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vendredi 8 janvier 2016

LGL version longue : le grand test


Pour commencer cette nouvelle année, j'espérais avoir l'Homme en traître et lui imposer, mine de rien, la version longue de l'émission. Mais c'était sans compter le journal local, l'espèce de Bible du matin, que tout le monde lit avidement pour savoir quoi penser du monde, et qui a fait un article sur le nouveau format de l'émission. L'Homme l'a lu bien sûr (entre les faits divers et les travaux du tram), inquiet et circonspect. Ca l'inquiète toujours les phrases du genre "Transformer le pays en une nation de lecteurs", il s'imagine déjà être obligé de lire Tristan et Yseult en ancien français à la lueur d'une bougie. Dépité, il a soufflé "punaise, Doudoune (oui vu mon état actuel, c'est le seul surnom qui me convienne encore), une demi-heure de plus, ce n'est pas rien quand même...tu penses tenir aussi tard ?" (on notera au passage la petite allusion à mon nouveau rythme de marmotte roulante, soufflante et ronflante, à cause d'un rhume qui s'accroche à moi comme à une bernique).

C'est ainsi que mon rhume, l'Homme et moi étions prêts à découvrir ce nouveau format plein de promesse, avec un François qu'on imaginait détendu et bronzé après des vacances bien méritées. Clairement, il manquait une bonne bière pour attaquer ce nouveau challenge conjugal, tout en nous lamentant sur le fait qu'on n'ait pas eu le temps de déménager avant l'arrivée du bébé.

A l'annonce des invités, j'entends un grognement à ma droite "c'est pas un peu toujours les mêmes les gens qu'il invite ?". Bah si, mais bon, c'est pour lancer la nouvelle saison. Nouveau générique, nouveau logo, nouvelle musique mais, on garde le même jeu de mèches ET de lunettes. 

ET surtout nouvelle pastille d'ouverture: la gazette de La Grande Librairie. Je trouve l'idée extra, si elle est menée sans langue de bois, on devrait se régaler. Bien sûr, hommage oblige, on n'échappe pas à la sauce Charlie (filon tellement inépuisable que ça met mal à l'aise, tant on s'interroge sur certaines motivations), un petit point sur le nouveaux jurés du Goncourt (Despentes et Schmitt), trois mots sur Angoulême et les sélectionnés qui se retirent pour cause de manque de parité. Oh punaise....Le tome 6 du Trône de fer est reculé après la sortie du film....L'Homme est à deux doigts du malaise cardiaque, du coup, il est encore bloqué quand on parle de Boulez. Je valide cette nouvelle rubrique: concise, intéressante, et finalement assez exhaustive. Oui la littérature c'est aussi de l'actualité. 

C'est après que ça se gâte.

Jean d'Ormesson en parrain  de l'émission, 4 mois après celle qui lui était exclusivement consacrée, alors qu'il y a tant d'auteurs qui auraient pu faire le job...ça coince ! L'Homme maugrée dans son coin. Pourtant, il est sympa d'Ormesson, il donne confiance dans l'avenir, joyeux dans sa posture, rassurant sur le temps qui passe, bienveillant à l'endroit de Virginie Despentes. Le problème, c'est que tout ce qu'il dit, il l'a déjà dit, le problème c'est qu'il ne parle que de lui, lui, lui et de sa noble famille. Le problème c'est qu'il s'écoute parler. Et ce qui ne prend pas c'est ce faux procès : Je dirai malgré tout que cette vie fut belle (Love Aragon), un énième livre qui le met en scène avec "sa mythologie personnelle" comme dit François. (jeu de lunettes). 

L'Homme est au bord du craquage: "il raconte ça parce qu'il a déjà raconté tout le reste non ?". Oui merci l'Homme mais j'écoute. En fait Jean d'O trouve ringard l'idée d'écrire ses mémoires (Chateaubriand appréciera d'outre-tombe), donc ce ne sont pas des mémoires qu'il écrit, ce sont des souvenirs (nuannnnnnnnce). "Vous plaidez coupable de quoi Jean d'O ?" Réponse tellement longue qu'on a oublié la question. En fait Jean d'O s'excuse d'avoir eu trop de chance (un peu à la manière de Colombe Schneck qui s'excuse d'avoir été tant aimée, même moi je commence à m'exciter là en fait). "Même la guerre je l'ai traversée en 1ère classe". Ouaich et sinon? Nan parce que c'est bien de s'excuser d'être privilégié, mais là ça ressemble davantage à une sorte de frime en fait.  "Regrettez vous de vous être attaqué à la famille?". Jean d'O est catégorique : il ne s'exprimera pas là dessus...il a déjà écrit assez de livres là-dessus. "Je suis un menteur et un traitre". "Je suis le modèle de ce que Bourdieu condamnait...un héritier, un anarchiste de droite". Oui, oui, oui mais STOP. 

