vendredi 28 février 2014

De l'autre côté de la trentaine


J'ai toujours considéré qu'il y a deux mois terribles pour naître: novembre, parce que le pire arrive, et février, parce qu'on espère le pire derrière soi...et puis non. Février c'est le mois où la grippe est la plus terrible, où il pleut encore, et c'est le mois des vacances d'hiver qui privent les petits poissons de leur journée de gloire à l'école.


A la base, je devais naître en mars, ce qui m'aurait sans doute donné un peu plus la gagne (Mars pardon mais ça a une autre allure), mais j'ai compris in-utéro que je n'aurais jamais un tempérament guerrier, donc in-extremis, je suis née dans le mois qui me ressemble le plus: février, le seul amputé du calendrier (déjà en termes de loose, je pense que c'est imparable).


Je n'aime pas tellement plus les anniversaires que Noël , surtout pas le mien et en plus depuis toujours j'ai beaucoup de mal avec les 5 (plus qu'avec les chiffres ronds).  Et aujourd'hui, je dois bien m'y résoudre,  je passe de l'autre côté de la trentaine....


Trop vieille pour faire encore la jeune (c'est décidé j'arrête les tresses, les mini-jupes et le gloss), pas assez pour pouvoir m'en plaindre (alors que sur plein de points, j'écrase les sexagénaires...mais bon).

Il y a des choses qui ne bougent pas dans les anniversaires. Bien sûr ma mère n'organise plus les goûters dont je suis la reine capricieuse à qui on pardonne tout en prenant sur soi, mais elle débarquera tout à l'heure avec crèmes, maquillage et parfum pour que je me prenne encore pour une princesse et que je fasse attention à ma peau" Chérie, prends soin de toi, tu sais qu'on marque vite dans la famille" (tu m'étonnes).


Parmi les choses qui perdurent,  mon père (qui se souviendra après le coup de fil culpabilisant de ma soeur que c'est mon anniversaire)  continue à me considérer comme un génie incompris "Je sais que tu feras de grandes choses, il te faut juste le déclic" (bon, disons que réussir un truc simple serait un bon début).

Je vais entendre en boucle toute la journée "ouf tu as échappé au 29" (ce qui aurait du sens si j'étais née une année bissextile), je vais recevoir des marques d'affection des gens que j'aime (et comme chaque année je vais regretter de n'avoir pas fait de liste "Ca te plait, je n'étais pas sûre que tu aimais ce style de top rose à paillettes, mais je l'ai trouvé très frais" (ok, c'est l'intention qui compte) ; mais aussi de ceux que je n'aime pas (et comme chaque année,  je vais faire semblant de les apprécier parce que, bon, ils n'auront pas oublié la date "Attends quand même, on n'allait pas zapper ton anniversaire" (à croire qu'ils s'en souviennent juste pour me faire suer). 


Et aujourd'hui, sur la Toile, fidèle à ma blogo-philosophie de voir toujours le verre à moitié plein, je vais donc faire le point de mes renoncements (j'ai épuisé le filon dans la famille et chez les amis réels, désolée ça tombe sur vous).


Donc, à 35 ans, il faut être honnête, il y a deux ou trois choses que je ne peux plus faire.  En toute objectivité, il est trop tard pour être chanteuse dans un groupe de black-métal, danseuse au Bolchoï ou navigatrice en solitaire. Trop tard aussi pour recevoir le césar du meilleur espoir féminin et m'inscrire pour les JO. 

Bref, je ne serai pas Simone de Beauvoire, ni Gabrielle Chanel, Isadora Duncan ou Marie-Jo Pérec. Oui la vie est faite de paliers où on est obligée de renoncer à certains archétypes.


Je vais donc aller digérer tout ça, dans un trou paumé au réseau alternatif et peu fiable, où théoriquement je ne verrai pas grand-monde pendant 8 jours (enfin manière de parler, avec les miens, ça n'existe pas l'absolue solitude). Je serai sans doute une blogueuse en pointillés (vous ne verrez pas la différence, c'est le cas depuis un petit moment). 

