Emmanuel Carrère, D'autres vies que la mienne (2009) Folio, 2014, 334 p. |
Dans ce livre, l'auteur nous promet du 100% non-fiction, "du tout est vrai messieurs dames" (et à la limite je préfère ça au faux romans autobiographiques ou autofictionnels). Carrère nous parle, non pas d'autres vies que la sienne, mais plutôt d'autres morts: celles de deux Juliette (qui n'ont rien à voir mais qu'il a connues). Une Juliette de 4 ans emportée par le tsunami de 2004 et une Juliette trentenaire, sa belle-soeur, terrassée par un cancer.
Et là, (pardon hein), mais franchement ce ne serait pas un peu facile de faire pleurer la ménagère de 36 ans sur la mort d'une gamine qui a l'âge de la sienne, puis sur celle d'une mère qui va laisser ses petites filles grandir sans elle (surtout si la lectrice en question a elle-même des filles, est hypocondriaque et vit dans une zone sismique)? Je pose la question. Parce que oui, bien sûr qu'on pleure, mais pour les mêmes raisons que celles qui nous font sangloter devant les informations et les images affreuses de M6.
Qui n'a pas les larmes qui remontent par gros bouillons quand une fillette prie Dieu pour que sa mère à l'agonie ne meurt pas d'un cancer qui a déjà gagné la partie? Perdre un enfant où être celle qui privera sa fille de mère pour l'éternité, y-a-t-il des choses plus affreuses qui puissent nous arriver? Et je suis en colère d'être aussi triste et bouleversée, parce que je n'aime pas ce que Carrère a fait des Juliette: un corps pourrissant dans une morgue sri-lankaise d'un côté, un corps agonisant relié à des machines qui ne le soulagent plus de l'autre.
Comprenons-nous bien, je sais que la démarche est honnête, que Carrère est sincère, mais clairement, ce n'est pas ce que je voudrais qu'on écrive de moi à la place de Juliette-mère (même si heureusement aucun de mes beaux-frères n'a de tendance littéraire). Dans "Dautres vies que la mienne" il y a "vie", et résumer une personne à la maladie qui la terrasse, la présenter uniquement à travers le prisme de la déchéance physique, la résumer à un corps qui n'a plus la force de se battre, ça je n'ai pas pu l'accepter. Je m'attendais à ce que le profond désespoir qui émane de ce roman soit transcendé par un travail littéraire.
Comprenons-nous bien, je sais que la démarche est honnête, que Carrère est sincère, mais clairement, ce n'est pas ce que je voudrais qu'on écrive de moi à la place de Juliette-mère (même si heureusement aucun de mes beaux-frères n'a de tendance littéraire). Dans "Dautres vies que la mienne" il y a "vie", et résumer une personne à la maladie qui la terrasse, la présenter uniquement à travers le prisme de la déchéance physique, la résumer à un corps qui n'a plus la force de se battre, ça je n'ai pas pu l'accepter. Je m'attendais à ce que le profond désespoir qui émane de ce roman soit transcendé par un travail littéraire.
Et au lieu de ça, j'ai quoi ? Les réflexions métaphysique d'un petit bourgeois qui se regarde avoir mal et qui nous parle de son renard qui lui mange les entrailles. Mais, oui, ça aussi je le sais, on vit tous avec nos "renards" monsieur Carrère, mais moi je n'ai pas envie de le retrouver en littérature, en tous les cas pas comme ça. Et encore moins dans ces incursions personnelles, cette auto-flagellation et cette admiration pour la famille endeuillée de Juliette-fille (où tout le monde s'entend bien dans une communion familiale parfaite), ni dans une sorte de condescendance pour la petite famille de Juliette-mère, dans sa petite maison de lotissement de province (bientôt, je m'attendais à lire "oh qu'ils sont chouettes ceux qui se contentent d'une vie simple, quel dommage qu'ils attrapent un cancer!!!")
