dimanche 11 mai 2014

Témoin de la nuit

Kishwar Desai, Témoin de la nuit,
Edition de l'Aube, 2013, 229 p.
Vous sentez votre girl power en berne en ce moment? Vous avez envie d'un truc un peu exotique, genre un polar indien....Bon, j'ai ce qu'il vous faut: Témoin de la nuit de Kishwar Desai. 

En trois mots (histoire de planter le décor) c'est l'histoire d'une famille qu'on retrouve sauvagement assassinée dans sa belle demeure indienne (oui on est dans la caste dominante). Seule, une adolescente de 14 ans a survécu au carnage: Durga. Certes,  ça commence un peu dans le sang (mais bon, le genre veut ça).

Alors, avant toute chose, il faut savoir qu'il n’y a aucune mesure dans ce livre, tout est énorme. Le nombre de victimes, ce que subissent les femmes dans les milieux privilégiés en Inde, la personnalité borderline de l’enquêtrice sociale. Franchement, quand nous (enfin moi surtout), on se plaint de la différence de salaires ou du partage inéquitable des tâches ménagères, dans Témoin de la nuit, on parle de nourrissons filles qu'on enterre pour s'en débarrasser. Forcément, après on relativise (surtout quand on n'a que des filles).

L'enquêtrice est à la fois vaguement cougar, clairement alcoolique, totalement névrosée, tout de suite elle m'a plu, quoiqu'encore une fois, ce soit très excessif tout ça (même moi, j'ai trouvé qu'elle fumait vraiment trop, et que 10h du matin, c'est un peu tôt pour ouvrir un bière).

 Et pourtant, tout fonctionne bien. Le récit alterne entre le journal de Durga et les investigations de l’enquêtrice, les personnalités disparues se révèlent dans toute leur horreur, la violence est partout tout en restant supportable et utile (ce qui est rare dans le genre), bien sûr, la police est corrompue, la jeunesse débauchée, on trouve des hôpitaux pour des aliénées qui ne le sont pas, la lutte des castes est sous-jacente, l'Angleterre apparaît par touches (Commonwealth oblige)..

Bref, le déroulé de l’énigme est efficace, les personnalités des individus ont de beaux retournements et j’ai trouvé la fin réussie et bien menée, avec un petit frisson d'effroi à la dernière page (j'ai même du demander à une collègue si j'avais bien compris le dénouement).

Certaines jurées se sont plaints quand même d'un style assez moyen, mais moi je ne m'en suis pas trop aperçue finalement, je l'ai avalé d'une traite.

On peut reprocher un certaine démesure, c'est presque trop beau de résoudre une enquête de cette manière, mais finalement, ça m'a convenu, j'ai passé un bon moment de lecture (bien que j'ignore ce qu'il m'en restera dans quelques temps), et je me suis dit aussi que c'est bien de se souvenir que le sort des femmes n'est pas égal sur la planète (c'est important pour ma mère que j'ai conscience de tout ça, elle regrette un peu mon absence de militantisme féministe).

Et hop, une participation supplémentaire au challenge thrillers et polars chez Liliba

45 commentaires:

  1. C'est tentant ! Je note pour mes prochaines lectures de polars. Pour le moment, je fais une pause de ce côté là, j'ai fait un début d'overdose après avoir lu "Ghosting" de Kirby Gann, un roman noir de noir, du genre à vous faire avaler des barbituriques alors que vous revenez de vacances !...

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    1. Tu m'étonnes ma pauvre Margotte...ce doit être pour ça que je ne suis pas très polars en fait...

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  2. Je l'ai déjà noté ailleurs, chouette ma LAL ne va pas couiner aujourd'hui qu'elle n'en peut plus. Evidemment le sort des femmes en Inde est pire que le nôtre, mais tout est lié ma brave dame, on n'est pas à l'abri d'un recul, même de plusieurs (vois l'Espagne et l'IVG), surtout que pas mal d'hommes de pouvoir sont en embuscade, la vieille génération qui n'a jamais digéré les avancées du féminisme et qui est toujours là, accrochée à son siège. Bon revenons au polar, il m'intéresse malgré les outrances, les polars sont souvent faits d'exagérations et de solutions miracles, si le suspense fonctionne ça me suffit.

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    1. C'est exactement cela figure toi Aifelle, ça fonctionne et même très bien de mon point de vue, et oui les outrances ne m'ont pas gênée (d'autant que le "trop" c'est très indien).