La-haut, je vais compter les années (les mois peut-être?) de fertilité qu'il me reste, mes cheveux blancs qui ont bien compris que c'était maintenant ou jamais, mes varices récalcitrantes et mes rides bien installées (nos mères ont toujours raison). Je pars le coeur léger, avec ma sélection de Elle (la bio romancée d'un escroc, l'histoire d'une mère instable, et un polar sur une thérapie familiale inquiétante.)..absolument idéale pour un moment de l'entre-soi.

Je vais aussi et surtout profiter de mes petits coeurs qui sont indubitablement ce que j'ai fait de mieux, de l'Homme que je ne vois pas beaucoup hors du travail (donc dans un contexte serein), des allers et venus (contrôlés par l'ermite que je suis) des parents et amis qui monteront m'embrasser à tour de rôle (parce qu'ils ne s'aiment pas tous entre eux ;-). 

Et au fond je sais que, si je suis honnête (ce qui me coute infiniment, mais parfois je me force), j'ai malgré tout un peu de chance...il est même possible que ça me suffise (enfin si on parle global hein ?!)

J'envisage même (comble absolu de l'optimisme) de chausser mes skis, mon sport préféré avec la danse et la course, si aucune des filles (ou de nous) ne tombe malade...(comme chaque année à cette période).

Evidemment, c'est si on n'y arrive. Parce qu'il doit neiger cette nuit en altitude, et devinez où sont les chaînes?....dans le garage de la maison où je passe mes vacances, à 1376 m d'altitude.  Donc maintenant je vais croiser les doigts très fort et faire diverses incantations pour qu'il ne neige pas en-dessous de 1376m, et franchement, j'y crois dur comme fer. 

Et comme que j'ai raté le super panorama de blogueurs en culottes courtes (qui sont tous plus beaux les uns que les autres), et que j'ai tous les droits (vu que je passe de l'autre côté de ma jeunesse), je me rattrape ici...y 'a pas de raisons, moi aussi j'étais choupinette quand je ne parlais pas....(et il paraît que j'ai parlé très tard).

PS: il est tout à fait possible que dans quelques jours, une fois le choc de mon anniversaire passé, je sois horrifiée de m'être à ce point étalée (ben oui, on ne peut pas se moquer des gens égocentriques et mettre un panorama de photos de soi dans un billet....)...dans ce cas, je ne manquerai pas de m'en plaindre et de faire mon mea culpa.

A tout bientôt les aminautes, c'était Galéa en direct de ses 35 ans civils (et de ses 62 réels).
Enjoy....

mercredi 26 février 2014

Attentat Express

Caroline Poiron
Sid Ahmed Hammouche, Patrick Vallelian
Attentat express, Seuil, 2013, 300 p.
Bon à la base, on ne va pas se mentir, j'ai une admiration sans borne pour les reporters de guerre, donc j'avais un a priori très positif sur ce document. 

Attentat express raconte la contre-enquête qu’a menée Caroline Poiron, photographe, suite à la mort de son mari, Gilles Jacquier, journaliste, à Homs en  Syrie, en janvier 2012. Elle y déconstruit la version officielle qui faisait de Gilles Jacquier un dégât collatéral des attentats révolutionnaires. Elle tente de montrer que c'était une mise en scène du clan Assad pour faire un coup médiatique et renverser l’opinion internationale sur les révolutionnaires de Syrie.

Alors bien sûr, c’est un livre passionnant qui raconte le reportage de guerre qui est toujours un peu de l’ordre du fantasme. On s’énerve avec elle des manipulations d’une mère Agnès, chrétienne trouble en pays musulman (et on s’étonne de leur crédulité et leur candeur quand ils pensent enquêter librement dans un pays en guerre civile). Si elle voulait montrer que la presse n'était pas libre en Syrie, c'est réussi.

Mais, on ne peut oublier que c’est d'abord le récit d’une veuve bouleversée. C'est une ode à son mari défunt, avec peu d'aspérités , mais on lui pardonne parce qu'on ne doute pas qu'il fût un journaliste courageux, brillant et sensible. Je regrette aussi un style peu soigné et l’absence par exemple de subjonctif (p.126). Mais, elle a des moments de grâce Poiron, son chapitre sur la découverte de la dépouille de Gilles Jacquier, son total désarroi et son impuissance à protéger le corps sont très poignants.

