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mardi 26 février 2013

Remise de peine

J'ai une barre de réseau...j'en profite.


Patrick Modiano, Remise de peine, 1988
Points,  2013,  118 p.
J'ai réussi à terminer Remise de peine de Modiano (mon chouchou). Evidemment je l'ai aimé. Remise de peine raconte l'histoire de deux jeunes frères, confiés par leurs parents à un petit groupe trouble. Les deux enfants évoluent dans une banlieue parisienne incertaine, dans les années 1950, au sein d'une grande maison où se croisent des personnages obscures. Modiano reconstitue avec son regard d'adulte et ses sensations d'enfance ces évènements qui ne durèrent pas plus d'une année. Comme toujours, à mots couverts, on devine le passé et le futur de ces petits et grands brigands qui furent le temps de quelques mois leur seule et unique famille. C'est probablement son roman le plus intime, le plus proche de l'enfance. Entre une mère comédienne en tournée à l'étranger et un père fuyant on-ne-sait-quoi à l'autre bout du monde, Remise de peine a des accents désespérés. 

Le narrateur ne fait qu'un avec son petit frère qui ne sera jamais nommé dans le livre. Tout ce qu'ils font, ils le font à deux. Ce qu'ils voient, ce qu'ils comprennent, ce qu'ils craignent. C'est un beau roman, parce qu'il restitue les fantasmes et les interrogations de l'enfance avant l'adolescence. Il y aurait presque du Pagnol dans Remise de peine. Mais pas seulement parce que le sujet est grave, les adultes du livre ne sont vraiment pas des enfants de choeur, entre des anciens de la rue Lauriston, des femmes aux activités diverses, des cambrioleurs de haute volée ...Et pourtant, l'ambiance n'est pas glauque, Modiano décrit des gens aimants, attentifs et presque protecteurs.

La fin est dramatique, au sens propre, amenée avec une grande délicatesse, avec des mots d'adultes et des yeux d'enfants. Je ne la déflorerai pas. Modiano parle d'une ceinture parisienne qui n'existe plus, de lieux engloutis par le périphérique, de rues dont la morphologie a maintenant changé.

Je salue particulièrement les éditions Points qui proposent en poche les romans de Modiano qui ne furent pas édités par Gallimard et qui sont préfacés par des auteurs contemporains. La préface d'Olivier Adam est extrêmement émouvante.


Je passe en vitesse, le réseau est incertain ici. Sachez que je suis vos blogs grâce à ma troisième main, mon i-phone, je ne peux pas laisser de commentaires (c'est compliqué et je n'ai pas la patience), mais je sais à peu près où en sont mes copinautes, quels livres ont-elles lus, les menus évènements du quotidien, les créations des unes et des autres. Bref, vous ne me voyez plus, mais je rôde toujours, sous-marin omniprésent  que je reste.

Nous n'avions pas pris de vacances en famille depuis six ans , et je dois dire que nous avons été vraiment gâtés. Les vacances: ciment de la famille?

 Des trajets de trains interminables à cause de la neige et surtout d'un "accident de personne" (allez expliquer à une enfant de 6 ans ce que ça sous-entend...). Des passagers qui trouvaient  les enfants "trop mignons" la première heure et qui guettaient les arrêts en espérant que ce soit le notre les six autres. Mes tantes, adorables et prévenantes, qui, au prétexte qu'il est restaurateur, ont demandé à mon mari son avis (et surtout un coup de main) sur à peu près tous les plats servis au repas familial qui rassemblait 80 personnes. L'une de mes cousines, en plein divorce, m'a presque fait douter de mon mariage. 



En deuxième semaine: une panne de réveil le matin du départ pour la montagne. Une conduite sportive, dans une ambiance lourde, pour ne pas manquer le cours de ski (Rayures et moi à deux doigts de vomir à chaque virage). Une arrivée décevante au chalet, inaccessible sans chaîne. C'est donc sans pull chaud et en petites tennis de ville (c'est notre côté "habitants de la côte") que nous avons monté tous les sacs de nourritures et valises  à pied. Une bonne dispute avec les responsables de l'ESF parce que non seulement on m'envoie acheter un forfait en sus du cours de ski (toujours en tennis légères et petite veste de demi-saison), mais qu'en plus Rayures n'est pas dans le groupe de ses copines (ça a servi à quoi qu'on règle tout un mois à l'avance pour que nos enfants soient ensemble?) . Bref, pendant que nos amis partaient skier en rigolant, détendus après avoir déposé leurs enfants, nous avons déblayé (sans l'aide quiconque, cela va de soi) l'entrée de la maison...et heureusement, car l'ESF nous a appelé une heure après parce que Rayures avait mal au ventre et de la fièvre.

Mais sinon on se régale.

Pardon d'avoir été si longue, pardon surtout de mettre dans un même billet ma vie et celle de Modiano (ça manque un peu d'humilité tout ça), mais le réseau est rare ici.  

Il m'est arrivé plein d'autres choses passionnantes, mais je les garde pour plus tard...(mais non je rigole, la prochaine fois je reviens aux fondamentaux) .



Je précise que pendant les six dernières années, j'ai eu envie de claquer les blogueuses qui se plaignaient de leurs vacances; ne jamais dire "Fontaine.....

11 commentaires:

  1. Hé hé hé j'adore le récit de tes vacances ;-)
    Et puis il va quand même falloir que je lise un Modiano, et celui-là me tente particulièrement, une préface d'Olivier Adam, je ne voudrais pas rater ça.

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  2. Très pittoresques les vacances en famille ! les tantes, le train, le déblayage, la neige, n'en jetez plus .. j'espère que ça va mieux maintenant. Je note le Modiano, ce que tu en dis est tentant.

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  3. Vive les vacances ! Heureusement qu'il y a Modiano !

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  4. Quand on les attend à ce point les vacances, la moindre petite contrariété est difficile à avaler. Ce n'est qu'après qu'on relativise ! -En se disant parfois qu'on a été bien ingrat de pester pour un rien :)- Bon, moi j'ai résolu, je ne vais plus au ski. Une journée par ci par là, et d'ailleurs je compte bien sur une qualité de ski exceptionnelle à Auron dans 10 jours !
    - Je te rappelle quand on est du côté de tes galets. Bises et bonnes vacances !-

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  5. Ah oui, les tennis de ville... j'imagine l'arrivée! ;)
    Après cette lecture, je me demande si je ne vais pas déplanifier la virée en Bretagne prévue cet été. D'un coup, là, je visualise vraiment trop bien toute une liste de tuiles potentielles...
    La lecture de Modiano me parait moins risquée, j'en ai un en stock, je vais le relire...
    Bonnes vacances (nul doute qu'après des débuts chaotiques, elles vont bien se dérouler).

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  6. Modiano, bien sûr, je note celui-ci !!!
    Tes vacances ne sont pas communes !!! J'ai bien ri à te lire !!!! Même que la cousine.... Ah les réunions familiales !!!!
    Je suis moi-même en vacances mais là c'est cool !!!!
    Bonnes vacances! et à bientôt

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  7. Je suis bien chez moi........... tralalalalalala......

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    1. Et moi déjà triste de rentrer...On ne se refait pas!

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  8. Si ta cousine te fait douter de ton mariage, moi, c'est de mes futures vacances que tu me fait douter! Et en plus je n'ai même pas prévu d'emporter Modiano dans mon sac à dos!

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  9. Bonne poursuite de vacances ! Au plaisir de retrouver tes chouettes billets :)

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  10. Ben quoi, c'est sympa la neige, non ?!
    Bonnes vacances !

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