème subsidiaire c'est effectivement les capacités vocales de Numérobis dotée d'une voix forte et éraillée. Elle hurle donc sa résistance au monde réel à grand coup de "Elle est méchannnnnnnnnnte, elle dit ça pour que je fasse des cauchemars". 

On m'avait dit aussi "3 filles, c'est cool, bien mieux que 3 garçons, au moins tu évites les bagarres".

ERREUR

L'Homme et moi élevons nos filles comme n'importe quel garçon,  et du coup fatalement, elles se cognent, se menacent de mort, se donnent des coups de pieds, se courent après avec des bâtons. Il y en a une qui souffle et l'autre qui hurle. Chacune est bien sûr convaincue qu'on lui préfère l'autre, c'est délicieux, surtout avec les arbres qui rougeoient et le dégradé des jaunes chaleureux de l'automne.

A cela bien sûr, il a fallu ajouter Duracell dont on pensait qu'une maison avec jardin lui ferait le plus grand bien (le grand air, le calme, la nature....)

ERREUR

Duracell est dangereuse juste dans un salon avec une simple table basse. Quand elle tente de sauter de la table au canapé, je manque de faire une crise de spasmophilie, donc là avec des escaliers partout, j'ai juste passé ma semaine à répéter en boucle "les barrières sont bien rabaissées devant l'escalier ?". Au bout de 2 jours, évidemment plus personne ne me répondait: l'Homme ne m'entendait pas, Rayures soufflait genre "ma mère cette relou" et Numérobis chantonnait l'air des chevaliers du Zodiaque (sa nouvelle lubie ramenée de la bibliothèque grâce à l'influence de l'Homme). Bien entendu, au mieux Duracell a dormi jusqu'à 4h (5h ancienne heure donc presqu'une nuit, yeahhhhhh), au pire elle s'est réveillée toutes les trois heures (à cause de l'altitude, ou parce qu'elle n'est pas dans son lit et toussa quoi; l'avantage des vacances c'est qu'on a des prétextes à la pelle pour justifier qu'à presque 2 ans elle ne dorme toujours pas).

Duracell a également découvert qu'elle a deuxième parent, l'Homme, avec qui tout est plus facile. Miel pops au petit déjeuner, courses sur les épaules, verre en verre pour boire, pas d'obligation de mettre un manteau pour sortir ("Il fait 8 degrés quand même" "mais elle ne veut pas, c'est qu'elle n'a pas froid je te dis" "nan mais à 21 mois, peut-être qu'on sait encore mieux qu'elle?")

Au final, je me suis dit: tiens et si j'allais courir pour évacuer.

ERREUR

Courir à 1000m d'altitude, c'est courir en côte, se bruler les cuisses et les poumons (honnêtement je ne suis pas médecin mais je pense vraiment que je n'étais pas loin de pneumothorax ) . Juste avant que je parte, Rayures m'a rappelé que courir seule dans un chemin désert, c'était risqué, surtout vu les événements récents (moue de connivence et regard appuyé) et évidemment elle sait que je suis peureuse comme tout et que moi aussi j'ai peur de la mort et des gens méchants. Je suis donc partie moyennement rassurée, et pendant que j'écouter System of a down, une idée a germé dans mon cerveau suroxygéné.

J'ai envisagé de simuler ma disparition pour aller faire le plein de sommeil dans un hôtel reculé. Il suffisait que je vide discrètement le Livret A de Duracell (qui s'en rendrait compte qu'à sa majorité), et que je m'organise comme Walker dans le dernier Bello pour me reposer quelques temps (je n'ai besoin que de livres, cigarettes, une ou deux bières, des capsules de café et du pain frais).  Je comptais revenir 3 jours après et dire que j'avais souffert d'une amnésie passagère suite à une chute dans un petit chemin (futée la Galéa!! Plus crédible tu meurs). Au moment où je réfléchissais à la manière dont l'homme pourrait gérer les 3 pendant 3 jours (et l'éventualité de mettre ma mère -qui n'a jamais su garder un secret- dans la confidence pour lui apporter un soutien logistique),  ma playlist a enchaîné les premiers accords follement joyeux de "Ton héritage".