En plus, ce livre qu'il dédicace (et j'ai vraiment trouvé ça très beau) aux filles orphelines de mère que seront Diane, Amélie et Clara tout le reste de leur vie aurait (de mon point de vue) mériter un peu de retenue. Par exemple, on se doute qu'une femme sous oxygène, affaiblie par deux cancers n'a pas une vie sexuelle palpitante, mais il est inutile de l'écrire, surtout quand on se gausse d'un "tout est vrai". Laissons cela à l'intimité d'un couple qui n'est plus parce que l'épouse est morte trop tôt.
En revanche (Val et Sandrion revenez! ), j'ai tout aimé sur le juge. Tout. Surtout après l'année 2014 qui aura été celle du cancer à tous les étages, celui des gens que j'aime et celui des gens que je n'aime pas. J'ai trouvé que la grande réussite de ce livre, c'est le personnage génial d'Etienne (ami et collègue de Juliette-mère), qui contre vents et marées a accepté que son cancer fasse partie de lui et a gagné son combat.
"On sait que ce cancer, c'était soi. Toute sa vie, on a craint quelque chose qui, en fait, est déjà arrivé" (p.154)
J'ai aimé passionnément ce juge altruiste et unijambiste, tourné vers les autres, sans arrogance ni fausse modestie, qui nous explique que le surendettement, c'est bien autre chose que ce qu'on s'imagine. C'est la maladie d'une société qui nous fait croire que pour être heureux il faut posséder. Passer en procédure de surendettement, c'est ne pouvoir dépenser que pour sa survie pendant des mois. J'ai aimé sa complicité avec Juliette, son combat contre les institutions, son absolue lucidité sur les surendettés.
"Il a choisi, vraiment choisi, c'est à dire en ayant le choix, d'être un petit juge de base parmi les gueux du Pas-de-Calais" (p. 160)
Lui, je l'ai aimé, parce qu'il m'a fait voir le monde autrement, le cancer autrement. Etienne, c'est une leçon. J'aurais juste aimé que le titre soit au singulier, et qu'il s'agisse d'une "autre vie" que celle de Carrère, et celle d'Etienne m'aurait amplement suffi. Si Carrère était resté sur cette ligne là tout son roman, j'aurai crié au génie.
Pour terminer, je voudrais m'excuser, car je sais que ce billet va blesser des gens qui me sont chers (mais je mise pas mal sur les vacances scolaires sur ce coup). Et dans ma grande lâcheté je publie ce billet quand celle qui m'a offert le livre est à Bilbao....
Une fois n'est pas coutume, je termine avec un bel extrait qui m'a fait comprendre ce qu'on m'a souvent seriné (en vain)
"Je suis tellement choqué par des gens qui vous disent qu'on est libre, que le bonheur se décide, que c'est un choix moral. Les professeurs d'allégresse pour qui la tristesse est une faute de goût, la dépression une marque de paresse, la mélancolie un péché". (p.156)
Promis juré, je ne serai plus jamais le professeur d'allégresse de qui ce ce soit
(alors pour ça, merci M. Carrère)
(alors pour ça, merci M. Carrère)
J'ai bcp d'admiration et d'estime pour Etienne le juge "rouge" qui existe vraiment (du coup)...et pour tous ceux qui donne des coups de pied dans toutes les fourmillieres....et piur Juliette aussi qui, avec sa robe noire a tendu la main à bien des gens pas armés pour faire face à certaines situations....j'ai des docs sur lui ...quelque part...si ca te dit...j'ai détesté la partie tsunami (inutile à mon sens) le reste :litterature ...ta citation est la trame de bien de mes apres midi....bcp refusent de l'entendre..... mais à l'usure.....
RépondreSupprimerOui c'est la partie que j'ai préféré, Etienne est passionnant et la description du surendettement nécessaire. Effectivement, je ne lui pardonne pas le tsunami qui m'a exaspéré. Je sais que tu aurais préféré que je l'aime plus, mais vraiment je ne suis pas la cible de ce genre de livres je pense.
SupprimerQui donnent ....