Mais pour ce qui concerne l'enquête, je n'ai vraiment pas été convaincue du tout, hormis sur le fait qu'une mise en scène avait été organisée à Ohms quand ils y sont allés. D'autant que j'avais visionné en son temps le reportage d'Envoyé Spécial, donc j'avais une vague impression de déjà vu. Mais elle déborde de chagrin et de rage Caroline Poiron et elle veut absolument faire des organisateurs de leur voyage, (plus ou moins affilié au clan Assad), les meurtriers de son homme.

Sa théorie est de l’ordre du probable, peut-être a-t-elle raison, et on comprend  sa volonté de faire la lumière sur cet épisode. Mais sa contre-enquête reste très floue, avec des failles qui m'ont gênée (comme l'absence relative dans l'enquête du cameraman Christophe, seul témoin oculaire de la mort de Jacquier). Ce qu'elle prouve c'est que le clan Assad tente de manipuler les médias occidentaux, mais ça on s'en doutait. 

Et surtout au-delà de la mort injuste et terrible de son mari, il y a beaucoup de manichéisme dans son investigation, et ça me gêne beaucoup pour un document. Sa théorie ne prend pas en compte qu'en Syrie ce sont des méchants contre des méchants. Pour elle il est impossible que les rebelles s'en soient pris à son mari. Alors oui, Bachar El Assad est évidemment un dictateur qui a franchi une ligne, qui tente de manipuler les journalistes occidentaux, oui.... mais ceux qui le combattent ne sont pas des étudiants blogueurs réunis par FB, comme dans d'autres pays arabes. La rébellion rassemble les anciens soutiens à la dynastie Assad, des sunnites qui se retournent contre la « soldatesque issue de la minorité alaouite » (Kepel). Ils ont les mêmes méthodes, sont soutenus par des puissants et veulent diriger la Syrie.

Ainsi, des deux côtés des lignes de tir syriennes, ce sont des forces qui veulent prendre ou conserver le pouvoir par n’importe quel moyen. Les uns comme les autres auraient pu tirer profit de la mort de Jacquier (en attribuant la responsabilité au camp adverse).  Les révolutionnaires syriens n'aiment pas forcément davantage un reporter occidental que les hommes de main d'Assad.

Si les acteurs internationaux tardent à se positionner c’est parce qu’il n’y a pas de démocrates dans cette guerre. Et quelle que soit l'issue du conflit, la question des libertés individuelles  en général, et celles des femmes et des minorités religieuses en particulier, restera problématique. 

Mais j’aime infiniment sa conclusion qui rappelle que les grandes victimes de cette guerre civile sont les Syriens. Parmi eux, les plus faibles, les plus fragiles sont privés de liberté, de médicaments et de certains produits de première nécessité. Ils ont été, sont et seront les grandes victimes de cette guerre qui s’éternise.

J'y ai plus vu la douleur d'une veuve, dans un récit qui se lit agréablement, qu'une véritable enquête. Pour être honnête, ce document a remporté un grand enthousiasme dans le groupe Elle, il est remarquablement bien placé et a ses fans. Mon avis n'est donc en rien représentatif; ceux d'Enna et Fleur le sont beaucoup plus (et d'autres dont je n'ai pas eu le temps de chercher les liens), alors que Valérie n'a pas été emballée non plus.

Billet qui participe au rendez-vous non-fiction de Marilyne. 


mercredi 19 février 2014

Retour à Killybegs


La vraie star des jurées Elle, c'est Chalandon.

Il n'y a pas qu'en Bretagne qu'on trouve un gang de Chalandettes (c'est Gwen qui l'a dit la première), il y a aussi chez nous des fans, des vraies dont une sorjette qui l'appelle par son prénom et qui se souvient encore des discussions qu'elle eut avec lui. C'est à tel point qu'il nous a fait une dédicace commune, via une jurée que nous appellerons Martine.


Bref, il fallait bien que je m'y frotte, et c'est ma swapeuse favorite qui me l'a offert ce Retour à Killybegs...