crédit photo:  LGL
C'est bien ce mea culpa, sauf qu'on est en crise Jean, et que ce n'est pas avec ce genre de discours que la littérature va descendre de son piédestal et toucher le plus grand nombre, tu vois. ET puis franchement tout ça, ça n'a rien à voir avec la littérature, même si tu as une personnalité et un parcours passionnants, franchement tes propos sont globalement déplacés. L'Homme a sorti son Trône du fer, "j'en ai un peu marre du nombril des auteurs, surtout quand ils sont vieux et égocentriques". L'Homme, le "je" et le "moi", il n'en peut plus, il sature...La tendance des grands privilégiés à s'étaler sur un plateau, ça l'énerve autant que ceux qui viennent laver leur linge sale. L'Homme son truc, c'est la SF, les mondes imaginaires, les polars gores, les intrigues haletantes, les trucs magiques..Alors là il souffre autant que quand je me passe, certains dimanches de désoeuvrements, les rediffusions des Radioscopies de Jacques Chancel avec des invités cabochards...Le problème c'est que moi aussi, j'ai du mal. Du mal à croire à la prétendue auto-flagellation du vieil écrivain sympathique, qui se présente comme une icône- rien de moins- une marque -à l'égal de Schweppes - qui se vante du rajeunissement de son public. Du mal avec la complaisance vraiment outrancière de François. Du mal aussi avec l'image pleine de naphtaline et de suffisance que donne la littérature dans ses moments là. Et pour la fiction on repassera.

Je continue mon test toute seule car l'Homme a décroché. Je mise beaucoup sur le nouveau format de la pastille en librairie, J'imagine un portrait de quartier, un parcours de libraire, une visite des lieux, un moyen de montrer qu'une librairie s'intègre dans un ensemble, dans une communauté d'une ville ou d'un village. J'espère voir le libraire boire son café avant d'aller ouvrir sa grille, me balader dans les rayonnages, qu'on nous montre par exemple le stock d'éditions poche, les tables d'actualités, les beaux livres. J'attends que le libraire s'exprime sur ses choix de mise en place...bref je misais beaucoup sur le type qui n'habite pas très loin ou qui serait en transit, et qui aurait envie de découvrir cet endroit. En plus c'est à Lyon, une ville que j'aime d'amour fou.  Bon de ce côté là, c'est une déception: rien de nouveau, pas de visite, pas plus pas moins qu'avant : un libraire qui présente un livre sur fond de rayonnage.

On enchaîne direct sur Edouard Louis : "oh Galéa ce n'était pas ton coup de foudre la dernière fois, ton Normalien ?". Si, sauf que ce n'est plus mon normalien...mais bon. Là aussi, si on veut une histoire, ce sera celle d'Edouard Louis, pas de celles qu'on invente. Edouard Louis n'a pas tellement changé, si ce n'est qu'il ne porte plus d'appareil, mais a enfilé une chemise bleue, il s'exprime avec plus d'aisance, mais je ne retrouve pas vraiment son immense sincérité et fraicheur de la dernière fois. Sans doute parce que les médias sont passés par là. Et là, après Jean d'O qui vraiment a eu trop de chance, c'est l'histoire d'une nuit d'horreur, celle de Noël 2012, où Edouard Louis a été violé, battu, menacé et volé. "Un récit autobiographique raconté par votre soeur" rappelle François. La vérité c'est que j'ai mal pour lui à chaque fois que François revient sur le viol. Et je comprends à demi-mots que sa soeur, une invention narrative, va utiliser le langage des pauvres, celui qui fut le sien enfant. Je me demande s'il amorce une réconciliation avec ses origines picardes et prolétaires ?
crédit photo: LGL

