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vendredi 11 septembre 2015

Ce qu'il faut retenir de LGL #10/09/15


Au moment où notre François revenait d'une semaine à Capri, bronzé et détendu, j'annonçais à l'Homme le programme de LGL d'hier soir. A toi, lecteur qui a raté l'émission, si tu voulais de la fiction, de l'imagination ou l'invention de monde, ne regrette rien. On n'a eu que du vécu, et c'était douloureux.


Au programme:  Christine Angot qui revient nous parler de....(tadadam) l'inceste (what a surprise!!!), l'Homme prend son air un peu dégouté "Encore!". "Attends, oh, elle est sur la liste du Goncourt quand même", l'Homme souffle, le Goncourt il s'en fiche. 

J'essaie ensuite de lui vendre Simon Liberati qui parle de sa femme (vaguement people puisque fille de feu Ionesco) "Celui du Rhinocéros qu'on a eu au bac de Français ?", oui. Je sens une ouverture, voire une lueur d'intérêt (bien qu'il n'ait pas eu la moyenne à l'oral du bac), j'enchaîne plein ed'espoir: "Et ben, il parle de la fille de Ionesco dont la mère aurait usé et abusé de son image de Lolita quand elle était gamine". Mine dégoutée de l'Homme, il trouve que ça fait beaucoup de fillettes malmenées par des gens malsains (faut le comprendre, il ne me fait que des filles et n'est pas très friand sur ce type de sujets). 

J'enchaîne avec Eric Faye qui nous raconte sa rencontre avec une arnaqueuse à la petite semaine dont tout le monde a oublié le nom depuis, une fille qui séduisait les hommes pour leur escroquer de l'argent...L'Homme se décompose "C'est que sur des gens qui ont vécu et qui étaient malhonnêtes et perverses ou quoi?"...C'est là que je le supplie que laisser une chance à Isabelle Monnin. "C'est le magnéto de l'auteur étranger ?", non l'Homme c'est l'histoire d'une fille qui imagine l'histoire de gens à partir de photos trouvées dans une enveloppe. Ouaich....pas convaincu mon Homme....Y a des jeudis plus durs que d'autres. 

En fait, pour l'Homme, et c'est bien là le problème, toute vie ne mérite pas d'être racontée, et encore moins dans un livre qu'ailleurs (je rappelle que son grand truc ce sont les mondes imaginaires), il s'est néanmoins résigné à regarder l'émission avec cette phrase désormais collector :
- "Quand je pense que tu vomis sur Confessions Intimes et consorts des faits divers, on en est quand même pas bien loin de tout ça, tu sais ma Galéa" (il est parti fumer sur le balcon...)
- "Laisse leur une chance, ce sont des écrivains" (je sens l'odeur de tabac et je me dis que dans quelques mois, je m'y remets, c'est pas si long que ça)
- "C'est pas pour ça qu'on peut tout se permettre..." (il s'éloigne pour m'éviter le tabagisme passif)

C'est dans ses dispositions que nous avons attaqué notre jeudi soir, à 20h35, l'ambiance était au beau fixe à la maison, et je voyais dans les yeux de mon Homme qu'il aurait préféré regarder des types en jogging et casquette vider des box dans le fin-fond du New Hampshire et y trouver des vieilles machines à barbapapa et des santiags des années 40...

(Pardon de ne mettre peu de liens vers les blogs, mais j'ai trouvé beaucoup de billets dithyrambiques suite à des envois de l'éditeur aux blogueurs, j'avais peur que ça fasse doublon avec l'enthousiasme de François.)

Générique. L'Homme découvre que la plupart des invités sont des journalistes, ça y est je l'ai perdu "Ton François il a invité tous ses copains quoi".

On attaque fort et directement avec Un amour impossible de Christine Angot chez Flammarion. L'Homme a sorti un BD pendant que François demande à Christine Angot de parler de sa mère.
 "On ne peut pas écrire sur sa mère", bon on va aller dire ça à Cohen et Gary, en attendant, j'essaie de comprendre le propos d'Angot. Sont-ce mes hormones qui font des leurs ou Angot qui est incohérente mais je ne comprends absolument rien, on joue avec le mots "on ne peut pas écrire sur, mais peut-on écrire avec?", non plus. Je suis perdue, je ne vois pas bien où ils veulent en venir. François propose à Angot de décrire son "projet littéraire", et ben non car Christine "ne se pose aucune question quand elle écrit"...bon bon bon...
C'est officiel, la littérature du nombril n'est pas pour moi, ça ne m'intéresse pas. J'attends vaguement que ça se termine. Il est question de la "création", la "fiction" n'appartient à personne, elle s'interrompt, repart, "moi", "ma mère", "moi", "la vérité est dans le roman"....oui, bon, je ne suis pas le public cible je le sens bien.
"Elle a du vraiment souffrir Angot quand même tu sais", l'Homme a levé les yeux de la BD (offerte par ma Mirabette d'amour). Effectivement, on sent quelqu'un d'un peu démoli, qui sera grave pour toujours, on se croirait un peu dans une séance collective de psychanalyse...Se remet-on jamais de ses blessures ? Alex avait bien aimé mais sans plus, Busnel lui demande si "ça répare" un tel roman...franchement on voit bien que non. Et on n'est pas très à l'aise avec cette enfant qui a été brisée, on se croirait à "Bas les Masques"


