Je ne peux pas m'empêcher de faire plusieurs choses en même temps, ça doit être pour ça que je ne fais rien à fond. Hauts les coeurs les amis!
samedi 27 avril 2013
Faux départs
Je ne peux pas m'empêcher de faire plusieurs choses en même temps, ça doit être pour ça que je ne fais rien à fond. Hauts les coeurs les amis!
samedi 20 avril 2013
La mer et le silence-Peter Cunningham
Dans La Mer et le silence de Cunningham, forcément on entend Le silence de la mer de Vercors.
La première partie intitulée, Hector, s'ouvre en 1945, sur l'arrivée d'un jeune couple devant le phare dans lequel il va habiter. Rien que cela, je me délecte. Iz, d'une beauté troublante, n'a que 23 ans, et découvre l’extrémité d'un monde. "Pour dire le vrai, je fus ébahie par tant de mer et si peu de terre" (p.17). C'est dans ce phare qu'elle va vivre avec son époux: Ronnie Shaw. Elle est déjà enceinte de son fils: Hector.
On a tous un Ronnnie Shaw dans notre entourage.
Mais si, c'est le type volubile, optimiste, enthousiaste, chaleureux et bavard...celui qu'on aime bien. Vous savez bien, ces garçons toujours avec trois projets en cours.... Les beaux parleurs, finalement un peu mythomanes, qui ratent leur vie en nous faisant croire que demain tout va changer. Ils sont toujours à deux doigts des grandes choses...et ils y restent. En général, ils sont tellement chaleureux qu'ils ne sont jamais contre une petite incartade conjugale.
C'est un type de ce genre qu'Iz a épousé. Cette première partie m'a fait penser à Une Vie de Maupassant, en version irlandaise du XXe siècle. On se dit que c'est l'histoire d'une très jeune femme, mal mariée qui découvre les affres et les désillusions de la vie conjugale. A la page 123, je me suis dit "Pas mal...mais sans plus".
Mais ça ce n'est que la première partie...
Le second manuscrit est un superbe tour de force.
Iz raconte pendant deux ans l'histoire de cette communauté coloniale fin de race, globalement désargentée dont les membres les plus lucides savent pertinemment que leur occupation de l'Irlande est en train de s'achever. Je connaissais assez mal ce sujet, et j'ai adoré découvrir tout cela.
La mer et le silence parle de l'Histoire.
L'histoire de l'Irlande évidemment, qui se défend de l'emprise de la couronne anglaise, sur fond de Seconde Guerre mondiale. Un conflit qui ne la concerne pas vraiment mais qui l'impacte quand même par les rationnements et les contingents militaires envoyés en Europe.
La Guerre est un personnage à part entière de ce livre; ils sont nombreux les hommes de ce roman à périr, sous l'uniforme britannique, sur des fronts incertains et peu glorieux, presque au pied de chez eux. J'y ai retrouvé avec plaisir, tous les ressorts des amours tragiques et des fresques historiques : la superbe héroïne, le traître, la déchéance des puissants, les convaincus jusqu'à la mort, la raison d'état, les sauveurs en tous genre, le suspens, l'enchaînement fatal des événements...et ce que certains de mes (ex)collègues appellent encore Le cours de l'Histoire.
Ici pas de déferlantes littéraires, comme le sont d'habitude les sagas historiques, au contraire tout est sobre, intelligemment suggéré. Iz est finalement l'héroïne courageuse, banale et dramatique d'un monde qui change.
Peter Cunningham, La mer et le silence, | Joëlle Losfeld | , 2012, 242 p. |
lundi 15 avril 2013
6 mois, une place dans la blogosphère
Le livre voyageur auquel m'a initiée Fransoaz a réveillé chez moi une curiosité, un désir d'échange et de débat. La découverte de Gaëlle Josse a été une expérience émouvante. Le jeu de la PAL qu'a lancé Théoma m'a obligée à me creuser la tête pour mettre en scène les livres qui m'attendent sur ma table de chevet. Un petit jeu, certes sans prétention, mais qui stimule l'imagination et pose une certaine manière d'être ensemble.
