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jeudi 26 février 2015

Turbulences : AmeGraphique # 5

Bon, j'ai du choisir un mot, c'était mon tour, a dit le petit carré jaune. Et puis bon, j'étais fatiguée et pas spécialement inspirée, j'ai voulu faire ma maligne (et je m'en suis voulue), alors j'ai dit le premier mot qui m'est venue à l'esprit:  "turbulences", dans le sens de trou d'air, perturbation atmosphérique. J'ai tellement peur des turbulences que je ne suis plus montée dans un avion depuis août 2006, où j'ai vraiment cru que j'allais m'écraser dans la Méditerranée (jour funeste où j'ai aussi perdu toute dignité en poussant des petits cris horrifiés et ridicules devant des enfants qui pensaient que je faisais de l'humour -  alors que je n'en ai aucun en avion).


Et dans la vie, même dans les existences bien réglées parait-il, il y a des turbulences, comme des grippes soudaines, des choses pas prévues, des enchaînements un peu trop rapides, des accélérations, des moments où tout change, tout bouge, où soufflent le chaud et le froid, des moments où il faut choisir, vite et bien, et puis des semaines où on va se prendre un an de plus. L'impression d'être dans une machine à laver en somme. 

Il parait qu'il faut accepter d'être bousculé par les événements parfois...une turbulence salutaire en somme....Un orage avant l'éclaircie, comme si on vidait toutes les étagères pour tout ranger bien proprement après.

C'était la minute philosophique et photographique de Galéa.

Dans la foulée, allons voir chez le Petit Carré Jaune ce que mes camarades ont fait des turbulences....

lundi 23 février 2015

Confiteor

Jaume Cabré, Confiteor
(traduction du catalan par Edmond Raillard)
Actes Sud, 2013, 784 p.
On ne va pas se mentir, tout ne se vaut pas en littérature et Confiteor, vraiment, a intégré le podium de mes plus belles lectures. Ce livre est si dense, si universel, si exigeant et si grandiose qu'il y a une centaines de résumés, d'angles et de points de vue possible.  Mille billets peuvent naître d'une telle lecture, parce que chaque lecteur y verra des choses différentes.

Alors, vu que mon avis ne vaut pas plus cher que d'autres, voici mes cinq raisons, définitivement très personnelles qui font de ce livre, un roman que j'ai déjà prévu de relire dans un avenir proche.

1: Parce qu'il est question de ces intelligences extraordinaires, de ces enfants à la limite du génie qui ont une faculté d'apprentissage tellement supérieure à la moyenne qu'ils en deviennent à la fois fascinants et marginaux. Adria, le narrateur de Confiteor est l'un d'eux dans les années 50 en Espagne. C'est donc l'histoire d'un petit garçon surdoué , fils unique d'une famille qui a oublié qu'il était aussi un enfant, et qui lui vole cette part de lui-même. Entre un père qui veut en faire un érudit de haute volée et sa mère un violoniste prodige, Adria est condamné à une immense solitude (avec des passages absolument sublimes). Tous les parents d'enfants précoces (ou qui pensent l'être) devraient lire ce roman, pour comprendre qu'à force de réduire un enfant à son intelligence, on le prive de tendresse, d'amour et de légèreté.

2: Dans Confiteor, il est question du beau et du mal, qui ne vont pas l'un sans l'autre. Tout ce qui est beau et grandiose, toutes les oeuvres de ce roman se transmettent sur des cadavres. Le violon (au coeur du roman) est transmis sur la dépouille d'un oncle assassiné ou d'une vieille femme déportée. La médaille dans le bureau du père d'Adria a été volée sur la femme qu'on lapide. Confiteor c'est la part sombre de l'érudition et de l'amour de l'art,  Confiteor parle de la possession du beau plus que de l'amour du beau. Rarement un livre a aussi bien manié ensemble deux concepts qui d'habitude s'opposent. Et la fin, la mise en abime est absolument grandiose.

3:Cabré a écrit un livre-monde, qui passe d'une époque à l'autre, de l'Inquisition à la déportation, de l'établissement des monastère au Moyen-Age jusqu'en Libye du XVè siècle. Confiteor englobe presque 10 siècles d'histoire occidentale et orientales, entre lesquelles les seuls liens sont les objets qui traversent les siècles: un violon, un manuscrit, une médaille.... Mais toujours,  il est question d'amour, de solitude, de perte et de cupidité. Et pour lier tout cela sans effort, il fallait une narration d'exception et une traduction brillante . Confiteor c'est aussi le livre de l'excuse et de la rédemption: confiteor.  Celui qui confesse, qui avoue, qui regrette, qui rattrape le mal. En vain.