 "Le livre est une tentative de récupérer ce que j'ai vécu" souffle Edouard en articulant bien. En fait, il me touche une fois de plus "nos vies seront toujours racontées par les autres". Il y a chez ce jeune auteur une telle brisure et une telle faille, que quand il parle, on ne peut douter de sa sincérité. Je déplore l'intervention de Jean d'O, beaucoup trop cabotin sur ce coup. Il gâche un moment que je trouvais touchant pour une remarque globalement inutile. Je ne sais pas ce que deviendra cet Edouard Louis,  je crains malgré tout que se servir de la littérature pour vider son sac ne répare pas, je crains qu'il paie très cher plus tard de s'être à ce point exposé, je lui souhaite un jour d'écrire des romans, des fictions qui s'éloigneront de lui, de sa personne pour véritablement créer quelque chose. Maintenant que ses connaissances théoriques sont remarquablement établies (le nombre de références citées est impressionnant: de Foucault à Proust), on le sent quand même enchaîné à quelques choses qui le blesse et prisonnier d'un engrenage à déverser qui le consume (mais cela n'engage que moi). 

On passe à la caution féminine de l'émission : Cecile Ladjali ("elle est déjà venue non ?" oui l'Homme).  Cécile, toute de noir vêtue, un peu fatale, un peu rigide, une expression impeccable, un rictus étrange de la bouche. En général, elle me plaît bien, et je me dis qu'elle doit être vraiment chouette en professeur de français. Illettré c'est le titre de son roman (yeahhhhh un roman!!!!). Evidemment c'est l'histoire de Léo, un analphabète. 
crédit photo : LGL
Et alors là, moment d'extase personnelle : superbe envolée lyrique sur l'écriture comme résilience, écrire pour tenir debout, écrire pour braver la mort. Suivie d'une ode à la syntaxe et à la grammaire (j'hyperventile en me gavant de réglisse). 

Cécile est merveilleuse ... mais l'Homme ne s'en rend pas compte, et François non plus visiblement car il l'interrompt sans arrêt. Etrangement, quand un auteur parle d'un personnage, il est drôlement plus intéressant qu'un auteur qui parle de lui, sans doute grâce à une passion, un sens tragique, une beauté créatrice. Je suis archi fan de Cécile. "nous avons la chance d'être riches de mots", elle nous parle de "ghettos linguistiques" et de cette misère là. 

François manque de l'élégance la plus élémentaire : il se moque de son "monologue grandiloquent sur l'illettrisme", il tourne un peu en dérision la seule romancière du plateau (sans forcer le trait non plus, c'est plus subtil et plus efficace pour calmer quelqu'un qui s'emballe). Moi je me serais énervée avant. En fait François n'est pas jaloux que des beaux gosses qui écrivent des romans qui se vendent, il est aussi jaloux des beaux débits, des discours passionnés, du fait que les autres invités boivent les paroles de l'écrivaine. Et franchement, il est vraiment à la limite de la méchanceté, ce qu'il ne se serait pas permis avec Jean d'O, bien sûr. Aurait-il peur qu'elle lui fasse de l'ombre tellement c'est intelligent ce qu'elle dit? tellement elle remet la littérature à sa juste place:  une chance pour ceux qui y ont accès?
"Elle était top hein?" dis-je à l'Homme.
"Aucune idée, je n'ai pas écouté".
Texto de MTG pour savoir si l'Homme a tenu le coup...je me sens seule au monde, je reprends des chocolats à la guimauve.

En tous les cas, dur dur pour Marc Trévidic de passer après cela.  "Punaise, un juge ? un juge anti-terroriste en plus...". Tiens l'Homme émerge de son livre. Marc Trévidic, c'est la caution "actualité" de l'émission, le côté commémoratif. Sauf que quand on lui demande s'il est ou a été Charlie, il répond que "oui", il est contre la violence. Marc, ce n'était pas la question. Certains n'étaient pas Charlie l'an dernier, mais n'étaient pas pour autant pour le terrorisme...mais passons. Le débat Charlie était un peu plus complexe que ça quand même. Dans Alham (un roman yeahhhhhhhh) c'est l'histoire d'un frère et d'une soeur qui choisissent chacun un chemin différent: l'extrémisme fondamentaliste pour le frère, l'humanisme pour la soeur. Tiens l'Homme lève la tête: "il doit se baser sur tous les dossiers qu'il a du traiter". Nan? Tu crois ?!! (Sherlock l'Homme). La perspicacité de ma moitié ne tient pas longtemps : "Tu crois qu'il sest fait botoxer?". Je ne vois ni le rapport ni le fondement de sa question, et ne me donne plus la peine de répondre. "Un roman qui confronte la création artistique et l'intégrisme". Le propos du juge me plait L'intervention de Jean d'O (encore?!) nettement moins. J'aime l'ode à la fiction de Trevidic. Et là, moment de gloire, François pose LA question de l'homme : "vous êtes vous inspirés de vos dossiers pour créer vos personnages?". Finalement l'Homme pourrait présenter LGL. De mon côté je salue le très beau propos du juge sur les vertus du roman qui va plus loin et qui touche plus que l'essai, les statistiques, les événements et les faits, qui touche à une sorte de vérité. J'applaudis avec mes deux mains et engloutis les dernières papillotes de Noël.

