Adrien Bosc, Constellation, Stock, 2014, 193 p. |
Constellation était dans la LAL de Valérie et du coup, influençable comme je suis, je l'ai commandé aux matchs de Price Minister (c'est le problème des gens indécis). En plus je venais de finir L'année des volcans qui traite aussi de ce monde et de cette période, donc vraiment, je me disais qu'entre Bosc et moi ça collerait.
En fait, si j'avais su qu'Adrien Bosc était journaliste, je ne l'aurais pas commandé, car je peux compter sur les doigts d'une main, les journalistes qui sont de bons romanciers (à mes yeux). Hormis celle de Sorj, leur écriture est trop formatée pour m'enthousiasmer.
"Ce soir du 27 octobre 1949 sur la piste de l'aérodrome d'Orly, le F-BAZN d'Air France s'apprête à accueillir trente-sept passagers en partance pour les Etats-Unis" (incipit)
Et ça n'a pas manqué. Je suis déçue.
Tout est à l'image de l'incipit: clair, factuel, précis.
Pourtant le thème était vraiment tentant: l'histoire du crash d'un avion dans les Açores, qui transportait les stars des années 40': Marcel Cerdan et Ginette Neveu pour les plus connus.
En plus, la construction est intéressante, puisqu'Adrien Bosc alterne les chapitres sur le déroulement de l'enquête et les portraits des occupants de l'avion. Donc clairement c'est intéressant, très intéressant. J'ai appris des choses bien sûr, je me suis régalée du personnage de Bernard Boutet de Monvel ou des petits Basques partis chercher fortune aux Etats-Unis, j'ai aimé les pérégrinations du narrateur et son enquête auprès des proches des victimes. Donc, ça m'a intéressée.
Oui mais moi ça ne me suffit pas qu'un roman soit intéressant, j'ai besoin d'un supplément d'âme, d'une dimension plus romanesque, d'un ton, d'une patte, oserai-je dire d'un point de vue. Sinon, je lis un document, et je ne m'attends à rien d'autre qu'un déroulement de faits, à une véracité historique.
Ce qu'il y a de plus littéraire dans ce livre ce sont les citations mises en exergue en début de chapitre, qui sont formidables, justes et bien choisies.
Je suis certaine que toutes les informations sont justes, les sources convenablement exploitées, que la reconstitution est fidèle, mais voilà j'en attendais plus, un frisson (surtout pour moi qui ne monte jamais dans un avion), un engouement, une intensité dramatique autour des violons de Ginette Neveu, ce quelque chose d'impalpable qui fait du roman un part de vérité dans la fiction, cette petite étincelle qui permet de rentrer dedans, alors que moi je suis restée dehors (dans le froid et sous la pluie même).
Pourtant tout aurait du me parler: j'ai une vraie phobie des avions et une curiosité assez malsaine pour les crashs, Numerobis a décidé soudainement de devenir violoniste, je suis fascinée par les anciens résistants devenus pilotes grands courriers, j'aime les boxers je connais toutes les chansons de Piaf...je pensais que ce serait dans les seconds rôle de cette histoire qu'il y aurait quelque chose à creuser, à comprendre, à travailler, pour en faire une histoire et pas seulement des informations mises bout à bout. Il manque du liant finalement, qui ferait tenir le tout ensemble.
A certains moments j'y ai cru, quand l'enquête sur les violons de Ginette Neveu progresse, quand une femme se suicide en Allemagne parce que son idole est morte dans l'accident d'avion (avec un exergue de Zweig drôlement bienvenu). Il y avait du romanesque, quelque chose de beau, le frémissement d'un roman.
Mais la dernière partie du livre mêle plein d'éléments qui sans doute ont du sens pour l'auteur mais pas pour moi. Je n'ai rien compris aux recoupements de dates, à la liste des accidents d'avion des années 50', la vie de Blaise Cendrars, la propre date d'anniversaire de l'auteur, la Pape... je ne sais pas, mon univers doit être trop éloigné de celui d'Adrien Bosc pour que j'y trouve mon compte.
Je suis restée complètement à côté malheureusement, je suis même étonnée du retentissement médiatique qu'a ce livre, il y a quelque chose qui a du m'échapper.
C'est une lecture commune avec mon amie Valérie (qui je crois l'a davantage apprécié), et une participation au challenge A Tous Prix de la grande prêtresse Asphodèle, car en plus, il a reçu le Prix de l'Académie française, ce qui me laisse tout aussi perplexe, car je pensais que ces jurés récompensaient l'utilisation d'une langue. Bref, là, j'en suis à un point ou je m'interroge beaucoup sur moi-même.