RépondreSupprimerJe te pardonne (mais c'est la dernière fois)
SupprimerJe n'ai jamais lu cet auteur mais alors là je n'ai pas envie de lire celui-ci. Il m'en faudrait un autre :-)
RépondreSupprimerJe fais partie des rares qui avaient aimé le Roman Russe, mais je compte enchaîner avec Limonov Ribambelle ;-)
SupprimerJ'aime beaucoup la dernière citation, mais cela ne suffit pas pour me donner envie de lire le roman. J'ai entendu une fois une lecture du début (le tsunami) et la fille qui lisait (une actrice pourtant) s'est mise à pleurer et j'ai trouvé ça too much comme si cela avait justement écrit pour ça... Je déteste ce procédé. Donc, non.
RépondreSupprimerPareil, j'ai trouvé cette surenchère du pire un peu inacceptable, et je comprends qu'une actrice se mette à pleurer en lisant le passage sur le tsunami, je lui en veux de ce passage qui est désolidarisé du reste de l'ouvrage et qui me semble n'être là que pour faire un décor de drame, comme une complaisance dans le récit du malheur des autres.
SupprimerIl est sur mes étagères depuis 2011 : les raisons que tu énumères en début de billet me font reculer à chaque fois que je serais prête à le prendre : trop...trop de pathos intrinsèquement parlant car comment dire "il n'y a aucun pathos" quand la situation est au départ pathologiquement lacrymale... Je ne doute pas qu'il y ait de beaux passages (comme celui que tu nous montres à la fin), je ne doute pas qu'il y ait des personnages intéressants mais je suis un peu trop cernée en ce moment par le "cancer" pour avoir envie de le retrouver en littérature ! Moi aussi je m'excuse auprès de Sandrion et de Val, je le lirai un jour, il est là à portée de main mais pas encore à portée de coeur. Et surtout je manque de courage pour ça, là tout de suite... ;)
RépondreSupprimerLa partie cancer je t'assure est très réussie, j'aime beaucoup ce qu'il dit de la maladie, comment il l'interprète, c'est très supportable. Ce qui ne l'est pas c'est la complaisance dans le drame, certaines choses n'ont pas besoin d'être dîtes pour être comprises. Un peu d'implicite ne fait pas de mal parfois.
SupprimerMais la partie sur Etienne est très réussie aussi, et passionnante et militante...
Prends ton temps mon Aspho.
Il prend la poussière sur mes étagères... et je me demande du coup si je le lirai un jour...
RépondreSupprimerje pense qu'on y vient à un moment.
SupprimerJe n'ai jamais eu envie de lire ce roman et ce n'est pas toi qui va me faire changer d'avis ! J'ai vu le film qui en a été tiré et qui était plus que moyen.
RépondreSupprimerUn film a été tiré de ce livre ? Sérieusement? Alors oui, ce doit être plus que moyen, parce que tout le positif de ce livre c'est la très belle plume de Carrère, son beau sens de la formule, et les réflexions qui accompagnent le récit. J'imagine assez mal une mise en image là dessus.
SupprimerJ'y étais allée pour Vincent Lindon, mais quel gâchis ! http://www.folio-lesite.fr/Folio/actualite.action?idActu=794
SupprimerAh oui, d'accord c'est pour ça qu'on en a pas trop entendu parler ;-)
SupprimerEncore une fois grâce à toi je note un bouquin, mais cette fois ci c'est pour ne surtout pas l'emprunter! LA mort d'une petite fille alors que j'en ai une, et une femme qui meurt d'un cancer alors que ma mère en a déjà eu 1, pas pour moi....
RépondreSupprimerOui voilà! ça fait beaucoup beaucoup, trop en fait (pour moi cela a vraiment manqué de retenue dans le traitement), en revanche la partie sur les juges , la description d'Etienne, son travail sur le surendettement et sa vision du cancer, tout cela est remarquable vraiment. J'aurais adoré, s'il s'était contenté de cela, parce que vraiment c'est beau....
SupprimerLu il y a longtemps, je me souviens en avoir été bouleversée. Ton avis me plait beaucoup mais il va falloir que je relise le bouquin pour me faire à nouveau le mien. Sauf qu'après Le Royaume je n'ai plus du tout envie de lire le très agaçant Carrere pour l'instant !