On continue avec les petites filles cassées, cette fois avec l'Homme de la vie de l'une d'entre elle:  Simon Libérati et son Eva chez Stock. L'Irrégulière en a dit du bien, pas suffisamment pour m'avoir donné envie de le lire, mais assez pour que j'accorde le privilège du doute à Liberati sur la sincérité de sa démarche. Je me reconcentre. Non ma soirée n'est pas fichue. Bunsel passe bien vite sur le procès de la mère d'Eva au sujet du livre (et c'est heureux), et hop, séquence souvenir : récit de la rencontre entre Eva (13 ans) et Simon (19), l'Homme vient de sursauter dans son canapé. On enchaîne avec les boites de nuit des années 70, les photos de petites filles dénudées dans des journaux tout à fait légaux (on est un peu au bord de la nausée quand même), même Liberati est mal à l'aise vis à vis de sa campagne "ce n'est pas le sujet de mon livre les photos". Bon. tant mieux.
On parle alors d'Eva, toujours vivante, d'un projet de livre qui couvait depuis de longues années chez Liberati. On retiendra qu'une héroïne de Proust comme Albertine est aussi réelle que des femmes vivantes. Bon. Quelque chose coince chez moi, Liberati avoue qu'Eva avait du mal avec l'idée qu'on lui vole sa vie (tu m'étonnes, c'est pour ça que j'ai épousé un type qui a passé un bac S). Je commence à saturer sévèrement, pour moi on ne parle plus de littérature, pas de celle de j'aime en tous les cas. C'est là qu'avec l'Homme on se dit vraiment que notre éducation pudique et en retenue, ou l'intimité est précieuse, nous empêche d'adhérer au postulat de base de cette émission. "moi" "elle"  "moi"...vaguement envie de vomir quand il avoue qu'Eva IRL réprouve certains passages d'Eva-papier. J'ai l'impression d'être voyeuse, finalement 15 ans après Loft Story, le déballage de l'intime a colonisé la littérature. Le niveau de vocabulaire est plus élevé, mais l'esprit reste le même..

On en est à la mi-temps, le temps de visiter une librairie, on hésite à poursuivre.

"Les gens dans l'enveloppe" d'Isabelle Monnin chez J-C. Lattès, remporte tous mes espoirs...je croise les doigts...le projet est original et prometteur: raconter la vie de gens dont les photos ont été trouvées dans une enveloppe, inventer leur vie avant d'enquêter sur qui ils étaient vraiment. On n'échappe pas à la question "ou est la vérité?", personnellement je m'en fiche, je ne regarde pas un reportage sur les faits divers, ni un document historique, mais passons.
Démonstration des preuves, avec état de l'enveloppe, et déballage de photos. Une fois de plus, on est mal. Ces photos c'est nous, nos souvenirs...on en a des tas d'albums comme ça chez nos parents. Est-ce utile de montrer cela si les gens existent encore? J'ai de la peine pour la jolie petite fille de la photo qu'elle décrète abandonnée par sa mère. Quelque chose tout au fond de moi rugit. Salir cette gamine qui a existé et qui existe toujours, ça me démange, ces photos offertes en pâture sur la première de couv....on vole la mémoire et les souvenirs de qui dans ces cas là ?
 "A qui sont-elles ces photos au final?" demande François, c'est vrai ça, ce qu'il reste du temps passé ensemble à un moment, est ce que ça s'achète?. Et là, le coup de Laurence, me laisse pantoise, perplexe. Je comprend que l'enquête confirmerait l'invention. Alors là, il faut que je le lise. Je ne suis pas certaine de l'aimer ce livre mais il faut que j'en ai le coeur net (et je veux sauver cette soirée).

On termine cette émission plus proche du fait divers qu'autre chose avec Eric Faye Il faut tenter de vivre chez Stock. C'est à lui de s'allonger sur le divan. Et de nous raconter sa genèse depuis 15 ans de ce roman sur cette femme qu'il a rencontrée...encore quelqu'un qui a existé, encore quelqu'un dont il faut parler "moi", "je", "mon projet", "son enfance". Il n'y a pas de personnages dans cette émissions, il n'y a que des personnes...Trop de psychologie pour moi, trop d'introspection, de récits, de témoignages...Busnel nous exhorte de "comprendre", il est question de grandes solitudes, d'enfance brisée, ça y est j'ai perdu mon Homme qui a ressorti un livre de Rayures...je suis fatiguée...Il est 21h46.

Hey, les gars, pourquoi vous ne faites pas des histoires avec tout ça? On se doute hein que les écrivains écrivent à partir du réel, de leur passif, de leur vécu, de leur entourage....C'est d'ailleurs la différence entre un journaliste et un romancier, l'un parle du réel, l'autre invente un monde. Ceci expliquerait peut être cela.

Mais pourquoi vous n'inventez pas une intrigue avec laquelle vous auriez toute la liberté possible, il n'y aurait que vous et vos proches qui seriez au courant, ce serait vos affaires quoi (et celles de votre psy), nous on se contenterait d'être des lecteurs pas des voyeurs. Et vous viendriez nous parler de personnages crées par vous ...punaise les gars prenez-vous pour Dieu, un écrivain a tous les droits, peut tout se permettre...pourquoi vous nous déballez vos états d'âmes en première partie de soirée. Pourquoi renoncer à ce qu'il y a de plus beau dans la littérature : L'IMAGINATION et l'INVENTIVITE

C'était Galéa, envoyée spéciale de la clique des sales gosses de la blogo pour la La Grande Librairie. A la semaine prochaine (peut-être)

Edit de 11h29 du vendredi 11: grâce à des Internautes vigilants et plus cultivés que moi, j'apprends qu'Eva Ionesco n'a aucun rapport avec Eugène le dramaturge, preuve (s'il en fallait une) qu'en termes de culture générale et de bottin mondain, l'Homme et moi ne sommes vraiment pas au point #CestTristeDetreProvinciaux. Nos excuses pour cette méprise.

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