Texto de MTG: pro d'Ormesson (tu crains)

crédit photo : LGL
Attention François remet ses lunettes pour nous annoncer sa surprise : Gérard Oberlé. Pastille découverte: un grand monsieur chauve récite des vers dans un manoir. L'Homme a eu peur, il est parti fumer. Visite haut de gamme : superbe bibliothèque "bardé de livres comme un rempart contre la connerie du monde". J'aime. Un manoir, le Morvan, des livres anciens, incunables, éditions originales du XVIIe siècle et autres choses précieuses qui rendent jaloux...bref un type qui a la vie dure. Anecdote avec Jim Harrison qui a donné naissance à un roman. Je découvre un personnage récurrent créé par Oberlé...Chassignet. "Bonnes nouvelles de CHassignet" dont François nous enjoint à faire un best-seller. Je note dans un coin de ma tête, j'aime cette respiration, ce rendez-vous devrait me mettre en joie. 

Jeu de lunettes, donc: nouvelle surprise !!!! Les 20 ans de la mort de Mitterand (j'avais 16 ans j'étais en 1ere littéraire dans un lycée paumé au fin fond de l'Ardèche, je buvais du pastis le samedi soir - parce que ça saoule vite-, que je vomissais avant 6h le dimanche, j'étais amoureuse et avait une super bande de copines délurées avec des foies de compétition...bref, le bon temps). Je termine ma tisane aux plantes.

Et attention, un face-à-face entre deux journalistes qui viennent chacun vendre leur bouquin sur Mitterand (vive le commerce de la commémoration). Georges-Marc Benamou vs/ Jean-Joël Jeanneney  autour de la question : "Mitterand était-il un grand écrivain" (sachant, que chez nous, les gens du peuple, un écrivain c'est quelqu'un qui vit de la vente de ses livres...mais bon, c'est une réflexion de la base).

Vu que Benamou a TOUT relu ce qu'a écrit l'ancien président, la réponse est claire :  "on est face à un authentique grand écrivain". Même si Benamou nous précise que "ce n'était pas un écrivain de l'imagination". Ah bon ? c'est possible alors ? Comme un musicien sans oreille finalement, où un maçon manchot. On apprend que Mitterand avait une fascination de l'Italie et de la Renaissance, trois mots sur les Médicis, Machiavel. D'accord. On apprend aussi qu'il a failli faire un livre sur le coup d'état de Napoléon III, (j'ai complètement perdu l'Homme en route - d'autant que nos familles n'étaient pas du même côté en 1981). Benamou, il est fan de fan de Mitterand. La vérité c'est qu'on s'ennuie un peu : Cecile a l'air ailleurs, Trévidic semble penser à autre chose, Edouard Louis a le regard fixe, seul d'Ormesson participe et se régale visiblement de l'évocation des vieux souvenirs. 

Petit sursaut lors de la sentence de Jeanneney : "aimer la littérature ne suffit pas à être écrivain" (ça c'est sûr, sinon la blogo entière se déclarerait auteur). Intervention de Jean d'O (punaise de punaise, il ne s'arrête jamais) : Mitterand n'était pas écrivain. Benamou va s'étrangler, on le sent en souffrance. Les 3 autres auteurs sont ailleurs, perdus dans un autre espace temps. Jeanneney traite Mitterand de vhichysto-résistant:  "un type qui qui est passé par Vichy avant de comprendre, au bout de 3 ans, qu'il valait mieux passer dans l'autre camp". Punaise, ça dérive. On n'est plus du tout dans la littérature, Jean d'O et Benamou se disputent ce qu'a dit réellement Mitterand lors de la dernière nuit à l'Elysée (tout en s'envoyant des fleurs complaisantes). L'Homme se fait un bol de céréales "je me demande si je n'ai pas un peu grossi avec toi quand même"...Minute conjugale intense, générique de fin. 