RépondreSupprimerJe crois que tu n'es pas la seule Sido, je l'ai lu parce que c'était le livre préféré d'une amie pro-Carrère qui a été énervée par le Royaume. Mais je sais que je suis réfractaire à une certaine littérature, malgré tout je crois qu'il a plus plu que déplu ce livre ;-)
Supprimerj'ai eu exactement le même ressenti que toi : trop c'est trop ! tu pointes très bien du doigt ce qui m'a déplu !
RépondreSupprimerMais tu sais que je pensais que ce livre avait fait l'unanimité en fait...
SupprimerMa première réaction fut d'être très, très agacée par ses réflexions personnelles sur sa vie !!!
RépondreSupprimerMais oui Clara, c'est exactement cela (je croyais que tu l'avais adoré ce livre, j'ai du confondre)
SupprimerQuelle idée aussi de lire de la non-fiction pareille, presque aussi détestable que de l'autofiction au final. Oserais-je dire que tu l'as cherché ;)
RépondreSupprimerHonnêtement je m'attendais à autre chose, et je t'assure que ce qu'il dit sur les petits juges m'a énormément touchée, quel dommage qu'il ait voulu se mettre en scène dedans....
SupprimerLa dernière citation est très belle en effet. Sûrement que ça fait vendre ce genre de livres, le racolage est ce qui fonctionne le mieux. Je vais être encore beaucoup plus dur que toi...le meilleur ami du journal télévisé c'est le pédophile, le cancéreux en phase terminale, le noyé sous le tsunami...ça excite à fond la ménagère de moins de 50 ans et c'est génial pour les chaînes qui peuvent augmenter le prix des spots de pub juste avant et juste après les larmes. Je ne connais pas cet auteur et en l'écoutant parfois , j'ai toujours eu envie de passer mon chemin. On peut parler de tout en littérature, l'art sert à cela mais si c'est pour faire du pathos...et c'est pas parce qu'on a le Goncourt qu'on est un bon auteur. En plus tu n'es pas une ménagère de moins de 50 ans Galéa, ou alors je me suis trompé...
RépondreSupprimerBon je serai évidemment moins méchante que toi, mais je partage ton avis: ça marche les enfants qui disparaissent dans les tsunami on le sait, je ne sais pas s'il l'a fait dans ce but, je ne sais pas s'il a voulu être racoleur, honnêtement, je ne comprends pas le but de ce livre, c'est une commande ( il le répète plusieurs fois) donc je suppose que c'est l'esprit d'une commande. OU tu t'es trompée pour la ménagère de moins de 50 ans...car je ne suis pas une ménagère ;-)
SupprimerJe l'ai aimé, moi, ce roman. et pourtant, rien ne m'irrite plus, priori, que les accroches du genre "tout est vrai". Je me fous de savoir si ce que raconte un roman s'est réellement passé ou pas. Mais j'ai trouvé qu'Emmanuel Carrère, contrairement à ce que je craignais au départ, avait une démarche plus humaniste que misérabiliste. Et si ce texte m'a ému, je crois que ce n'est pas tant en raison de son histoire, que grâce à la façon dont l'auteur la raconte.
RépondreSupprimerJe crois que tu as raison, il était vraiment dans une démarche humaniste, mais cela n'a pas marché avec moi, les incessants rappels et digressions personnelles (sa séparation possible avec Hélène, la naissance de Jeanne, ses angoisses, son fils etc...) m'ont plus gênée qu'autre chose...
Supprimerj'ai détesté le traitement de la première partie (pour les mêmes raisons que toi : j'en avais rien à faire des états d'âme de l'auteur par rapport au décès de la première Juliette : j'ai qu'il se mettait trop en avant, qu'il n'a pas laissé la place méritée à cette petite fille et ses parents - surtout lorsqu'on lit le titre du roman, son questionnement m'a paru d'un nombrilisme hallucinant ). La seconde partie m'a embarquée et la scène finale m'a fait chavirer. Bises
RépondreSupprimerVoilà , exactement comme toi Phili, il parle trop de lui pour un livre avec un titre pareil ;-)
Supprimercomplètement d'accord avec le seconde partie et la scène finale (mais je n'oublie rien, jamais, d'où ce billet très peu enthousiaste)
je te lis souvent et commente très peu car souvent tu me laisses sans mot ! belles soirées
RépondreSupprimerRho Axelle!!!!!
