J'avais tout bien préparé depuis avril, lu des romans en avance, travaillé mon logo, pris des contacts, je m'étais faite remarquer sur le groupe FB. Le mois anglais, ça devait être mon mois, l'instant où mon blog redémarre, avec un billet par semaine et peut-être même 2 par dizaine de jours (un rythme de fou quoi).
Je sais, je sais, j'ai été trop ambitieuse. Déjà enfant, j'étais comme ça, je commandais des plats au restaurant que mon père devait finir par politesse pour le cuisinier (ça a duré jusqu'à mes 20 ans que l'Homme prenne la relève, résultat: à 50 ans, le paternel pesait ses 100 Kg -tout pile le double de sa fille capricieuse-, ce n'était pas si simple pour lui).
Bref, j'avais lu en mai le Fletcher (chouette), le Solomons (vraiment pas chouette) puis le McEwan (bof) et il me restait tout juin pour lire Dr Thorne et rendre ma chronique le 30 pour la Lecture Commune. Mais c'était sans compter une avalanche d'obligations et d'imprévus qui allaient se mettre en travers de ma route, et me faire lamentablement échouer mon mois anglais.
Perditude quand tu nous tiens.
Je voudrais donc rendre hommage aux fournisseurs officiels de ce billet.
Mes filles d'abord que je remercie du fond du coeur. Car sans elle je n'aurais jamais gouté au burn-out social (les relations humaines, comme la conduite automobile, me demandent un véritable effort, et là je suis au bord du surmenage).
Grâce à elles, j'ai eu le droit aux kermesses et à la masse d'anniversaires divers et variés (comme quoi les mois d'août et septembre quand même, sont propices à la reproduction). Des anniversaires de tous les genres, du gros bourgeois qui propose une initiation tennis à des enfants de 8 ans, à des mères désespérées qui organisent chez Quick les 6 ans de leur bambin. A chaque fois il faut :
- penser au cadeau ("il est plutôt pirate ou chevalier Anatole?" "Il est Ninjago maman, voyons"),
- anticiper le trajet ("le GPS met que c'est à 20 mn, pourquoi a-t-on déjà 1 h de retard?" "Ils vont faire le gâteau sans moiiiiiiiii" sanglots sur la banquette arrière, culpabilité, panique)
- s'insérer dans une discussion avec (au choix) les voitures, le prix de l'immobilier, les pédiatres bien côtés, les activités ludiques, les méthodes de lecture (???????)...(parfois on se demande si on est un vrai parent normal quand même)
- attendre anxieuse la fin et le bilan implicite ("C'était un chouette anniversaire, merci " "oui Merci à vous d'être venues, mais dis donc elle a déjà un sacré caractère quand même ta fille").
Moment de solitude. Répétition du mantra de base "accepte ton enfant tel qu'il est".
- penser au cadeau ("il est plutôt pirate ou chevalier Anatole?" "Il est Ninjago maman, voyons"),
- anticiper le trajet ("le GPS met que c'est à 20 mn, pourquoi a-t-on déjà 1 h de retard?" "Ils vont faire le gâteau sans moiiiiiiiii" sanglots sur la banquette arrière, culpabilité, panique)
- s'insérer dans une discussion avec (au choix) les voitures, le prix de l'immobilier, les pédiatres bien côtés, les activités ludiques, les méthodes de lecture (???????)...(parfois on se demande si on est un vrai parent normal quand même)
- attendre anxieuse la fin et le bilan implicite ("C'était un chouette anniversaire, merci " "oui Merci à vous d'être venues, mais dis donc elle a déjà un sacré caractère quand même ta fille").
Moment de solitude. Répétition du mantra de base "accepte ton enfant tel qu'il est".