Bon...la Grande Librairie nouvelle version, c'est moins de fiction, plus d'actu et  quelques trouvailles intéressantes. On mise beaucoup sur une émission qui accueillerait "des romanciers de l'imagination. On espère aussi qu'elle mettra en lumière des auteurs, des romanciers, plus ou moins connus...

C'était Galéa et l'Homme, pour vous servir.

31 commentaires:

  1. Ah, un nouveau roman d'Oberlé ! J'avais adoré ses "Mémoires de MArc-Antoine Muret" ; il faut que je lise ce nouveau-là !
    Quant à Ladjali, je n'ai jamais lu. Ça semble vraiment une perte à te lire. Que me conseillerais-tu, que j'aille choper ça à la médiathèque ?
    Bises !

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  2. Tu achèves de me convaincre (je l'étais un peu après lu un de ses livres et en envisageant d'en lire d'autres à l'occasion), je regarderai le passage de Cécile Ladjali. Je me réjouis par avance de l'ode à la syntaxe et à la grammaire. Quel dommage que F. B. ne fasse pas le complaisant avec elle et ne nous laisse pas l'écouter... Pour les autres invités, je me contenterai de ton compte-rendu, qui vient renforcer ma méfiance envers Jean d'O. et ne change rien à mon indifférence pour Edouard Louis.

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  3. Yihaaa un billet qui vient de se matérialiser quasi sous mes yeux ! Je me le réserve pour plus tard ;)

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  4. Bon, bon, je note que je peux regarder le début. Et Ladjali (j'avais lu un chouette livre d'elle, avant avant). Et que tu étais si jeune quand Mitterrand est mort. Si un jour je te vois je prendrai ma voix caverneuse pour déclarer 'je suis ta mèèèère' (mouarf)

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  5. Chez moi aussi, l'Homme a trouvé autre chose à faire dès qu'il a vu Jean d'Ormesson. (pas la même génération que le tien, mais même réaction !) Sinon, j'ai été aussi déçue par le passage ne librairie, trop bref : elle est super, la Librairie du Tramway, pourtant ! J'ai plutôt aimé le détour par chez Gérard Oberlé, mais les deux duettistes sur Mitterand ont failli m'endormir. Quant à Edouard Louis, tu te souviens peut-être de mon avis sur son premier livre, je ne risque pas de remettre ça. Et les autres auteurs n'ont pas vraiment su susciter mon envie... et très franchement, je ne crois pas que cette émission va déclencher des ruées vers les librairies ces jours-ci...

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  6. J'adore cette rubrique et j'aime te lire et donner mon avis. On y va.
    Alors j'ai bien aimé Jean mais je l'aime beaucoup, à la base (je n'aime pas ces trois mots là mais je n'en vois pas d'autres) ; cependant je n'ai quand même pas trop compris pourquoi il était là puisqu'il avait déjà invité il y a peu. Je ne connaissais pas Edouard Louis physiquement et je n'avais pas lu son livre ; j'imaginais un type de 45 ans, pas du tout avec ce physique là donc j'ai eu du mal à tout reconnecter cérébralement entre le nom et le physique. J'ai été assez mal à l'aise quand j'ai compris que ce dont il parlait lui était arrivé et j'ai vu aussi la stupéfaction de notre juge (que j'aime bien entendre) qui, j'avais l'impression, se retenait de poser des questions (tel un juge en fait) et qui avait un peu d'effroi et de stupéfaction sur son visage.
    Ensuite, passons à la brune ; ma fille me dit : "on l'a déjà vue". Même avec mes nouvelles lunettes j'ai eu du mal à me souvenir d'elle et puis c'est revenu. Mais j'avais l'impression d'avoir la famille Adams en face de moi (en plus je n'aime pas le tout noir donc on était bien parti) et toute considération vestimentaire écartée, je la trouve pincée quand elle parle. Bref. Pas enthousiasmée.
    J'ai bien aimé notre juge, un peu moins le thème de son roman. J'ai beaucoup aimé découvrir Oberlé que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam (et au passage, j'aime beaucoup sa maison). Et alors, n'ayant pas lu Nice Matin (ou un autre journal), je ne savais pas que l'émission était comme les Finger de Mr Catburry, à savoir un peu plus grande. Je n'ai donc pas compris quand j'ai vu que l'émission continuait. Bref, les deux derniers invités ne m'ont pas vraiment enthousiasmée car le sujet Mitterrand m'intéressait moyennement et puis les deux n'arrêtaient pas de parler l'un sur l'autre sans se laisser la parole. C'était d'un pénible.
    In fine, bilan plutôt positif hier tout de même car je suis ravie que l'émission soit plus longue.