Et finalement ....Il suffit juste d'un peu de poussière dans l'oeil pour trahir une cause. 

C'est ce qui arrive à Tyrone Meehan, un jour d'échauffourée entre l'IRA et les Loyalistes. Convaincu dès l'origine, héros irlandais par circonstance et traître par obligation, Tyrone Meehan, revient au crépuscule de la sa vie sur son parcours de soldat de l'IRA. Retour à Killybegs raconte finalement le cheminement long et douloureux d'un imposteur malgré lui.
Sorj Chalandon, Retour à Killybegs
Le Livre de Poche, 2012, 332 p.

Parce qu'il a mal vu le déroulé d'un échange de tirs, il abat, par erreur, l'un des siens et préfère pactiser avec l'ennemi, qui lui fait du chantage, plutôt que d'avouer à ses camarades de combat sa terrible méprise. Il est fort Chalandon parce qu'il échappe à tout manichéisme, caricature ou autres poncifs glorieux des camps adverses.

Je suis d'ailleurs stupéfaite qu'il ait autant de lectrices dans ses lecteurs (comme quoi!!!). Parce que j'ai eu l'impression de lire un roman d'hommes: du sang, du combat, de l'alcool, de la haine, des idéaux radicaux, des emprisonnements hideux, la misère, la crasse, le sale, le sacrifice de soi pour une cause collective, le vain...Tout cela devrait être glauque et c'est poétique. Il est là le talent de Chalandon, il rend noble ce qui ne l'est pas (la scène de résistance  anti-hygiénique en prison est ahurissante).

Il est fort Sorj parce que dans sa traîtrise, le narrateur deviendrait presque un partisan de la paix. Livrer des informations au camp britannique, c'est aussi un moyen d'expliquer un combat, de plaider une cause, de donner des clefs de compréhension de l'identité irlandaise. Est ce que trahir ce n'est pas aussi permettre à deux camps de se pardonner...ou du moins de se comprendre? J'ai eu le sentiment qu'il y avait cette question dans le livre.

Et puis, quand tout se termine, quand tout s'apaise, le piège se referme sur Tyrone, avec beaucoup de violence et une beauté brutale. Il avait juste suffi d'un peu de poudre et de fumée devant les yeux.

J'attends d'en lire d'autres pour me déclarer officiellement Chalandette, mais entre Sorj et moi, autant le dire, ça s'annonce plutôt pas mal...

Participation au challenge d'Aspho pour le roman de l'Académie française 2011



lundi 10 février 2014

Lettre à David Caviglioli

Monsieur Caviglioli,

Ma mère est abonnée au Nouvel Observateur, ainsi quand je vais chez elle, je lis entre le café et les macarons, après un repas généralement trop riche, les pages "Livres" de cet hebdomadaire.
Hier, je tombe donc sur un article que vous consacrez (on sent d'ailleurs que vous vous y pliez de mauvaise grâce) à Michel Bussi, l'un des dix écrivains les plus lus en France (que je n'ai pas encore lu mais dont je me réjouis qu'il existe dans la mesure où c'est grâce à ces gens-là que le secteur éditorial ne se porte pas si mal).

J'ai donc lu (et plusieurs fois pour en être sûre) des phrases qui parlent de la cible de Bussi.
"Le lectorat poche. Le Graal. Des lecteurs avides, qui engloutissement deux, voire trois romans par semaine, et réclament un réapprovisionnement permanent. Des femmes pour la plupart, qui ne regardent pas la télévision, se couchent tôt et lisent pour s'endormir, passent deux heures par jour dans les transports en commun, le nez dans leur roman. Elles veulent de l'intrigue. Se foutent bien du style. Ignorent jusqu'à l'existence des critiques et des vedettes de la rentrée littéraire. Se recommandent les livres entre elles. Ont des blogs. Rechignent à lire des romans trop violents ou trop érotiques...".
(Le Nouvel Observateur, n°2570, 6-12 février, Michel Bussi la Nouvelle Star, par David Caviglioli, p. 87-88)

C'EST QUOI CA? C'EST QUOI CE MEPRIS NAUSEABOND?