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  3. Bon, moi j'ai relevé le défi du bandeau puisque je suis loin de l'avoir adoré. Mais il faut dire que j'ai beaucoup lu sur ce thème qui me passionne, c'est peut-être l'explication. D'ailleurs, je me demande si le roman que je commence ce soir ne traite pas un peu de ça aussi.

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    1. ah bon, tu as commencé quel roman dimanche soir (ce n'était pas HP)?

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  4. Eh bien ça, c'est du dépaysement... jamais lu de polar indien, je crois.

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  5. Fan de polars, pourquoi pas un indien mais il semble un peu gore celui-ci. La condition des femmes n'en parlont pas, quand on sait que dans nos pays dits évolués, les femmes gagnent moins pour le même poste mais bon les conditions des fillettes indiennes sont bien plus graves qu'une question de salaire chez nous.

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    1. Bienvenue Ici Ptitlapin
      Pas si gore que cela, je le sais, parce que je supporte assez mal la violence en littérature...

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  6. Faut que j'arrête de suivre ton blog, ou alors que je file le lien à ma bibliothécaire, parce que tu me fais saliver à chaque post, et que je ne trouve jamais tout de suite les livres que tu conseilles ;-)
    Bon, je note celui là en plus de tous les autres, tu m'a donné bien envie de le lire!

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    1. Ne t'inquiètes pas Féli, après celui ci j'ai deux ou trois déceptions qui arrivent...

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  7. Trop de sang pour moi. Mais comme toujours, je me délecte de ta prose !

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    1. Pas tant que ça je dois dire Alphonsine....disons qu'il y a pire dans le genre!
      Merci

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  8. Là, tu ne me convaincs pas. Je ne pense pas lire ce livre

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    1. Bon l'un dans l'autre, Zazy, bien que je l'aie aimé, ce n'est pas non plus un indispensable...

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  9. pourquoi pas si je le croise, je n'ai jamais lu de polar indien !
    Bonne semaine livresque.

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  10. Malgré ton enthousiasme je ne suis pas convaincue!

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  11. Euh .......non merci ! ADH

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  12. Peut-être un peu trop sanglant à mon goût... sinon, pour le dépaysement, je n'aurais pas dit non.

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    1. Beaucoup moins violent que le Yeruldegger quand même Kathel et nettement plus supportable à la lecture.

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  13. Je sors d'un polar (code 1879, très bien), donc peux résister à ton billet (quoiqu'il soit très bien, le billet, hein! ^_^)

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    1. Je comprends Keisha, ce n'est pas non plus mon coup de coeur de l'année...

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  14. Un polar indien ? Voilà qui est original ! Je note, ça pourrait bien me plaire !

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    1. Franchement Noukette, ce n'est pas LE chef d'oeuvre, mais j'ai vraiment passé un bon moment...

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  15. Bon, y a longtemps que j'ai pas senti mon girl power mais c'est pas pour autant que j'ai envie de me lancer dans un polar indien...

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    1. Ah bon Jérôme, pourtant je croyais que tu étais fan de polars??????

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    1. les avis sont partagés, mais moi je l'ai vraiment bien aimé.

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  17. Un bon moment de lecture... parfois on n'en demande pas plus!

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    1. C'est aussi ce que je crois Gwen! (surtout en polar qui n'est pas ma tasse de thé)

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  18. Mon girl power est au top ces derniers jours, et je suis dans un tout autre style de lecture en ce moment...

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    1. Je suis sûre que c'est très bien aussi....et que tu nous en parleras bientôt

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  19. Mon girl power se porte plutôt pas mal non plus et puis de toute façon : polar indien + style moyen + violence = au secours, fuyons !!!!

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    1. Oui bon d'accord Malika, vu comme ça c'est sûr. Mais moi je m'y suis quand même bien plue. C'est le côté borderline du roman qui m'a fait me sentir à l'aise je crois.

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  20. Polar indien : ça ne fait pas rêver, même pas un peu tentée... Pourtant ta chronique est bien faite, mais il faut faire des choix.

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  21. pas mal, je note ! moi j'aime bien le mélange exotique de l'Inde avec le polar, au contraire de Emma !

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    1. Franchement, il se lit bien, et j'ai passé un bon moment, pourtant, je n'en peux plus des polars....

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  22. il fait partie de mes préférés, pour les mêmes raisons que toi (l'héroïne un rien trash malgré le poids de la culture indienne) et l'histoire est encore bien présente dans ma tête ;o)

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    1. OUi, moi aussi Virginie, mais je pense vraiment qu'on y entre complètement ou pas du tout dans ce roman.

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