Sans mes filles, il n'y aurait pas eu l'incontournable gala de danse, ni cette regrettable somnolence au milieu du spectacle. Rien, une ou deux minutes (et je vous jure que c'est la première fois que ça m'arrive, je suis archi fan de danse), une somnolence juste au moment du solo de Numérobis. Pour l'instant, elle l'ignore, mais déjà je me tricote le gilet de culpabilité pour deux minutes de somnolence. Et un jour, cela échappera à quelqu'un dans une conversation, et je sais que sa rancune sera éternelle (vous pensez que je suis une teigne, vous ne connaissez pas ma fille).
Je remercie aussi du fond du coeur le gang des mulots surdoués. Si c'est comme les humains, c'est moins de 1 pour 1000. Et chez qui ils sont allés ces génies ? Chez nous! Au troisième sans ascenseur. Des petits mulots qui mangent les appâts sans jamais se faire prendre, remarquablement intelligents, d'une rapidité étonnante, des mulots mignons, mais des mulots quand même. Et moi je n'aime pas les mulots, pas chez moi.
Avoir des mulots c'est rentrer chez soi en hurlant pour qu'ils aillent se cacher, c'est sursauter au moindre bruit, c'est en voir partout tout le temps, c'est avoir peur d'en trouver dans son lit, c'est guetter les plinthes, renoncer à ouvrir certains placards de la cuisine...avoir des mulots, c'est se dire que vraiment, non, on ne sera jamais une warrior (et que jamais on aurait tenté Koh Lanta).
Il y a donc eu l'épisode Rayures qui propose d'en domestiquer un ("Mais si Maman, il dormira avec moi, on sera bien, je suis allergique au chat, s'il te plait s'il te plait s'il te plait, je veux un animal). Vous me pensiez asociale, vous ne connaissez pas Rayures (ma fille, c'est moi en pire).
Une fois de plus, j'ai perdu tout sens de la dignité (je suis en train de faire la fortune des psy des années 2020-2030) j'ai menacé tout le monde de divorce et de suicide ( j'exagère à peine en fait), et l'Homme a passé une semaine à gérer l'affaire (et à se lever la nuit pour m'accompagner aux toilettes....shame on me). Mon Homme à moi est (entre autres choses) un redoutable chasseur, même avec des mulots surdoués.
J'ai intérêt à me mettre fissa à faire de trucs de bonne ménagère si je ne veux pas qu'il déguerpisse en courant le jour de mes 40 ans (éventuellement, j'envisageais de m'acheter une centrale vapeur pour commencer...sinon je prends tous les conseils bien avisés pour garder un mari quand on est névrosée, capricieuse, phobique, têtue, rancunière, débordée et mal dégourdie....).
J'ai intérêt à me mettre fissa à faire de trucs de bonne ménagère si je ne veux pas qu'il déguerpisse en courant le jour de mes 40 ans (éventuellement, j'envisageais de m'acheter une centrale vapeur pour commencer...sinon je prends tous les conseils bien avisés pour garder un mari quand on est névrosée, capricieuse, phobique, têtue, rancunière, débordée et mal dégourdie....).
Je remercie ensuite chaleureusement Facebook et la blogosphère qui toujours me rappellent ma propension à m'exciter pour rien, à prendre des partis perdus d'avance, à défendre des trucs qui n'en ont pas besoin. Perdre le temps qu'on a pas, c'est un art, et j'ai la chance de le maîtriser. S'il y a un sujet vérolé, il est pour moi. J'ai donc joyeusement relayé une énième polémique (je rappelle qu'une polémique c'est un sujet sur lequel personne n'est d'accord, ou chacun se sent (au choix) "pointé du doigt" ou "très au dessus de cela", mais auquel tout le monde participe quand même, quitte à tâcler un peu tout en donnant des leçons à ceux qui ne seraient pas daccord) . Bref. La blogo quoi. Une fois encore, je n'ai pas su me taire. Il n'y a pas à tortiller, je ne serai jamais consensuelle.
C'est ainsi qu'à la question "Qu'est ce qu'un bon blog? " Je répondrai, ça n'existe pas sinon on serait tous journalistes ou écrivains (c'est bon, on se détend, c'est de l'humour, vive les blogueurs!!!!).