On va reprendre tout cela si vous voulez bien, M. Cavioglioli, es-maître-en-ce-qu'il-faut-lire.

"Le lectorat poche. Le Graal. (c'est sûr que le poche, c'est moins cher, plus pratique et moins encombrant).
"Des lecteurs avides, qui engloutissent deux, voire trois romans par semaine (sous-entendriez-vous que c'est parce qu'il s'agit de petits livres qui pourraient presque se lire en diagonale?)
"...et réclament un réapprovisionnement permanent" (oui alors là je sens sous le terme réapprovisionnement un je-ne-sais-quoi de méprisant, genre lecteur industriel)
"Des femmes pour la plupart" (évidemment les hommes écrivent, les femmes lisent c'est bien connu...).
"qui ne regardent pas la télévision (ben si quand même parfois...), se couchent tôt (peut-être parce qu'elles se lèvent tôt voire très tôt).
"et lisent pour s'endormir (j'ai comme l'impression qu'elles liraient pour s'endormir comme d'autres regardent la télé ou comptent les moutons, j'extrapole? )
"passent deux heures par jour dans les transports" (ben oui, parce que toutes celles qui lisent habitent Paris ou l'île de France évidemment, en province c'est bien connu, les librairies n'existent pas).
"Elles veulent de l'intrigue (disons que pour lire une histoire, c'est effectivement mieux).
"Se foutent bien du style. (Heu, était-ce nécessaire d'employer un langage aussi familier pour nous faire comprendre que nous n'entendions rien en termes de beauté littéraire?).
"Ignorent jusqu'à l'existence des critiques et des vedettes de la rentrée littéraire" (C'est drôle, vous mettez critiques avant vedettes...vous mettez ceux qui parlent de littérature avant ceux qui la font...alors ça, ça s'appelle un lapsus qui en dit long sur votre ego cher Monsieur).
"Se recommandent les livres entre elles (en fait j'hésite entre faire confiance à une amie ou croire aveuglément ce que nous promettent les bandeaux rédigés par vos collègues).
"Ont des blogs". (On sent bien qu'il est là le plus gros défaut de ces lectrices)
"Rechignent à lire des romans trop violents ou trop érotiques" (oui nous n'aimons que la romance et le thriller.)

Pour votre information, je vais vous confier qu'on achète aussi du broché, surtout lors des rentrées littéraires (dont on entend vaguement parler à la radio), parce que certains titres font tellement envie qu'on craque avant...Il arrive même (non vous n'allez pas me croire!)  il arrive même que nous en parlions entre nous, commentions les prix et dévalisions nos librairies après la découverte de tel ou tel auteur. Savez-vous aussi que certains d'entre nous lisent les romans d'un bout à l'autre, même quand ils sont longs, même quand ils sont exigeants et qu'il arrive qu'on y consacre la quasi-totalité de notre temps libre? Je vous conseille aussi de faire un tour des blogs littéraires, vous verrez qu'il y a plus d'hommes que vous ne le pensez, qui font un truc que vous allez trouver hallucinant: ils échangent leur points de vue sur un livre, oui je sais c'est limite punk...

Mais on sent bien que votre problème ce sont les blogueurs dont vous ne connaissez rien. Sachez qu'une lectrice ne lit pas que pour attendre le sommeil, elle lit quand elle peut, généralement avant de dormir parce que c'est le seul moment de la journée où elle peut le faire. Sachez aussi que si certaines blogueuses se couchent tôt, une grande partie d'entre elles sont insomniaques et lisent la nuit. Certaines sont retraitées, en arrêt maladie, en congé maternité, débordées de boulot, seules au monde, provinciales, parisiennes, mères au foyer, surdiplômées ou autodidactes...mais toutes lisent pour le plaisir, pour le besoin et pour trouver parfois un peu de beauté, de fantaisie et de grandeur dramatique dans un monde souvent mesquin et déprimant.

Je précise juste que si les blogs prennent de plus en plus de place, c'est essentiellement parce que les blogueurs parlent de livres qu'ils ont lus. Par exemple (à tout hasard hein) ceux qui ont parlé de Confiteor l'avaient lu, ce qui n'est pas le cas d'une émission de l'un de vos collègues du Nouvel Obs - dont les chroniqueurs sont payés pour lire et parler des livres mais qui se contentent parfois juste d'en parler et mal- c'est le problème quand on ne lit pas le livre en question.