"Si tu aimes les soirs de pluie mon enfant mon enfant" ; bon fatalement j'ai été obligée de reconsidérer la situation. Biolay décidément. "Si tu parles à ton ombre de temps en temps" alors déjà que Rayures est dans un phase compliquée, peut-être n'est-ce pas le meilleur moment pour disparaître, même pas longtemps, sans compter ce que je risque de me prendre si jamais un jour elle attaque une thérapie. "Si tu aimes ce qui est bon, si tu vois des mirages" après, il y a aussi Numérobis qui doit travailler ses saletés de démanchés pour son audition, et honnêtement on n'y est pas, l'Homme est encore plus nul que moi en clef de fa, et je ne suis pas certaine que la table de 8 soit totalement acquise (le 7 X 8 reste un problème récurrent). Enfin il faut bien avouer que vu l'autorité que l'Homme a sur Duracell, je crains quand même qu'elle se prenne pour Dieu  (autant il va lui faire d'une entrecôte maître d'hôtel à midi parce qu'elle ne veut pas de steak haché). "Ce n'est pas de ta faute, c'est ton héritage, ce sera pire encore quant tu auras mon âge"; oui donc là je me suis dit que déjà, vu qu'on vient tous les deux de familles dysfonctionnelles, ce n'était pas la peine d'en rajouter et qu'il fallait mettre toutes les chances de leurs côtés.

En plus j'ai croisé un type bizarre avec un chien et un fusil: 3 éléments qui m'inquiètent toujours quand je suis seule, même en baskets; j'ai regagné la maison mine de rien en fredonnant "il faudra faire avec ou plutôt sans".

J'ai été accueillie par un "déjà?" de Numérobis, par un "j'ai oublié tous mes devoirs à la maison et j'ai 4 évaluations à la rentrée" de Rayures, et par une cascade de Duracell à qui l'Homme tentait péniblement de mettre des chaussettes "elle préfère être pieds-nus je t'assure"

Nous sommes repartis le lendemain de mon projet de fugue, parce que j'avais oublié qu'il y avait un rappel de vaccin pour Rayures (et que l'infirmière du collège m'a mis un mot dans son carnet de santé avec des gros points rouges d'exclamation). 

Une fois de retour à la maison, les filles ont décidé qu'il serait bien mieux pour tout le monde qu'elles dorment toutes les trois dans la même chambre (on a déménagé et fait 6 mois de travaux juste pour avoir une chambre de plus- c'était vraiment une idée géniale, merci l'Homme). Rayures  a eu le rappel de son vaccin, Numérobis a passé une nuit à toucher les 40 de fièvre, Duracell a enrichi son vocabulaire d'un nouveau mot "oh la la". J'ai un jour et demi pour faire les devoirs de tout le monde et 4 ou 5 machines à faire tourner avant lundi.

Belle rentrée à tous.  Je le répète la Toussaint, en termes de vacances en famille, c'est une valeur sûre. Demain je vais afficher une mine réjouie et répondrai avec un sourire éclatant "c'était une semaine merveilleuse".

"Et si tout se déroule jamais comme dans tes plans, si tu n'es qu'une pierre qui roule, roule mon enfant"

mardi 31 octobre 2017

My october

C'est l'heure des petites choses anodines et littéraires du mois d'octobre.

Le bilan d'un mois d'automne en 2 minutes (fait un peu en catastrophe quelque part entre les montagnes françaises et italiennes).


Bon mois de novembre à tous

samedi 28 octobre 2017

Souvenirs dormants

Patrick Modiano, Souvenirs Dormants (2017)
Gallimard, 2017, 105 p.
Retrouver Modiano après trois ans d'absence, un Nobel, une belle médiatisation, quelques polémiques (et mon éphémère heure de gloire bloguesque à l'annonce de son prix), ce n'était pas si simple. Parce qu'on ne va pas se mentir, il y a la peur d'être déçue, la crainte qu'il ait changé, ou même d'avoir trop changé soi-même au point de ne plus être sensible à sa manière si singulière d'écrire. C'était un risque ces retrouvailles.

Je me suis donc jetée dessus le jour de sa sortie, avec crainte et fébrilité (déjà dépitée du trop peu de pages de son nouvel opus). J'ai de la chance, il y a des choses qui ne changent pas dans la vie : ce qu'écrit mon romancier préféré et ma manière de le lire. Tout va bien donc.

Alors bien sûr, c'est toujours l'histoire d'un homme qui se souvient. C'est encore le long rassemblement des souvenirs qui s'éparpillent toujours plus à mesure que le temps passe. Car même si Modiano aura pour moi toujours une trentaine d'années, on ne va pas se mentir, c'est maintenant presque un vieux monsieur. C'est vrai, c'est encore une histoire de déambulation, d'adresses d'un autre temps, c'est, selon les expressions journalistiques maintenant convenues, son éternelle "géographie intime", ses "brouillards phosphorescents", la "petite musique de Modiano"...mais au fond c'est tellement plus que tout cela. 