4: Confiteor est un livre sur le père, du patrimoine, de ce qu'on transmet à nos enfants,  d'où on vient et de qui l'on vient "j'ai compris que naître dans cette famille avait été une erreur impardonnable" (fin de l'incipit). Certains pères sont des petits monstres, mais  il y a aussi le père qui ne se pardonne pas d'avoir survécu à ses filles, le père qui se pend  pendant qu'on lapide son enfant, le père qui aide son fils à fuir en lui donnant tout ce qu'il a...et puis il y a Adria, celui qui ne sera jamais père.

5: Enfin il y a Bernat, le meilleur, le seul et fidèle ami d'Adria, le type assez doué en musique, mais pas génial, celui qui restera toute sa vie quelqu'un de moyen (voire moyen-plus) qui voudrait accéder à une sorte d'absolu -  en vain, comme la quasi unanimité d'entre-nous. Pouvons-nous nous contenter d'avoir tout pour être heureux (un travail honorable, une famille, des revenus confortables) ? Peut-on envisager de mourir sans avoir créé une oeuvre?  Sans accéder à l'immortalité ?  Bernat est deuxième violon mais se voudrait écrivain, et personne, ni Adria, ni le lecteur, ne comprend à quel point cette frustration littéraire le met en souffrance...Adria c'est le coup de maître du roman.


Il y a plein d'autres angles pour aimer ou détester ce livre, tout dépend de la sensibilité de chacun, et je peux aussi comprendre aussi qu'on y reste froid, ou en dehors, qu'on soit gêné par la narration ou l'alternance des périodes. Mais je peux vous dire que quand il sera sorti en poche, certains de mes amis vont le trouver dans leur boîte aux lettres (j'épargnerai ceux qui détestent les pavés je vous rassure).

Je conclurai ce billet qui m'a donné du mal avec un message personnel à destination du Masque (en toute bienveillance et respect- ça faisait longtemps):

 "Cher Masque, chère Plume, Vous que j'aime et que je suis depuis presque vingt ans, je voudrais vous dire de faire attention. Confiteor était au programme en décembre 2013 et je m'inquiète voyez-vous. Car je ne voudrais pas que la seule lettre de noblesse qu'il reste à l'émission soit la particule de Mme de Lamberterie (qui riait de n'avoir pu lire les 200 dernières pages parce qu'elle avait la dinde de Noël à farcir, alors qu'aucun des autres chroniqueurs n'avaient visiblement pas ouvert le roman). Parce qu'à force de mépriser la littérature populaire et divertissante, tout en ne se frottant pas à l'exigence littéraire quand elle se présente à vous (même si je reconnais qu'avaler 700 pages ça prend du temps, mais dans ce cas on ne le met pas au programme), vous risquez (et ça me ferait vraiment de la peine, parole!) d'être réduits à vendre les livres de vos petits amis publiés chez Grasset et Gallimard. Le Masque (par son histoire et son exigence) mérite quand même mieux que ça (de mon point de vue)
Bien à vous
Signée Galéa qui vous aime quand même (mais de moins en moins)."

dimanche 15 février 2015

Coup de coeur: la photo du mois # 2

Le thème de février pour la Photo du mois, choisi par Brindille, était coup de coeur, un thème vaste et presque philosophique. D'autant qu'en contrainte facultative, il fallait que la photo soit prise entre le 15 février et le 15 mars. Et moi qui suis sinistre, un peu étriquée, qui ne m'enthousiasme jamais de rien, qui râle même quand ce n'est pas la peine, c'était vraiment un défi insurmontable. J'ai vaguement tenté le coup de coeur littéraire avec une mise de scène de Confiteor, mais vraiment c'était assez mauvais.

Donc j'ai ressorti une photo d'il y a plus de 10 ans, quand j'ai eu mon premier appareil photo numérique. Et puis qu'il faut parler de coup de coeur, j'ai choisi celui qu'on a eu l'Homme et moi en 2002, quand nous avons débarqué au pays des galets et des cinquante nuances de bleu. Le ponton a changé depuis, mais la Méditerranée est restée la même. Ici, nous ne serons jamais vraiment chez nous, mais si notre coeur est resté sous les embruns atlantiques, nos pieds n'ont jamais réussi à quitter les printemps éternels.