Je ne connais pas M. Bussi (hormis qu'il est directeur de recherche au CNRS) mais je vais y remédier, parce qu'il doit sacrément vous énerver pour que vous laissiez éclater un mépris aussi virulent vis-à-vis des gens qui lisent et qui achètent les livres (et pas que les siens).

Auriez-vous un souci avec la littérature populaire, celle qui plaît au plus grand nombre? Non parce que ma mère me fait croire depuis 20 que le Nouvel Obs est un magazine de gauche, et dans mon esprit, je pensais que c'était très éloigné de ce genre de discours élitistes, en général tenus par les membres de la très bonne société qui font du latin-grec dès la 6ème et qui méprisent les petites gens qui n'ont pas accès à la finesse des mots, des expressions...bref à la beauté de ce monde, toute littéraire qu'elle soit.

Voyez-vous, il y a peut-être parfois du vrai dans ce que vous écrivez, mais votre article respire le mépris, et c'est dommage pour quelqu'un censé parler d'une chose aussi noble que la littérature. Sur ce, je m'en vais regarder Top Chef du fond de ma province et de mon inculture (que voulez-vous, il est des consensus inévitables pour préserver l'harmonie d'un couple).

Edit de 20h52: Merci à Cajou qui sans me connaître m'a rappelé que la forme peut nuire  au fond quand on laisse trop de fautes et coquilles....(et à Lystig à 21h47)

mardi 4 février 2014

La minute nombriliste de février

Des livres, des livres...oui mais pas que...

Ca fait quand même un petit moment que je n'étais pas venue geindre sur mon blog, je dois dire que ça me manquait (égocentrisme quand tu nous tiens)...Allez c'est parti pour un billet 100% je-me-regarde-vivre!

Le point Elle: En tant qu'envoyée spéciale, il est de mon devoir de vous informer des dernières tendances. A la question, peut-on se disputer pour un livre: je réponds "oui c'est possible". Plus que 2 sélections à recevoir et notre jury est déjà bien divisé. Je me rends compte qu'on peut sérieusement s'exciter pour défendre un roman (ou le haïr). Les livres en disent finalement beaucoup sur nous; parfois on défend moins le livre en question que ce qu'il dit de nous en tant que lecteur, selon le célèbre adage : dis-moi ce que tu lis (ou pas), je te dirai qui tu es. Perso, j'ai renoncé à ma propagande pro-K(epel) et anti-K(asischke), et le Oseki (qui m'enchante) n'y est pas pour rien (si je deviens nonne zen on ne s'étonnera pas). Ce qui ne m'empêche pas de recevoir régulièrement les mails de relance parce que j'envoie tous les mois mes fiches en retard (une vague impression d'être la mauvaise élève quand même).

Le point livres choisis: J'essaie tant bien que mal d'intercaler d'autres lectures- histoire de garder mon libre-arbitre- je fais l'impasse sur certaines (toujours dans l'esprit zen, je tente d'oublier les livres qui m'ont terriblement déçue), et je me suis attaquée à Sorj, la vraie star des jurées 2014. Je vous en reparle tout bientôt, et j'essaierai de savoir si l'on peut être modianette ET chalandette (à un moment il faut revenir aux questions de fond si l'on veut être crédible).

Le point blog: Mea maxima culpa. Désorganisée et éternellement en retard, on ne se refait pas.  Tout est en souffrance,  je manque des billets et je laisse certains messages sans réponse....Mais tout vient à point pour qui sait attendre et je suis au maximum de mes performances. 
 Sinon, ça y est, une amie réelle est au courant de ma double vie, je n'ai pas su tenir ma langue, bon ça tombe bien elle est libraire, le problème c'est qu'elle sait aussi qui je suis vraiment...