Souvenirs dormants raconte la longue solitude d'un jeune homme entre 17 et 22 ans, et de ses rencontres imprécises. Des femmes essentiellement. On y retrouve les personnages féminins de ses autres romans, on croise des état-civils qui en rappellent d'autres, des situations qu'on a déjà lues. Il y a la femme mystérieuse et légèrement fatale, forcément mariée mais sans époux; il y a la très jeune femme sous emprise, la vingtaine à peine engagée, fragile, en équilibre entre deux mondes et qui ne s'appartient pas vraiment. Il y a le couple en fuite qui se cache d'hôtels en hôtels. Et surtout, il y a celle qu'il ne veut pas nommer et pour cause :

"je me méfie encore , après cinquante ans, des détails trop précis  qui pourraient permettre de l'identifier" (p.75)

Cette femme, c'est peut-être Carmen de Quartier perdu, puisque Souvenirs dormants répond une fois de plus au reste de son oeuvre. Ici, les souvenirs dormants paraissent aussi potentiellement inquiétants que des agents. Car c'est d'abord et surtout un roman sur le danger, la peur, la disparition, la fuite et le mystère. Modiano ce n'est pas que du flou, c'est aussi l'évocation des gens malveillants, au passé trouble, des hommes dangereux, menaçants, ceux dont il disait dans son précédent livre qu'ils sont aussi coupants de face que de profil (de mémoire hein, peut-être ce n'est peut-être pas la formulation exacte).

Deux jours après l'avoir terminé, après avoir relu Quartier perdu, une partie Du plus loin de l'oubli et de Fleurs de ruines, ainsi que certains chapitres de sa biographie, je me dis que l'oeuvre de Modiano c'est un monde parallèle (disparu, imaginaire, littéraire ? peu importe). Je ne sais pas du tout si Souvenirs Dormants pourrait plaire à quelqu'un qui ne connaît pas son oeuvre, parce que je le lis à la lueur des autres. Mais pour le lecteur assidu et un peu obsessionnel de Modiano (dont je suis), ce dernier roman, presque trop court, trop essentiel, est une nouvelle piste de compréhension, qui une fois de plus éclaire tout le reste. La matrice de l'oeuvre de Modiano c'est vraiment le danger, la fuite, l'évaporation, le souvenir.

Car ce que nous confirme Souvenirs dormants (et on respire l'effroi du narrateur (ou de l'auteur) à l'évoquer une nouvelle fois) c'est que si l'Occupation est au coeur de sa production, il y a aussi une certaine nuit de l'été 1965, avec un cadavre froid au 2 avenue Rodin, Paris XVIe. Modiano nous renvoie lui-même vers Quartier perdu avec la production du rapport d'enquête, les constatations de la police, avec la fuite et la disparition. Clin d'oeil littéraire ou dissimulation du réel, à la limite peu importe.

"Ainsi, on ne saura pas s'ils appartiennent à la réalité ou au domaine des rêves" (p.96) 

Il m'a peut-être davantage touchée que d'autres car j'ai senti un narrateur face à ses propres démons, comme s'il trainait derrière lui depuis trop longtemps quelque chose qui mêle le drame et la beauté, le banditisme et les jeunes femmes. Les crapules qui menacent des femmes en suspension. Toute une population marginale et désargentée dont, il y a un demi-scièle, il pense n'avoir été qu'un simple figurant dont personne ne se souvient. Le narrateur fait aussi le bilan de ses nombreuses fugues et de ses lâchetés.

"Nous étions partis à pied  de Saint-Maur, 35 avenue du Nord, et nous avions mis 20 ans pour arriver au 76, boulevard Serurier". (p.100)



Force est de constater que plus je le lis, plus je tente de reconstituer avec lui ce qui a pu se passer. Je croise ses romans, confrontent ses personnages, je m'interroge, je cherche...bref j'ai l'impression de refaire une thèse. Je me demande combien sommes-nous de lecteurs un peu fous (et moyennement en place quand même il faut bien l'avouer) qui continuons à mesure de romans à reconstituer avec Modiano l'ensemble de son enquête sur ce qui n'est plus et qui n'a peut être même jamais été. Combien sommes-nous à recouper les états-civils improbables, les adresses et numéros caduques ? 