J'ai aussi compris (grâce à Facebook essentiellement) que quand je vois fleurir la même semaine une dizaine de critiques positives sur un livre dont j'ignore tout de l'auteur, c'est en général parce qu'une maison d'édition a envoyé en rafale le même roman a plusieurs blogueurs dont certains ensuite jouent le jeu d'en faire un billet élogieux. Les blogs: des relais marketing? L'un dans l'autre... si Gallimard m'envoie le dernier Modiano dans deux ans, je pense que moi aussi j'en ferais une critique positive. Quoiqu'il existe aussi des lecteurs purs et durs, qui assassinent courageusement un roman qu'on leur a offert. Ceux-là ont tout mon respect! Parce qu'en tant que lecteurs, on aime, on admire, on adule les écrivains, alors quand l'un d'entre eux s'intéresse à nous, forcément on est plus complaisant.
Pour conclure sur la blogo: j'y suis, j'y reste...et je mesure ma chance d'avoir cet espace virtuel rien qu'à moi.
mardi 9 avril 2013
Nos vies désaccordées
Gaëlle Josse, Nos vies désaccordées Autrement, 2012, 142 p. |
Je remercie de tout coeur Fransoaz de m'avoir permis de lire ce livre (et le second que j'ai commencé avec plaisir) et j'enverrai avec grand plaisir ce roman voyageur à celui ou celle qui a la chance de ne pas l'avoir encore lu ...à bon entendeur...
jeudi 4 avril 2013
Le tag qui tourne (et qui traîne chez moi)
Patrick Modiano, Dimanches d'août (1986) folio, 2001 (185 p.) |
Bon mais voilà j'ai eu un soucis avec ma boite mail...il ne m'en faut pas plus pour être débordée (quand on est mal dégourdie c'est pour toujours), c'est vrai aussi que j'ai quand même deux ou trois choses à préparer dans ma vie réelle...mais ça c'est une autre histoire...
Donc voici mes réponses au fameux tag des 11.
1: Quel est ton dernier coup de coeur?
Je n'en ai pas eu récemment (coup de coeur c'est quand TOUT m'a plu). Ceci dit j'ai relu Dimanches d'août de Modiano ce week-end (pour des raisons "professionnelles") et tout m'a plu. Donc je vais dire celui-là, même si c'est une relecture.
2: Et le dernier qui t'es tombé des mains?
Il y a 18 mois L'Art français de la guerre de Jenni (Goncourt 2011).
3: Quel est ton personnage de fiction incontournable?
Aurélien d'Aragon, que j'ai lu à 17 ans et dont je garde un souvenir intense. J'ose à peine rouvrir le roman de peur de ne pas être aussi éblouie. Si j'avais eu un fils....
Aragon, Aurélien (1944) folio, 1986, 635 p. |
mardi 2 avril 2013
La Plume de l'ours
Carole Allamand, La Plume de l'ours, Stock, 2013. 391 p. |
J'ai aimé aussi les affres des Courvoisier, notables suisses touchés par le scandale. J'ai aimé la critique du petit milieu littéraire, et les atermoiements des éditeurs spécialisés. Bref tout ça me parle; forcément.On ne le lâche pas ce roman, c'est une lecture agréable qui nous emmène jusqu'aux confins de l'Alaska, aux côtés d'une ours femelle qui prend toute la place à la fin. Le surprenant parallèle entre l'ours et le roman n'est pas dénué d'intérêt. Je ne veux rien déflorer, mais il y a aussi une vraie réflexion sur l'amour atypique.
Il y a quelques chose du Joël Dicker dans La Plume de l'ours, parce que c'est la Suisse qui se déplace aux Etats-Unis, parce qu'il y a la question du romancier, de son identité, de sa notoriété et de son imposture. Il y a beaucoup de points commun avec le dernier prix de l'Académie française, avec une mise en abîme réussie et une belle description de l'Amérique.
Mais c'est bien le seul point que je regrette dans ce roman palpitant qui pose encore une fois la question de ce qu'il reste des icônes littéraires...et c'est toujours un sujet qui m'enthousiasme...
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