SupprimerMerci beaucoup
Pas envie de lire ce livre, je préfère nettement lire ton billet qui me ravit (comme à chaque fois)
RépondreSupprimerIl a été très apprécié Zazy quand même tu sais, je pense que mon avis est assez minoritaire.
SupprimerMerci de ce beau compliment.
J'aime beaucoup Emmanuel Carrère, et je fais donc partie des gens qui ont apprécié ce livre. J'aime cet auteur avant tout pour son écriture ! Ce qui ne m'a pas empêchée de sourire à la lecture de ton billet...
RépondreSupprimerJe comprends très bien Krol, et tu n'es pas la seule. J'espère que je ne t'ai pas fait de peine et surtout que tu ne m'en veux pas.
Supprimerbelle journée.
Je ne pense pas que ce livre soit pour moi, j'ai jn peu de mal avec la maladie que ce soit de la fiction ou non.
RépondreSupprimerJe te jure que la partie cancer quand elle est traitée avec Etienne est assez passionnantes, après quand il parle du cancer de sa belle soeur Juliette, je trouve ça à la limite de l'indécence, mais c'est personnel.
SupprimerJ'ai beaucoup aimé ce livre et pourtant, je ne suis pas adepte du pathos à outrance. J'ai surtout apprécié la partie sur le travail des deux juges, mais je trouve que l'ensemble se tient, et ne serait pas un "roman" sans cette partie sur le tsunami. ça me donne envie de relire Emmanuel Carrère, dont j'ai finalement lu assez peu, et j'avoue que je me désole de tous les commentaires qui disent ne pas avoir envie de le lire !
RépondreSupprimerJe suis la première surprise Kathel, je m'attendais à me faire bousculer un peu tellement il est aimé par les blogueurs.
SupprimerC'est intéressant ce que tu dis sur le tsunami qui permettrait d'en faire un roman, je vois ce que tu veux dire même si je ne lui pardonnerai jamais cette complaisance à décrire la disparition d'une petite fille. En revanche, comme toi je trouve le travail sur les juges formidable, il est de ces passages qui nous font voir la vie autrement.
Je le relirai sans doute Carrère, mais je me rends compte que je bloque avec les insertions personnelles, et visiblement ça va poser problème.
Un roman que j'ai toujours hésité à découvrir et puis ce trop-plein de pathos tire-larmes m'a toujours freinée. Ma soeur m'a offert Limonov après l'avoir adoré. Ca m'a l'air très différent de ce roman. On verra bien...
RépondreSupprimerJe dois lire Limonov ZArline, je l'ai à côté de moi, j'y mets beaucoup d'espoir ;-)
SupprimerHaha, j'ai bien ri grâce à ton billet, en particulier sur la fin, avec tes excuses ! Bon, c'est tout récemment que l'envie d'enfin lire ce auteur m'a prise (je pense que son Royaume y est pour quelque chose, mais une personne de mon entourage me l'a bien vendu aussi cet auteur, il faut dire), par contre quand j'ai aperçu le mot "cancer" dans ton billet, ça m'a tout de suite freinée. Je le lirai donc sans doute (un jour), mais je ne choisirai pas ce livre.
RépondreSupprimerOui je comprends, personnellement, comme je le disais à Zarline, je vais enchaîner avec Limonov....Trop de gens l'aiment, je dois comprendre pourquoi...
Supprimer"Professeur d'allégresse", j'aime bien le terme. J'ai ai deux ou trois dans mon entourage, je les fuis comme la peste en ce moment... ^^
RépondreSupprimerTu sais que je crois avoir été l'un d'entre eux en fait...ce sont des discours que je prononce assez régulièrement, et la phrase m'a fait un petit choc. Des bises Aliénor
SupprimerC'est intéressant d'avoir lu ton avis sur ce roman car j'envisageais de le lire un jour mais tu m'en as passé l'envie. Après avoir lu tes arguments, je ne pense pas qu'il me plairait.