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  7. Lecture de ton billet passionnante (comme d'hab) et hautement réjouissante (because tes ponctuations friandises, les remarques sur et de l'Homme et aussi parce que j'ai littéralement gloussé en lisant : "Les 3 auteurs sont ailleurs, perdus dans un autre espace temps.") !

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  8. Bon, Edouard Louis, je n'ai pas trop envie de remettre le couvert, même si j'ai trouvé son premier livre intéressant. Comme toi, je pense qu'il devrait essayer de passer à autre chose, littérairement parlant.
    Peut-être ferai-je un petit replat juste sur le passage de Cécile Ladjali, si tu me dis à quelle minute de l'émission commencer à regarder.
    Pour le reste, pas vraiment envie de voir Jean d'O faire son éternel numéro... et moins encore FB interrompre ses invités.Bref, pas très convaincue par ce nouveau format.
    Je crois que je regarderai lorsque L'Homme - à qui tu transmettras mes amitiés ! - animera l'émission.
    Ou bien si vous m'invitez à me joindre à la famille Sous les galets pour la regarder ;-)

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  9. Tout d'accord avec ton analyse, il y a du bon et du moins bon, et d'Ormesson est un peu trop cabotin et réchauffé. Edouard Louis me met mal à l'aise, Cécile Ladjali m'a donné envie de découvrir son livre, et Gerard Oberlé sa maison !

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  10. J'attendais ton billet et j'ai pensé à toi en regardant l'émission et en me demandant si tu commenterais cette nouvelle version. J'aime l'idée de prendre un peu plus de temps pour les échanges et qu'il y ait de nouvelles rubriques. L'idée de la Gazette est bonne (mais très honnêtement, tout ce qui a été évoqué n'a pas apporté quand chose de nouveau, dans le sens où toutes ces informations défilaient depuis quelques jours/heures sur le grand mur bleu.) Quant aux livres, la prestation de Cécile Ladjali m'a donné envie de découvrir son bouquin...

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  11. Bonsoir à toi et merci pour ce beau résumé qui ne me conforte que je ne regarderai pas l'émission en replay comme je le fais d'habitude.
    Je me suis lassée de LGL, alors qu'au début c'était si chouette. D'ailleurs en matière de présentations de livres, il serait temps de dépoussiérer les plateaux et d'y mettre d'autres journalistes moins coincés du bonnet, bref plus cool, relax, sans faire passer ceux ou celles qui regardent pour des demeuré(e)s ou des ignar(e)s. Cela devrait être une belle vitrine nous permettant de garder notre libre arbitre.
    Jean d'O, m'agace actuellement. Je l'ai trouvé agréable à écouter dans sa culture. Comme tu l'écris si bien, il se répète, c'est lassant, c'est normal, je deviendrai sans doute comme lui à son âge. Et puis la sagesse, j'aime pas ;-)
    Merci pour ta chronique que je chope là à l'instant, toujours aussi agréable à lire, et où je m'amuse beaucoup de tous les apartés gourmands et autres.
    Bonne nuit et reposes-toi.
    A bientôt.
    Amitiés. Geneviève

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  12. Alors, il a modifié son émission !! Mais bon, Jean d'O qu'il convient de ne pas confondre avec Histoires d'O, m'énerve avec son nombril à a place du nez, c'est la raison pour laquelle il s'écoute parler. Jenote le bouquin de la dame et celui du juge (is en ont parlé sur France Inter).
    Edouard Louis me gêne beaucoup, pas lu son premier livre. Je ne connais pas Oberlé, peut-être que je le lirai si je le trouve à la bibli. Je ne voudrais pas me ruiner dès le début de l'année, j'ai des principes moi !! Le beau François a préfacé un des derniers, livre d'Oberlé :Emilie, une aventure épistolaire. Bon, j'ai retenu à la bibli: Mémoires de Marc-Antoine Muret du sieur Oberlé
    Je vais continuer comme l'an passé, attendre ton compte rendu, c'est beaucoup mieux que les jeux mèche de cheveux-lunettes, tu es plus drôle !
    Boune année,n boune santé et une caresse au chien, surtout s'il n'y en a pas