Les coups de coeur des autres participants

Voyager en photo, Marmotte, Estelle, Gizeh, Nanouk, magda627, Loulou, Dr. CaSo, Lau* des montagnes, Tuxana, Christelle, Julia, Yvette la Chouette, Pixeline, Agathe, A chaque jour sa photo, Lavandine, Tofashionandbeyond, Aude, Isaquarel, Mimireliton, DelphineF, Philae, Arwen, MissCarole, Eva INside-EXpat, Brindille, Rythme Indigo, Agnès, Destination Montréal, Lyonelk, Tambour Major, Giselle 43, Sandrine, Calamonique, Frédéric, Akaieric, Céline, Renepaulhenry, Ava, Christophe, Autour de Cia, Alexinparis, Iris, Utopique-Lily, princesse Emalia, Fanfan Raccoon, Laurent Nicolas, Salon de Thé, Guillaume, Nicky, Krn, Champagne, Woocares, Blogoth67, Blue Edel, Josiane, Thalie, Wolverine, Josette, Cricriyom from Paris, MauriceMonAmour, La Fille de l'Air, Gilsoub, MyLittleRoad, Jülide-Trognon de pomme, Claire's Blog, Tataflo, Philisine Cave, Milla la galerie, Homeos-tasie, A'icha, Xoliv', Sinuaisons, François le Niçois, Angélique, Amy, Testinaute, Bestofava, Chloé, Lecturissime, Laulinea, BiGBuGS, Les bonheurs d'Anne & Alex, Alban, Dame Skarlette, Chat bleu, Marie, Pilisi, El Padawan, KK-huète En Bretannie, Cara, Isa ToutSimplement, Laurie, CécileP, Luckasetmoi, Mamysoren, CetO, Eurydice, Cocazzz, Céline in Paris, Lavandine83, Galéa, Morgane Byloos Photography.

jeudi 12 février 2015

Bêtises : AmeGraphique # 4

J'ai longtemps hésité, parce qu'en matières de bêtises, j'ai envie de dire que je n'ai que l'embarras du choix.

Il y a eu la période cow-boys et indiens (surtout indiens finalement), et tous les vêtements effrangés avec des ciseaux à bouts ronds pendant l'école (dont cette jupe en lainage à pois noirs que j'adorais absolument). Je me souviens aussi de cette bille avalée à 7 ans "pour voir si ça passait" (et ma nuit aux urgences devant l'interne éberlué qu'il s'agisse d'une expérience). Je pense encore émue à tout mon maquillage étalé sur le visage d'une petite fille de 5 ans (la chemise de nuit de s'est jamais vraiment remise des sorties de route de l'eye-liner). Comment oublier le plan monté avec trois copines à 6 ans pour s'enfuir de l'école pendant le temps de cantine (et la convocation derrière chez le directeur)? Bien sûr, je subis  encore les concours de sauts du lit superposé (avec le risque de se manger l'armoire en face, c'est le problème de ne pas habiter un château), bien sûr il y a eu ces mensonges tellement énormes, auxquels j'ai cru, et qui m'ont définitivement fait perdre toute crédibilité et réputation dans le quartier et à l'école. Combien d'invitations dans mon dos, d'escalades interdites et dangereuses, de courses effrénées au feu rouge, desanglages de sièges-auto sur l'autoroute, de cahiers de texte "oubliés" pour ne pas faire les devoirs?...

Mais surtout, il y a eu cette phrase (maintenant entrée dans la légende familiale), à l'aéroport, alors que mes beaux-parents venaient de débarquer "Je ne comprends pas pourquoi Maman vous déteste, vous avez l'air si gentils" .



Je ne compte plus les fois où j'ai failli les déshériter, 
donc cette semaine, je dédie la photo d'AmeGraphique, organisée par le petit Carré jaune
à Rayures et Numérobis pour l'ensemble de leur oeuvre (passée et à venir).

lundi 9 février 2015

Les Années

Annie Ernaux, Les Années (2008)
Folio, 2013, 254 p.
C'est le coeur lourd et la gorge un peu serrée que je vous le dis: je n'ai pas aimé Les Années.

Malgré mes efforts et ma bonne volonté à ne pas suivre Attila et Malika dans leur jugement sévère,  je dois m'y résoudre, vraiment ce livre je ne l'ai pas aimé du tout, il est même possible que je l'aie détesté. 

Pourtant, j'aurais du y trouver mon compte.

J'aurais du aimer cette peinture désabusée d'une génération qui a cru à un monde nouveau toute sa vie, j'aurais du être interpellée par ce qu'il reste de 68 et de 81, parce que forcément ça a alimenté les conversations de ma famille toute mon enfance (ce qui m'a appris très jeune la tolérance d'ailleurs). Mais, alors là, j'ai eu le sentiment du remâché, sans supplément d'âme, sans recul. 260 pages qui me replongent dans la cuisine en formica de mes grands-parents ou parents, oncles, tantes et amis de passage débattent et ressassent infiniment leur souvenirs et divergences de jeunesse (pendant qu'avec mes cousins on fume en cachette derrière les voitures). 