C'est ainsi qu'à la question "Qu'est ce qu'un bon blog? " Je répondrai, ça n'existe pas sinon on serait tous journalistes ou écrivains (c'est bon, on se détend, c'est de l'humour, vive les blogueurs!!!!).
Enfin, je remercie du fond de mon coeur, la crève de juin. Oui ce virus que personne n'attrape, sauf au mois de novembre.
"Je ne tombe jamais malade, je ne peux pas être malade, pas maintenant" entre deux sanglots au téléphone avec ma mère-la-fée, qui me répond "Ne bouge pas, je t'apporte du Doliprane".
Serais-je vraiment la patronne de la perditude si je ne passais pas l'équinoxe clouée au lit avec une bonne fièvre? Aurais-je encore une légitimité à tenir mon blog si je n'étais pas aphone le premier jour de l'été? Ne perdrais-je pas un peu de moi si je ne vociférais pas par la fenêtre un 21 juin :"arrêtez votre bruit, y'en a qui sont malades punaise, un peu de respect". Vraiment non. Dans la vie, on ne se déclare pas looseuse, on l'est ou on ne l'est pas.
"Je ne tombe jamais malade, je ne peux pas être malade, pas maintenant" entre deux sanglots au téléphone avec ma mère-la-fée, qui me répond "Ne bouge pas, je t'apporte du Doliprane".
Serais-je vraiment la patronne de la perditude si je ne passais pas l'équinoxe clouée au lit avec une bonne fièvre? Aurais-je encore une légitimité à tenir mon blog si je n'étais pas aphone le premier jour de l'été? Ne perdrais-je pas un peu de moi si je ne vociférais pas par la fenêtre un 21 juin :"arrêtez votre bruit, y'en a qui sont malades punaise, un peu de respect". Vraiment non. Dans la vie, on ne se déclare pas looseuse, on l'est ou on ne l'est pas.
J'aurais aussi pu vous parler de la division de nombres décimaux, des compléments de noms (heureusement je paie l'étude le soir pour éviter d'aller trop dans le coeur du sujet), j'aurais pu vous parler de la famille qui débarque de Bretagne un dimanche soir à l'improviste dire bonjour (mais en fait c'est pour s'inviter à l'apéro alors qu'on travaille le lendemain), j'aurais pu vous parler des travaux du tram qui passera sous notre immeuble qui peut-être s'écroulera dans quelques mois, j'aurais pu évoquer une audition de violoncelle, la frénésie des bulletins scolaires....Mais ça serait un peu trop excessif.
Tout ça pour dire que j'ai lu seulement 150 pages des 760 du Dr Thorne, j'aime beaucoup, mais il faudra attendre un petit moment pour avoir un billet (et je sais que chacun retient son souffle, car le billet d'une blogueuse de seconde zone sur un auteur anglais connu que des spécialistes de la période victorienne, c'est quand même vendeur de chez vendeur- vous cherchiez le succès? Galéa vous donne la recette).
Jamais sans mon filtre (devise du mois de juin) |
Et vu que je vais enchaîner ensuite sur La Recherche (j'ai toujours su que je l'attaquerai un jour, je crois que le moment est peut-être venu), ce blog risque de publier de moins en moins de billets littéraires et donc davantage de billets égocentriques, malhonnêtes et malveillants...car quoiqu'il en soit je garde un mauvais fond.
Voilà, j'ai bien raté mon mois anglais, sur mon propre blog d'abord mais aussi chez les autres, que j'ai à peine eu le temps de le suivre.
Mais on est le 29 et j'ai survécu à juin (et à la préparation de la pissaladière pour 25 personnes pour les 9 ans de Rayures avec 39 de fièvre - je n'ai rien fait, mais je n'étais pas loin de la cuisine).
C'était Galéa la voix cassée, les yeux gonflés et le nez en chou-fleur, en direct de l'avant dernier jour du mois de juin.
Veni, Vidi, Vici
(oui je dégaine du lourd car je suis pour le maintien du latin au collège).