Merci à Oliver Moss (qui organise toujours les matchs avec humour) et aux éditions Stock (qui, je pense, vont s'empresser de me proposer un partenariat)
Ton point de vue sur le roman est intéressant, si je résume il n'est justement pas assez romancé. Je ne suis pas très emballée par les écrivains qui s'emparent de fais réels, je n'aurai donc pas de mal à laisser celui-ci de côté.
RépondreSupprimerParfois Aifelle, je trouve ça réussi de romancer un fait réel mais là vraiment, je n'ai pas été séduite.
SupprimerMoi qui regrettais de ne pas avoir choisi ça pour le MRL! Au moins ça me rassure, je ne suis pas la seule à ne pas avoir aimé le livre que j'ai choisi ;-)
RépondreSupprimerMince Féli, tu as choisi quoi toi ?
SupprimerCe qui donnerait presque envie de le lire c'est justement cette grosse différence entre les avis de lecteurs que j'ai pu lire et cet engouement médiatique. Mais effectivement, si on laisse les ménagères s'exprimer :)
RépondreSupprimerJe ne sais pas bien comment prendre ta remarque Stephie ;-)
SupprimerLe sujet ne m'intéresse pas particulièrement et même si je l'ai dans ma PAL, je ne suis franchement pas motivée à l'ouvrir. Ton avis achève de me convaincre. Il risque donc de prendre la poussière ... Ceci dit, je crois avoir fait un mauvais choix aussi pour les MRL, j'ai pris le David Vann et ... raaaa ce style, quelle horreur ! Je n'ai lu que 3 pages et je suis déjà dégoûtée, ça va être duuuuur !
RépondreSupprimerAh mince, c'est vrai tu es déçue par le Vann ? Punaise cette année, il y a beaucoup de déceptions ma parole avec ces livres PM....
SupprimerJe comprends tout à fait ce que tu as ressenti mais moi, le frémissement d'un roman, je l'ai ressenti plusieurs fois. Je ne dis pas que je suis totalement sous le charme mais j'ai été émue plusieurs fois et j'ai aimé cette plume. Je suis un peu désolée de t'avoir embarquée dans cette galère.
RépondreSupprimerTu rigoles, je suis désolée pour moi mais je suis ravie pour toi, je préfère offrir des livres qui plaisent quand même, et je crois qu'en ce moment j'ai l'enthousiasme difficile....
SupprimerTu n'es pas seule Galinette !!! Comme toi j'ai trouvé le style très factuel, et pourtant Cerdan, Piaf, et la catastrophe aérienne,voilà qui annonçait un potentiel émotion assez important. Je ne savais pas que l'auteur était journaliste, ceci explique peut-être cela en effet !
RépondreSupprimerTu me rassures Malika, même si je pense que je n'étais pas dans les meilleures dispositions de lecture. Mais oui, on sent clairement que c'est écrit par un journaliste .
SupprimerBises
Une amie chère m'en a parlé en bien mais j'hésitais encore... Je reste dubitative (d'autant que le côté factuel dans un roman me rebute vraiment... J'aime qu'on me raconte des histoires ! )
RépondreSupprimerDisons qu'il va t'en raconter plein (une quarantaine), mais trop rapidement, sans lien entre elles, et sans trop de profondeur...Bon après tu peux aussi te faire ton avis Céline ;-)
SupprimerSi ça peut te rassurer, tu n'es pas la seule pour qui ce bouquin tient plus de la consternation que de la constellation, cf. Le Professeur Platypus (http://profplatypus.wordpress.com/2014/09/23/constellation-dadrien-bosc/) qui émet les mêmes réserves que toi, quant au style.
RépondreSupprimerLe thème était séduisant, mais je sais désormais que je peux passer mon tour...
Merci Laurent, je m'empresse d'aller lire ce professeur Ptatypus...OUi le thème était vraiment séduisant...
SupprimerUn bon week-end à toi!
Il s'appelle OLIVER pas OLIVIER !! ;D
RépondreSupprimerJ'avais mis de coté ce roman qui ne me tentait pas plus que cela. Le descriptif d'un roman factuel, qui change de personnage à chaque chapitre me paraissait un peu trop en surface pour moi. Ce que tu en dis me confortes dans mon choix et je vais aller voir Aliénor sans regret.