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  13. C'st beau et drôle ce que tu écris.J'en ai recraché ma bière avec les apartés de ton homme :)
    J'ai suivi l'émission et je suis d'accord avec toi sur tout, sauf Ladjali (c'est génial tout ce qu'elle a dit sur la privation des mots..) mais à un moment je l'ai trouvée trop lyrique; comme si elle était en plein orgasme masturbatoire intellectuel. Et c'est à ce moment que le François (oui dans mon pays on dit le devant les prénoms) il a été méchant, méchant. Il lui a dit qu'elle se prenait pour d'Ormesson (sous entendu qu'elle pouvait aller se rhabiller). Bon je me suis un peu assoupie avec d'O (mortel ennui), mais heureusement tu es là et je peux rattraper les moments perdus.
    Je me régale avec tes billets!!! Louise

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  14. A voir en replay pour moi, curieuse de ces petites nouveautés même si je ne suis pas une inconditionnelle de l'émission je dois dire. Je préfère encore lire tes billets ! ^^

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  15. Je finis pas me demander si tu lui fais de la pub à lGL ou si tu oeuvres pour une chaîne concurrente ? Mais tes articles sont si lucides tout en étant acides mais en restant drôle que même si j'ai définitivement perdu l'espoir de convaincre chéri-chéri de venir faire un coucou à FDC je ne peux pas m’empêcher de rire en te lisant.

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  16. Je me répète : je lis cette rubrique avec délectation. Merci de me faire plaisir !

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  17. Ah ? De nouveaux aménagements pour le LGL ? Moouui, enfin, tant qu'ils ne varieront pas un peu plus les invités, ça ne changera pas trop la donne pour moi. C'est aussi bien que j'en ai un aperçu via tes billets. Vraiment, j'ai l'impression d'y être en mieux.:-)

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  18. Dans mes bras Galea, j'ai aussi trouvé que Ladjali était de loin la plus intéressante et la plus intelligente et comme toi j'ai trouvé que François Busnel était à la limite de la politesse avec elle. Je ne l'ai jamais lu (même si Aral est déjà dans ma LAL) mais pour son dernier titre elle m'a convaincue aussi, il est noté lui aussi. J'ai moi aussi adoré la remarque de Gérard Oberlé sur les livres de sa bibliothèque qui font comme un rempart contre la connerie du monde (je vois ça comme ça aussi ;0) Bref continue tes compte rendu c'est un régal ;0) Bisous, bisous

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  19. Ha Tristan et Yseult, il m'attends depuis 2 ou 3 ans...faudrait quand même, c'est la fondation du mythe de la passion.
    Sinon comme tu le sais, je suis heureux du nouveau format mais j'ai trouvé cette première émission ennuyeuse à mourir, j'avais l'impression d'être sur le JT. Espérons que les invités soient mieux et qu'ils parlent de littérature et de belles histoires...

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  20. pfff ça fait tellement longtemps que ça ne m'a pas donné envie de regarder, je préfère me contenter de ton billet, plus concis, plus drôle et en somme plus intéressant que l'émission en elle-même!

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  21. Je n'ai jamais pu décider l'homme a regarder lgl mais t'es commentaires se suffisent à eux mêmes, qu'aurais-je été faire dans cette galère, moi j'aime kes livres et la c'était plutôt People non :-)

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  22. Merci de compte rendu Galea, même pas besoin de regarder l'émission! Si je comprends, l'examen de la LGL nouvelle version est quand même plutôt réussi globalement? Et le livre de Marc Trevidic m'intriguait, je ne savais pas trpop quoi en penser. Parce que j'ai apprécié ses interventions à la suite des attentats. Je me le note alors.

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  23. Je ne supporte pas d'Ormesson, je n'aime pas ses livres. Il ne parle toujours que de lui et n'écoute pas. Et Edouard Louis... comment dire... Comment peut-il lui être arrivé autant de trucs ? C'est vraiment le gars qu'a pas de chance quand même !
    Du coup, j'ai passé mon tour sans hésiter pour cette émission que je ne regrette pas du tout.