RépondreSupprimerIl a plu à beaucoup tu sais....
SupprimerMoi je n'ai lu que le début et la fin de ton billet, alors tout va bien.
RépondreSupprimerJ'ai été soufflée par ce roman, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Je me demande tout de même ce que j'en penserai maintenant, je ne suis pas sûre d'adhérer autant. Mais je ne veux pas le renier parce que ce livre fut mon livre de chevet avant d'être détrôné par Réparer les vivants qui lui, ne m'a pas fait verser une larme.
J'ai très nettement préféré la deuxième partie à la première.
Je sais, je sais, je ne comprends pas pourquoi je suis restée insensible (en plus d'être en colère), je me demande si ce n'est pas mon éducation qui joue là, je ne m'explique pas que nous ne tombions pas d'accord sur ce titre toi et moi...
SupprimerCa me fait quand-même mal de voir ce livre tant écorché dans les commentaires. Du coup, je ressens un regain d'affection pour lui.
RépondreSupprimerJ'en suis la première surprise Val, je m'attendais à ce qu'il soit défendu en force, je n'ai jamais entendu un bémol sur ce livre depuis que je blogue...j'aime l'idée de ton regain d'affection....garde le surtout
SupprimerJe suis comme Valérie, évidemment :) Et je comprends mieux ton dernier commentaire sur mon blog concernant "le voyant" ! J'ai lu le premier et le dernier paragraphe de ton billet, comme tu me le conseillais, mais ma curiosité a été plus forte et j'ai tout lu ! Bon, écoute, chacun son avis, et je conçois tout à fait tes réserves. Si le juge t'a plu, tu devrais regarder le film qui a été tiré du livre mais qui est surtout centré sur le juge. Ce film est super je trouve (Marie Gilain en juge est très juste), il s'appelle "toutes nos envies". Bises non rancunières de Sandrion !
RépondreSupprimerOh merci Sandrion, je craignais vraiment que ça nous mette mal l'une avec l'autre...Oui le juge m'a beaucoup plu (mais je ne suis pas très film donc je ne te promets rien).
SupprimerMerci de ta non-rancune ;-)
bon, j'ai tout lu de Carrère , je crois , sauf Limonov . Comme Kathel (etbeaucoup d'autres ;-) j'ai aimé celui-là , que j'ai lu à la sortie il y a une pte dizaine d'années . J'avoue ne pas très bien comprendre : on ne pourrait rien écrire sur le tsunami , sauf du point de vue documentaire , factuel ? On ne peut pas dire : voilà, j'étais là, et voici ce que j'y ai vécu, avec , et surtout à côté des autres ? Je me souviens de la phrase d'introduction "la nuit d'avant, avec Hélène nous avions parlé de nous séparer au retour " , comment elle avait "claqué" et tout permis ensuite , comment l'homme qui observe cette femme admirable qu'il avoue jalouser ( on peut reprocher bcp de choses à Carrère mais il va loin dans l'honnêteté qui peut sembler impudeur à beaucoup j'imagine...) reste "coincé" dans SON histoitre , quelque regret et quelque honte il en ait...
RépondreSupprimerBref, sachant que tu sais (à peu près ) ce que tu vas lire qd tu te lances dans ce bouquin, pourquoi y aller si cela te déplait d'avance , aurais je envie de dire , avec un peu de malice
Parce que ça a été le livre de chevet de ma chère Val qui me l'a offert à mon anniversaire, et parce que je m'attendais à quelque chose de plus digne, de plus fort, de moins larmoyant, de plus retenu, de moins égocentré, de davantage tourné vers les autres (rapport au titre), non je ne m'attendais pas du tout à cela, et surement pas sous cette forme. Bon je pense que l'autofiction et moi c'est définitivement mort.