Mais Oui je le sais en plus, je m'empresse de corriger tout de suite Estelle, quelle gourde, chaque année je fais la même faute. Je n'étais pas tellement tentée par Aliénor non plus mais je vais attendre ton billet .
SupprimerDes bises
Tiens !? J'ai eu un captcha à taper... Tu les as remis ?
RépondreSupprimerMais non, qu'est ce que c'est pénible ...
SupprimerBon, pour l'instant , tu es comme moi, toujours à la recherche d'une pépite dans cette rentrée littéraire , à ce que je vois 😉
RépondreSupprimervoui, c'est vrai que cette année, c'est un peu diesel, à ta place je miserai sur le violoniste quand même non ?
SupprimerJe n'étais pas tentée plus que ça, je crois que je vais retourner piocher dans les rentrées littéraires d'avant ou dans les livres sortis hors rentrées littéraires, si, si, ça existe et il y a même du très bon ! :)
RépondreSupprimerAh mais je sais Kathel, je ne suis pas à convaincre de ce point de vue ;-)
Supprimerc'est dommage ; car c'est vrai que le thème était tentant.
RépondreSupprimerMais d'autres l'ont apprécié Line ....;-)
SupprimerDommage, car pour moi, ce fut un grand plaisir de lecture
RépondreSupprimerTous les goûts sont dans la nature
SupprimerLe sujet ne me dit rien du tout (phobique de l'avion aussi) et le reste rien grand chose non plus! Au moins, c'est clair :D
RépondreSupprimerCertaines ont aimé Laeti ;-) mais je suis restée un peu à côté, ça arrive...
Supprimerah zut! :-( je sais que Laure a été déçue aussi... je le lirai quand même, mais sans grandes attentes alors...
RépondreSupprimerMais Val et d'autres l'ont aimé Eva
SupprimerJe ne te lis car je vais le recevoir bientôt également grâce à Olivier Moss qui a eu bien du mérite cette année ! Mon premier choix n'étant plus disponible, je me suis orientée vers celui-ci, on verra si mon avis rejoint le tien (j'ai juste vu que tu n'avais pas accroché).
RépondreSupprimerTu sais que c'est limite punk Titine de commenter un billet qu'on ne lit pas ;-) J'adore.
SupprimerDis c'était quoi ton premier choix ? (car moi je regrette le mien franchement).
Bises
Ton billet me conforte dans mon choix de ne pas lire ce roman.
RépondreSupprimerOui je comprends que je ne suis pas la meilleure publicité sur ce livre Tiphanie.
SupprimerJ'aime beaucoup ta sincérité et le ton de ton billet voilà au moins quelque chose de bien dans cette lecture ton billet est un régal .
RépondreSupprimerMerci beaucoup Evalire, c'est très gentil.
Supprimerbon week-end
Oh lala j'ai failli l'acheter ... Ben non alors. Le sujet me tentait bien ( j'aime bien les histoires de crash aérien ...:D) mais là je ne suis plus tentée du tout du tout ...
RépondreSupprimerMoi aussi, j'ai une curiosité malsaine là dessus, mais il m'a manqué une intensité dramatique ma belle .
Supprimerje t'embrasse.
A vouloir tout mettre dans un premier roman, on finit peut être par en oublier l'essentiel...l'humilité...et par passer à coté. Outre le fait que ce sujet ne m'intéresse pas vraiment, j'avais trouvé l'auteur disons...trop prétentieux pour être honnête lors de son passage à la grande librairie mais ce n'est que mon ressenti. Si tu aimes ces histoires de crash et la montagne, essaye de lire des libres sur le malabar princess...c'est assez romanesque !
RépondreSupprimerMais voler au dessus des nuages quand tu vois les cotes maritimes de l'avion ou suivre les Alpes ou atterrir à Ajaccio avec les Sanguinaires à portée lorsque le soleil décline...waouh ça le fait ! A une époque j'ai eu peur de prendre l'avion...heureusement c'est terminé.
Pour le partenariat, ça tombe bien puisque tu ne veux pas en faire....
J'ai eu le même sentiment que toi à LGL, mais j'en avais fait abstraction quand j'ai ouvert le livre. Tu as raison pour l'avion, je l'ai beaucoup pris et je me souviens de ces paysages à couper le souffle.