La seule différence, c'est que dans Les Années, j'ai le propos mais sans les personnages, et vraiment c'est ça qui coince. D'autant que je m'attendais à quelque chose de plus subtil, de moins manichéen, de plus fin de la part de quelqu'un qui se présente, à plusieurs reprises, comme une intellectuelle. Honnêtement, sans entrer dans le détail, j'ai bondi à plusieurs reprises dans ses analyses...mais bon,  ça m'arrive souvent et j'aurais pu passer là dessus. Le reste du temps je me suis ennuyée de lire de ce que je savais déjà.

Au delà du discours politique, j'aurais pu être touchée par la peinture sociale (les premiers divorces, la jeunesse des années 90, l'an 2 000 et tout ça). Mais bon, ça n'a pas marché non plus, j'ai eu le sentiment de regarder une rétrospective de France 3 intitulé "de l'Après-guerre à nos jours" dans lequel je n'aurais pas été d'accord avec le choix des dates (la victoire de 98 tient bien peu de place là dedans, et quand on se veut témoin d'une époque, c'est un peu regrettable). Tout y est jusqu'aux marques des céréales de ma jeunesse, mais moi il m'a manqué l'essentiel. 

En fait, il n'y a qu'un seul protagoniste dans les Années, c'est l'auteur. Le problème c'est que depuis enfant, on m'apprend que parler de soi tout le temps, c'est inélégant (ce qui expliquerait d'ailleurs pourquoi j'ai ouvert un blog en cachette), que se tourner vers les autres, c'est bien aussi. Et là, j'avais l'impression d'être au téléphone avec la copine (qu'on a tous eue un jour) et qui ne parle que d'elle, d'une voix lente et molle. En plus, ce n'est pas franc du collier cette affaire, parce qu'Annie Ernaux nous le fait à la Delon, à la troisième personne, en nous faisant croire qu'en fait, elle ne dit pas "je" parce qu'elle joue collectif. 

En fait non, ce n'est pas collectif. Elle nous présente son album photo pendant 260 pages. Parfois, je peux le dire, j'étais limite gênée dans sa description d'elle-même depuis ses 4 ans jusqu'en 2006. On en est presque au comptage des rides sur le front, scrutation des articulations, de la longueur des cheveux, et cerise de la gâteau, de l'observation rigoureuse de son pubis (bon là je me suis vraiment dit "Annie, mais pourquoi ?"). Parce que si on est bien tous d'accord pour dire que le sexe est important dans la vie, était-ce à ce point nécessaire, de nous en parler de façons aussi intime, sans le filtre de la fiction ou d'une intrigue, et sans que le partenaire en question ne soit présent dans le livre. Je suis née après la libération sexuelle, je suppose que c'est pour ça que je ne saisis pas la portée de tout ça. Mais c'est vraiment gênant d'avoir l'impression de lire un journal intime, sans supplément littéraire.

Et puis pardon, mais la seule chose qui compte dans les années qu'on traverse, ce sont les gens qu'on y croise. Tout le reste, à la limite, ça appartient aux livres d'histoire et aux journaux.  Et là, pas un portrait, pas un individu, pas un visage (à part le sien), comme si Annie Ernaux avait traversé plus d'un demi-siècle toute seule. Une vie tient aux gens qu'on a aimés ou détestés, à ceux qui nous ont marqué durablement. Ils sont cruellement très absents.

Je me demande si je suis trop jeune civilement, ou alors bien trop vieille dans ma tête, pour avoir à ce point été agacée par ce livre que je me suis forcée à finir. Ce qu'il m'a manqué c'est de la tendresse, de l'humour et de recul. 

Et même sa sublime phrase qui clôt le livre n'a pas rattrapé le reste.

J'ai eu le sentiment d'un constat amer, triste et égocentrique , avec envie de dire à Ernaux "mais regardez autour de vous". Cette sempiternelle description du "soi", de son nombril, enrobée dans des années que j'ai vécues ou dont on m'a déjà beaucoup parlé, m'a laissée au mieux de marbre.

Soyez indulgents avec moi, je sais que la blogo lui est fidèle et enthousiaste, j'aurais vraiment aimé l'apprécier autant que vous, j'ai tout fait pour. Alors, allez plutôt chez Aifelle ou Pasc (dont je sais qu'elle est son amie) et qui l'aiment sincèrement. Je vais devoir dire à ma chère Tante G que je n'ai pas eu le temps de le lire pour ne pas lui faire de chagrin.