Et puis à chaque fois, il repart pour une nouvelle destination qui n'existe plus, ici ce n'est pas vers la rue des boutiques obscures à Rome qu'il poursuit son chemin , mais vers le portail vert de la dernière maison d'un village nommé Remauville

(que j'ai déjà localisé sur ma carte...tout en dissimulant à l'Homme mes agissements, je suis irrécupérable...).

dimanche 22 octobre 2017

Les Furies

Lauren Groff, Les Furies
(Fates and Furies 2015)
Traduction: Carine Chichereau
Editions de l'Olivier, 2017, 427 p.

Lire Les Furies , c'est attendre la dernière partie pour comprendre le titre, et très honnêtement, on n'est pas déçu, on peut dire, sans rien déflorer, que le roman porte très bien son nom. Parce qu'on a des furies de compétition quand même.


Avant d'y arriver à ce dernier chapitre -qui remet tout dans le bon sens-, on suit l'histoire de Lotto Satterwhite, un dramaturge américain célèbre. Si le roman s'ouvre sur la scène de la consommation de son mariage sur une plage, en réalité, avec les flashback, on connaît le parcours de Lotto depuis sa naissance jusqu'à sa mort. Lotto c'est l'acteur charismatique mais raté qui ne parvient pas à décrocher le moindre cachet, mais qui devient, suite à une énième déception noyée dans l'alcool, un auteur génial et adulé de tous. 

Alors évidemment, la perditude étant une sorte de hobbie chez moi, je me suis régalée de cet état d'esprit américain qui permet à chaque loser de réussir sa vie malgré tout. La notion des secondes chances est l'un des bonheurs de la mentalité américaine. Les Furies, c'est un roman addictif, jamais ennuyeux (en tous les cas de mon point de vue, je sais que d'autres blogueurs y ont vu des longueurs), porté par souffle narratif dense. On y parle de la création, de l'inspiration qui nait et qui disparait, de la nécessite de produire de l'art, de se renouveler, on y parle de spectacle vivant, dont il restera toujours les mots mais qui n'existe jamais que de manière éphémère.

D'autant que finalement l'ascension de Lotto reste la toile de fond de l'histoire d'un couple. Et ce n'est pas un hasard si le roman s'ouvre sur les ébats de Lotto et Mathilde, car cette Mathilde est pour moi le vrai personnage principal du roman, femme de l'ombre du grand homme, comme l'exigent les codes de ce type de situation, elle est donc celle qui organise, qui traite, qui choisit, qui colmate...bref c'est le double laborieux du dramaturge réputé; jusques-là, on se dit qu'on est dans les thématiques classiques.

Mon seul problème, et je pense que c'est culturel, c'est l'outrance. J'avais déjà ressenti cela à la lecture des Apparences de Gillian Flynn, mais je crois, à la réflexion, que c'est propre à une certaine littérature américaine (et féminine): l'explicite qui hurle, le trop du trop, l'absence de suggestion. C'est particulièrement vrai pour les scènes de sexe (évidemment incontournables quand on traite du couple), mais qui sont à la fois récurrentes, exagérées, détaillées et un peu redondantes....uniquement quand il s'agit de scène hétéro bien sûr, puisque les deux passages de relations homosexuelles sont très implicites voire carrément suggérées, pour ne pas choquer le lecteur puritain sans doute.

Sauf que bien sûr, Les Furies va bien au-delà de tout cela. Il faut absolument le lire jusqu'au bout du bout pour attraper le vrai propos, qui de mon point de vue - ATTENTION SPOILER- fait de Lotto non plus le personnage principal, mais un prétexte, un enjeu, presque un objet que les furies se disputent. On peut ne pas être d'accord, mais pour moi, le renversement de point de vue du dernier quart du roman est sa grande réussite.

Parce que finalement, les Furies traite de la part d'ombre de chacun, le roman pose la question de savoir si on s'appartient vraiment, si véritablement on choisit seul son chemin de vie. Les Furies , c'est un roman sur l'amour, la création, l'aigreur, sur les rôles qu'on joue sur scène et dans la vie, sur ce qu'on est et sur ce que les autres pensent qu'on est. C'est un livre sur l'emprise et finalement ce n'est pas nécessairement celui qu'on pense qui domine l'autre. 

Bref, on lit Les Furies comme on boit un apéritif trop corsé: c'est bon, ça brûle un peu, ça tourne la tête, et on ne sait pas bien dans quel état on va finir.


C'était ma dernière chronique avant une sortie tant attendue #ChocDesAmbiances
J-4 avant le ModianoDay

vendredi 13 octobre 2017

La Porte

La Porte de Magda Szabò (1987)
Traduction Chantal Philippe
Livre de Poche, 2017, 346 p.
Pour rester cohérente avec la ligne éditoriale de ce blog, je me suis dit que présenter La Porte de Magda Szabò, c'est vraiment être dans un état d'esprit anti feel-good. Car lire ce roman, à la toute fin de l'été, c'est choisir d'être à contretemps, à contre-saison, à contre-ambiance. Tout y est étrange, décalé et étonnant. 