SupprimerBonne fin de we ;-)
J'ai toujours adoré prendre l'avion (pour le décollage et l'atterrissage) donc je ne suis pas fan de ce qui parle de crash a priori ! Comme toi, je n'aime pas trop les journalistes qui se mettent à la fiction, en l'occurrence une non-fiction c'est pire ! Je suis contente de ne pas l'avoir choisi ! Mais si ce n'avait été le Vann j'aurais pris Clara Dupont-Monod, donc celui-ci était out... Je vais aller lire le billet de Valérie qui aime toujours ce que l'on n'aime pas et vice-versa, hi ! :)
RépondreSupprimerOui tu verras, elle est plus enthousiaste que moi Aspho (bien vu pour Val, et c'est pour ça qu'on l'aime)
SupprimerBises
Quant au prix de l'académie française il a quand même été décerné à Joël Dicker et son Quebert à l'écriture plus que moyenne ...
RépondreSupprimerOn est d'accord ;-)
SupprimerContrairement à toi j'ai beaucoup aimé parce que justement ce n'est pas romanesque, c'est une écriture journalistique, ça change un peu, mis à part les 20 dernières pages et les digressions sur Cendrars qui sont de trop, pour le reste j'ai trouvé Constellation passionnant
RépondreSupprimerJe peux tout à fait comprendre qu'on l'ait apprécié Bianca, peut-être qu'il ne m'a pas passionné parce que je ne l'ai pas lu au bon moment aussi :-)
SupprimerJe n'avais déjà aucune envie de le lire, tu confirmes que je vais m'en passer sans regret.
RépondreSupprimerC'est sûr que si à la base tu n'étais pas hyper motivé, je n'ai pas du arranger les choses ;-)
SupprimerDommage. Il tourne dans mon groupe de lecture, je vais quand même tester.
RépondreSupprimerJe guetterai ton avis alors Gambadou
SupprimerJ'avais écouté le Masque et la Plume : il n'a pas aimé!
RépondreSupprimerAh c'est vrai Keisha?
SupprimerCa va faire plusieurs mois que je ne les écoute plus, mais ça reviendra (hier soir j'ai craqué)
Le problème est que peut-être ce roman n'a rien de romanesque. Bon, je ne l'aurais pas choisi de toutes façons.
RépondreSupprimerOui de mon point de vue c'est le vrai problème Ribambelle ;-)
SupprimerAu moins, les citations sont intéressantes.....
RépondreSupprimerIntéressantes et pertinentes je dois dire
SupprimerVu le nombre de titres que je promets de lire... je ne mets pas celui-là ! Galéa, je t'ai taguée sur mon blog, va voir !
RépondreSupprimerEt je t'en remercie Sandrion, tu sais que ça m'a remonté le moral quand j'ai vu ça ;-)
SupprimerJ'avoue qu'entre ton avis et celui de Valérie, je ne sais que penser... On verra si l'occasion se présente ou non.
RépondreSupprimerJe pense que ça dépend de ce qu'on en attend de ce livre, car il a manifestement trouvé son public.
SupprimerJe comprends parfaitement ta déception, que je partage entièrement, et je me retrouve très bien dans ton avis très clair, et très juste.
RépondreSupprimerOh oui Laure, je me souviens de ton billet où tu disais "mais pourquoi donc" et on te sentait perplexe face à cet emballement...
SupprimerChouette, un livre que je ne vais pas avoir envie d'acheter :-) Bon dimanche Galéa !
RépondreSupprimerAprès tu sais ce qu'on dit hein Margotte: "tous les goûts sont dans la nature".
Supprimerbelle semaine à toi ;-)
Je n'avais pas l'intention de le lire alors...
RépondreSupprimerIl faudrait peut-être revenir sur la définition du roman ?
Bonne soirée !
Oui on est dans une époque où le roman gagnerait à être redéfini vraiment....parce qu'entre l'auto-fiction, les doc qui sont des romans, et les romans qui n'en sont pas...bof bof bof
SupprimerCe n'est pas un roman qui m'attire. Il ne m'avait pas intéressée dans LGL. Ton billet me confirme dans mon désintérêt.
RépondreSupprimerOui moi aussi Fleur j'avais eu de sérieux doutes lors de LGL, et ça s'est confirmé malheureusement ...
SupprimerPas forcément attirée par cette lecture non plus pour ma part mais pourtant elle doit être très intéressante sur les faits.
RépondreSupprimerOui mais là, She reads a book, il y avait suffisamment de matière pour faire quelque chose de plus palpitant...
SupprimerBonjour Galéa, moi, c'est surtout le sujet qui ne m'attire pas du tout. Je passe. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerAucun problème Dasola, un beau réveillon pour toi.
Supprimer