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  24. J'aime regarder cette émission mais pour le moment cette nouvelle formule ne m'a pas convaincue pour plusieurs raisons...
    J'espère que cela va prendre son rythme rapidement ^^

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  25. J'ai enfin regardé l'émission ; Alors, pour commencer je n'ai jamais été fan de FB, mais là, il est vraiment devenu tête à claques, il se prend pour le chevalier blanc de la littérature, ça ne le rend pas modeste ! Pour moi la meilleure séquence de l'émission a été Gérard Oberlé. Jean d'O, c'est du réchauffé de chez réchauffé et je me souviens très bien qu'il ne faisait rire personne quand il était au Figaro, bien loin du lissage de son image actuelle. La séquence la plus ennuyeuse était celle sur Mitterrand, un politique et un journaliste, ils ne pensaient qu'à se couper la parole et à avoir le dernier mot. C'était assez navrant. Edouard Louis m'a fait mal, je l'entends beaucoup ces jours-ci, tout-à-l'heure il est sur France Musique. Au fur et à mesure que je l'écoute, je me dis que je le lirai peut-être, il y a quelque chose chez lui qui me touche et je le trouve courageux de vouloir à tout prix dire ce que personne ou presque ne veut entendre.

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  26. Pas besoin de regarder l'émission !
    Je me régale

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  27. Il faudra que je regarde la prochaine pour me faire une idée : j'ai trouvé l'émission longue et pourtant, j'ai l'impression qu'il n'a presque pas été question de littérature ... J'aime mieux quand je termine avec une liste de romans à lire :-). Quand au bouquin de Edouard Louis, il a encore été plus difficile à lire depuis que je sais qu'il n'a rien ajouté/inventé ...

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  28. j'étais en terminale L, moi, quand Mitterrand est mort :) J'ai loupé l'émission (un peu volontairement, d'Ormesson m'agace!), merci pour ce résumé!

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  29. Ho merci Galinette pour ce billet jouissif ! Tes apartés gourmands et les remarques de l'Homme me font éclater de rire ! Mais alors cette émission m' gavée dès le début quand j'ai (re)vu Jean d'O. (encore !!!), son propos de cabotin qui radote (la gériatrie lui tend les bras là sans vouloir être méchante), Je me suis assoupie, j'ai bondi quand il a associé son nom à une marque Monsieur le vieil icône !!! :) Edouard-Louis, je ne sais pas trop quoi en penser (je ne l'ai pas lu et mon avis est "façonné par ce que j'en ai lu dans la presse). Ensuite, la fille aux dents bizarres est arrivée et là j'ai craqué ! Effectivement ce qu'elle dit est très bien pour des gens cultivés mais quand on sait que son livre parle (ou veut parler) aux illettrés, ben c'est pas gagné ! Les illettrés vont vouloir rester où ils sont s'ils l'ont entendue ! Après je me suis vraiment endormie et réveillée, c'était fini depuis longtemps... A priori, je suis déçue...mais on verra demain, à la deuxième ! Et toi tu tiens le choc ? Je pense bien à toi, gros bisous tout mous de chocolat ! :)

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  30. Tu m'as donné envie de découvrir Cecile Ladjali en tout cas...sinon le nouveau format de cette émission ne me donne pas plus envie que cela de m'y mettre! Je préfère suivre tes résumés!^^

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  31. Alors moi, j'étais pleine de bonne volonté à envers Edouard Louis mais son discours (chez Trappenard) est insupportable: donneur de leçons (accueillons les migrants, oui bien sûr, pour qui vit dans un univers bobo, c'est une phrase drôlement courageuse), se présentant comme redresseur de manques littéraires (on ne traite pas de la violence en littérature- ah bon? On ne doit pas lire la même littérature- alors moi je le fais et en plus, comme je n'ai pas les chevilles qui gonflent, je vais prendre un titre bien modeste). Bref, l'écouter m'est insupportable, ce qui n'était pas le cas lors de la sortie du premier livre. Alors oui, je suis d'accord, il a perdu de sa spontanéité et il est devenu le pendant masculin d'Angot.
    Le propos de son roman est insupportable, le violeur est responsable de ses actes, pas la société. Et si c'était une femme qui écrivait qu'elle a accueilli un inconnu chez elle en pleine nuit et s'est faite violée, je sais très bien ce qu'on penserait/ dirait d'elle. Pourquoi est-ce différent pour un homme?

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