L'Homme s'est résigné à cette sociabilité parallèle, s'étonnant encore et toujours du temps que je passe à à discuter virtuellement avec mes blogo-amis (je ne comprends pas, tu as des amis quand même dans la vraie vie, non ?). Mais, depuis que la styliste m'a offert le Dan Simmons, que Mme Mirabeau a honteusement gâté les filles pour Noël et qu'Alphonsine a expédié 3 plaquettes de chocolat suisse, il se dit que finalement, c'est supportable. D'ailleurs, Alphonsine me connait tellement bien qu'elle m'a offert un cadre comme si elle connaissait ma chambre (oui c'est elle qui l'a fait de ses mains; je sais, je sais c'est impressionnant). Un blog en dit beaucoup plus sur nous qu'on le pense donc.


Le point santé: heureusement que je n'ai pris aucune résolution pour 2014, car je n'ai jamais autant fumé. Après deux jours bien aphone, ma voix est revenue, plus caverneuse que jamais, c'est simple au téléphone, on me dit "bonjour monsieur". Sinon, pour rester dans le glamour: mes varices résistent aux scléroses (oh non n'essayez pas de visualiser), mes grains de beauté mutent (bi-color et bords irréguliers), ça sent le mélanome à plein nez, ma dent de sagesse est toujours là parce que je suis lâche (pendant ce temps mes incisives se chevauchent....yeah). Après tout ça, si l'Homme porte plainte à mes parents pour tromperie sur la marchandise, il ne faudra pas s'étonner (mais n'oublions pas la nonne zen qui sommeille en moi).



Le point famille: Rayures a exigé d'être déguisée en mousquetaire pour le carnaval de l'école (mais d'ou tient-elle ce côte capricieux?); chouette une occasion de mettre en pratique mes talents approximatifs et poussifs de couturière. D'ailleurs, vu la polémique actuelle, je me demande si c'est bien raisonnable (Tu as conscience chérie qu'il n'y avait pas de femme mousquetaire sous Louis XIII? On s'est mises d'accord sur Aramis). Le costume est presque prêt (je n'avais pas compris que le corso n'était que dans 15 jours (ou comment tout laisser en plan pendant un week-end pour une chose pas urgente du tout alors qu'on aurait pu bloguer tranquillement). 

Boucle d'Or de son côté envisage d'arrêter l'école pour faire une carrière d'artiste (chanteuse/danseuse), à la rigueur pourquoi pas, sauf que je me demande si ce n'est pas un peu jeune 4 ans pour la sortir du cursus général. Non?



Le point défis personnels (ma vie a un but): Je vais tout bientôt faire le point sur le non-challenge des pépites, je suis très heureuse de lire des billets enthousiastes dans cette morosité actuelle, je trouve ça carrément rebelle comme attitude. 

Sinon, je me suis dit que courir un semi-marathon était un objectif raisonnable pour octobre 2014, jusqu'à ce que je termine mes 13 pauvres kilomètres soufflant comme une tuberculeuse avec des crampes dans la cuisse. Pour bien faire, je vais faire coïncider ça avec l'arrêt du tabac (ouai carrément)...mais depuis que j'ai pris cette décision, étonnamment, j'ai toujours un soucis au moment de partir courir (bizarre non?)


Le point loose (la fille bien dans son époque): J'ai changé d'ordinateur et je me retrouve avec un truc très perfectionné qui marche moins bien que mon vieux PC; j'habite la côte d'Azur où il  n'y a jamais eu autant de pluie depuis 40 ans (le prix de l'immobilier reste malgré tout le même mais le linge ne sèche pas); je suis allée courir avec un sac poubelle en guise de k-way et j'ai rencontré un parent de l'école chiquissime sur le parcours (ce qui n'arrive jamais), je n'ai envoyé que la moitié de mes cartes de voeux avant le 31 janvier et surtout je me suis rendue compte que dans les céréales des enfants il y avait un E-(je-ne-sais-plus-lequel) hyper dangereux pour le système nerveux...

C'était le point 2014 + 1 mois, si avec ça, je ne vous ai pas mis le moral pour toute l'année, je ne réponds plus de rien...

La Quadrature des Gueux : Le sens de la fête

Nouveau point d'étape de la quarantaine : le sens de la fête.  Que reste-t-il de nous quand il s'agit de faire la fête ? Je parle d...