SupprimerTout ce dont tu me parles, ce n'est pas de la littérature justement, ce sont des choses que je pourrais trouver sur les blogs que je suis, mais pas dans un livre. Dans le tsunami, j'ai aimé l'histoire des 2 Anglais, mais moi Hélène, j'en ai saturé tout le roman (alors qu'elle m'avait moins dérangée dans le roman russe)...et je vais te dire cet étalage de sa propre vie me paraît totalement indécent et particulièrement facile.
Mais j'aime vraiment ce qu'il dit du juge Etienne et de son parcours....Bref, quand il ne se regarde pas le nombril, j'aime son travail d'écrivain.
Ce livre m'effraie... Ton billet ne m'encourage pas à affronter ma peur et à passer le cap... Bisous :)
RépondreSupprimerCertains ont totalement adoré, et je pense que c'est la majorité, c'est moi qui aie du baguer sur ce coup....
SupprimerBon j'ai lu ton billet en diagonale car je l'ai acheté hier ce livre. Dans le cadre de la fête des librairies indépendantes, mon libraire proposait que des lectrices viennent parler d'un livre. L'une d'entre elles a évoqué ce livre que je ne connaissais pas et elle en a tellement bien parlé que je l'ai acheté. Je n'ai rien lu de cet auteur, Le Royaume étant encore sur ma PAL. Je suis sûre de ne pas aimer l'homme (compte tenu de ce que la lectrice en a dit) mais en revanche ce titre m'a donné envie...alors je le lis, et je reviens lire ton billet! (bon j'avoue j'ai peur d'être déçue du coup). J'adore ta franchise!
RépondreSupprimerOh j'ai hâte Laurie de savoir ce que tu en penses ;-)
SupprimerJe ne peux que venir soutenir Valérie ! Comme elle j'ai beaucoup aimé ce livre, sur toute la ligne !
RépondreSupprimerJe comprends.
SupprimerJ'avais aimé ce livre aussi. Et pourtant, on me l'avait offert alors que j'étais enceinte, donc pas trop prête à recevoir ce genre d'histoires. Mais j'aime l'approche de l'auteur, même s'il est toujours sur le fil du pathos, mais sans jamais y tomber de mon point de vue. Mon préféré de l'auteur reste L'adversaire, où là encore il explique sa démarche, et ça, ça me plait.
RépondreSupprimerRho pour moi Anne, on est en plein de dans le pathos, et celui que je déteste, celui des autres avec le côté voyeur et déplacé (autant pour la petite fille disparue en mer que les petites filles qui prient pour que leur mère ne meurent pas)...mais j'ai décidé de retenir le reste du livre...
SupprimerComme Mior lu quand il est sorti .........et beaucoup aimé!
RépondreSupprimerJe crois que c'est l'avis général Martine
SupprimerPas pour moi, et surtout pas en ce moment ! Je passe mon tour.
RépondreSupprimerOk, tu y viendras peut-être un jour.
SupprimerMoi j'ai beaucoup aimé ce livre et je suis assez d'accord avec Mior. Je trouve Carrère très honnête avec lui même. Au début il apparaît comme un petit con prétentieux à se plaindre la bouche pleine, puis les événements vont le faire évoluer. C'est un roman à lire car il parle de l'amitié, de l'amour. La partie sur les gens endettés est passionnante.
RépondreSupprimerAh oui, la partie sur les gens endettés est géniale, je suis d'accord.
SupprimerPour moi ce n'est pas un petit prétentieux, je trouve que l'Homme (pas l'écrivain) est fondamentalement pathétique, et je le soupçonne de se complaire dans le malheur des autres pour essayer de trouver sa vie moins moche, et cet effet de miroir m'a beaucoup gênée (son fils-ado-qui-s'ennuie face à la gamine noyée, la grossesse d'Hélène face à l'accélération de la déchéance de Juliette, la nourrice en deuil face à Jeanne qui grandit....honnêtement ça m'a un peu dégoutée comme manière de faire). Pour moi c'est un hommage au juge dans le quel il a trouvé un alter égo mais pas aux deux Juliettes disparues....Son empathie me paraît fausse désolée.