La Porte dont il est question, c'est celle d'Emérence, personnage principal du roman, femme de ménage hongroise, déjà d'un certain âge. La déjà, on sent qu'on n'est pas là pour rigoler. S'il est question d'Emérence c'est que la narratrice, une romancière assez connue, a besoin de quelqu'un pour tenir sa maison. A priori, on a le droit de penser que l'intrigue n'est pas vraiment attrayante.  D'autant que, et tout l'intérêt du livre est là, la porte d'Emérence reste close. 

 L'infranchissable porte d'Emérence, c'est la frontière éternelle de son intimité. 

Et derrière la porte toujours fermée de la vieille dame qui balaie, lave, époussette et range, il y a une vision du monde, les restes de son passé, de ses déceptions et de ses espoirs. Ce roman c'est d'abord l'histoire en creux d'une personnalité un peu hors des normes dans la deuxième moitié du XXe siècle (a peu près). 

Car Emérence, c'est vraiment la femme de ménage qui bouscule les codes de ce que l'on pourrait appeler la "domesticité". C'est l'employée qui choisit ses patrons, qui impose ses idées, ses horaires, sa rigueur et aussi un certain sens de la loyauté. Elle fait partie de ses personnages étranges, voire un peu inquiétants, qui sont mués par d'autres valeurs que le lecteur. 

Ne serait-ce que sur les animaux. Habituellement, je suis complètement insensible aux histoires entre les hommes et les bêtes (rien qu'avoir un aquarium chez moi m'a longtemps déprimée). Pourtant, toute sa vie, l'affection qu'Emérence entretient avec une pouliche, des chats ou un chien (ah ce chien!), a quelque chose de bouleversant (et si moi je suis bouleversée, c'est vraiment qu'il y a quelque chose qui va au-delà de l'animal de compagnie; quelque chose de l'ordre de la réflexion sur le vivant, sur l'attachement entre les êtres peut-être).

Derrière cette Porte, il y a aussi le passé de la Hongrie (qu'évidemment nous lecteurs français, globalement incultes sur l'histoire du reste de l'Europe, nous ne connaissons pas ou peu). Il y a la violence des hommes, les trahisons, les souvenirs, les déceptions, les actes courageux, la reconnaissance aussi.

Et devant sa Porte, pendant le roman on croise toute une série de seconds rôles bien soignés, de personnages consistants : gens du quartier, voisins de la rue, les vagues amis et les connaissances lointaines. Mais surtout, devant cette porte, il y a une narratrice. Une intellectuelle de haut vol, qui ne peut pas à la fois écrire, réfléchir et s'occuper de son linge, de son ménage et de ses repas. Evidemment. Elle doit se débarrasser des corvées domestiques pour produire de l'art, du verbe, de la réflexion. Je ne sais pas quelle est la part autobiographique de ce roman, mais le moins que l'on puisse dire c'est que la romancière ne s'est pas épargnée, elle qui ne fonctionne qu'avec sa tête sans essayer de se servir de ses mains. 

Et si La Porte est un beau livre c'est aussi parce qu'il traite implicitement de la dignité,  de la loyauté et de l'égoïsme. Il y a celle qui a les mains dans la crasse des autres et celle qui est incapable de mettre les siennes dans sa propre saleté. Il y a à la fois le lent naufrage de l'une qui ne pouvait se résoudre à ce qu'on fasse pour elle ce qu'elle faisait pour les autres; et l'histoire de l'autre qui n'est pas à la hauteur de la confiance qu'on lui porte.

C'est le genre de roman âpre et sourd qui en laissera plus d'un sur le bord de la route, parce qu'il est dénué de toute légèreté. A la fois sec et profond, il se fera une place dans la tête des certains lecteurs longtemps après la fin du livre. La Porte est de ces livres qui font réfléchir sur soi et son rapport aux autres, dont on sort un peu bousculé tant sa construction est étonnante, son ton étrange, et son dénouement tragique.

Founisseur officiel: une non blogueuse qui se reconnaîtra.

Je précise que s'il y a un livre qu'un esthète doit impérativement posséder, c'est bien celui-là parce qu'une couverture aussi belle mérite sa place dans n'importe quelle bibliothèque (#PointDéco #CestCadeau)