Promis je ne recommencerai plus.

samedi 7 février 2015

Le mois d'après

Le mois d'après

Il y a ceux qui ont envoyé une photo tout de suite et d'autres qui ont pris le temps de la réflexion,
 Il y a quelques blogueuses-joggueuses du dimanche et des jurées du prix Elle
Il y a les enthousiastes, les militants, les discrets, les motivés, les atterrés, 
Il y a ceux qui ont préféré le silence et ceux qui avaient besoin de hurler
Il y a ceux qui m'ont ramené leur "clique bloguesque" et  leur collègue de travail, 
Il y a un époux et des enfants
Il y a mes copines 2.0 qui connaissent le prénom de mes enfants
et d'autres dont je sais que je les agace un peu parfois ;-)
Il y en a ceux qui me gâtent toute l'année et celles que j'ai rencontrées le mois dernier
Il y a beaucoup de blogueurs littéraires, des influents, des discrets, des retraités de la Toile
 Il y a aussi une blogueuse famille, une romancière et une lectrice
Il y a les visages complètement découverts et ceux un peu dissimulés
Il y a eu les mots gentils, les paroles de réconfort, les petites blagues, les mises au point et les doutes
Il y a celle dont c'est l'anniversaire aujourd'hui

Il y a eu l'impression d'être ensemble
(Ephémère bien sûr, illusoire peut-être, nécessaire surtout)
Il y a eu la volonté de faire une petite chose 
Inutile, chronophage et réconfortante
Sans doute, devions-nous tous avoir un peu besoin.

Montrer son visage ne va pas de soi quand on blogue,  
 Lutter contre la peur et pour la liberté d'expression méritait bien ça
Une liberté d'expression qu'il faut conserver précieusement, 
Pour que les divergences d'opinion restent des combats à armes égales.

Le mot contre le mot.
Le stylo contre le crayon.

Au final, nous sommes 33 et je me sens très privilégiée qu'on soit autant.
Cinq Minutes de rock alternatif,  sans prétention, 
Juste pour dire qu'on ne va plus être Charlie tout le temps
 Mais qu'on le restera quand même au fond de nous, 
Parce que, pour certains,  ce ne sera plus vraiment comme avant le 7 janvier

Merci du fond du coeur à Andréa, Anne, Anne-Véronique, Aspho, Céline, Cécile, Enna, Féli, Fleur, Gaëlle, Jérôme, Kathel, Laurie, MTG, Marilyne, Martine de Littér'auteurs, Martine des lectures, Maxi Vav', Miss Léo, Mrs B, Mo', Pasc, Petit Carré Jaune, Phili, Tiphanie, Titine, Sandrine, Sido, Sharon, Syl, Sylire et Valou.


Il y a eu aussi ceux qui ont envoyé leur photo trop tard, ceux qui n'ont pas pu la faire pour raison de santé, ceux qui ne s'y sentaient pas légitimes, ceux qui avaient tout donné le 11 janvier, ceux qui ne l'ont pas su à temps, ceux qui m'ont écoutée geindre et me plaindre...merci aussi à eux, parce qu'au fond, nous sommes bien plus de 33 à avoir conscience que quelque chose a changé.

jeudi 5 février 2015

Silence: AmeGraphique # 3


Heureusement qu'il y a le rendez-vous du Petit Carré jaune pour maintenir un semblant d'activité sur ce blog. Pour une raison inconnue, je n'arrive plus trop à chroniquer mes lectures en ce moment, je compense donc avec des images, histoire de garder la main.

Le mot de ce jeudi était Silence. Et le silence, c'est comme l'obscurité, en ville, ça n'existe pas. Ce n'est pas que j'aime le bruit, mais force est de constater que je travaille dans le bruit, que mon appartement est bruyant, que mes enfants ont un haut volume sonore, que la radio tourne en permanence et que moi-même (il faut bien le reconnaître) me rapproche d'une poissonnière à mes heures.

Donc le seul silence que j'ai trouvé, c'est celui de l'aube, côté cour, seulement en hiver et uniquement le dimanche. Alors voilà, c'est un dimanche matin de février, quand il n'y a pas les livraisons en semaine du boucher, ni le ronron du moteur des climatisations de l'été, quand tout le monde dort encore, juste avant que le jour se lève, quand je ne mets pas la radio parce que la fièvre des enfants tombe et que leurs poumons ne sifflent plus.

Je crois bien que c'est le seul moment de silence que je connaisse en ce moment.