mardi 15 janvier 2013

L'envers des blogs

Ce début d'année est, je dois le dire, assez  désolant sur la blogosphère. 

Avant d'avoir mon blog, certaines amies m'avaient confié avoir fermé et fait disparaître leur blog à cause de mauvais esprits. Elles se sentaient salies. J'avais trouvé qu'elles exagéraient un peu. Je me souviens d'un blog charmant qui portait le nom d'une fleur que j'adore, et qui, un jour, s'évapora de la toile. Et là, en moins de deux semaines, un blog que j'aimais bien parce qu'il me faisait rire, a tout bonnement disparu. Il n'existe plus, canalblog dit même qu'on peut reprendre son nom. Un autre, très éloigné de mon univers, mais qui me faisait hurler de rire, a posté, blessé, son dernier billet, ; et je doute que celui là renaisse, malgré tous ses soutiens.

Une blogueuse que je suis attentivement, nous mettait en garde contre des mauvaises âmes qui signaient des commentaires malveillants d'un pseudo qui ne leur appartenait pas. Au même moment, d'autres blogs que j'aime ont maintenant mis des vérifications pour les commentaires (ce qui m'empêche de laisser un mot à partir de l'i-phone...), je comprends bien sûr (enfin à peu près) cette histoire de spams.

Mais je me dis que  la blogo, qui permettait un anonymat bienveillant, qui promettait de sortir des cases, d'échapper aux instincts grégaires et communautaires, se fait rattraper par les vipères de toutes sortes (comprenons virtuelles et réelles).

Je ne suis pas certaine d'avoir choisi le bon moment pour faire ma place dans ce monde parallèle, qui a les mêmes travers que le monde réel... la dissimulation en plus grâce à l'anonymat de la toile. Sommes nous des blogueurs aussi fragiles que les êtres de la vraie vie, aussi perméables aux méchancetés des autres? Les nuisibles de toutes sortes ont-ils autant de poids et d'impact dans ce monde virtuel dont on choisit les couleurs, les contours et les avatars? Se faire malmener sur son blog n'est-il pas aussi douloureux que devant la boulangerie du quartier? 

Je me demande si on ne met pas davantage de nous qu'on ne le pense, et si finalement on n'en sort pas encore plus nu qu'avant (à la base c'est exactement l’objectif inverse que je poursuivais, sachant que je voulais juste partager mes lectures ...je sais...je m'en éloigne de plus en plus). 
Même les plus anonymes des blogueuses, celles qui cachent visage, prénom et adresse, ne livrent-t-elles pas quelque chose de plus profond que leur état civil? 

Je dois dire que ça me pose question, parce que moi, j'en suis encore à réfléchir si je réponds aux commentaires sur mon blog ou sur les adresses mails (une question profonde...incertitude quand tu nous tiens). Vraiment ça me perturbe parce que finalement je m'aperçois que tous les liens créés dans ce monde là sont tellement désincarnés qu'ils peuvent disparaître brutalement, sans qu'il n'en reste même pas un prénom. 

A quoi ça sert de bloguer s'il n'en reste que du vent?

Comme vous le voyez je suis toujours aussi optimiste (couper les cheveux en quatre, c'est un peu un mode de vie chez moi), en plus il pleut dans le Sud, rien n'est plus déprimant...

J'ai été retaguée par l'insatiable liseuse Alex et par la bienveillante Mme Mirabeau...bien sûr je vais m'y mettre; mais je ne sais pas quand. Compte tenu de mon indéniable imposture professionnelle du moment, de mon absence totale d'organisation et de la découverte de tout ce que peuvent faire mes dix doigts, ce blog m'échappe un peu...mais je vais me reprendre. 

PS: pardon pour les fautes...je sens que j'en ai laissées beaucoup aujourd'hui...c'est mon sixième sens, il me dit qu'il en reste mais il ne me précise jamais lesquelles. Facétieux sixième sens !


18 commentaires:

  1. Allez, tout n'est pas non plus tout noir sur la blogo. Mais il est vrai que l'on retrouve certains comportements mal intentionnés.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bien entendu, il y a plus de bon que de mauvais...mais honnêtement, j'ai été surprise. Je pensais que quand un blog déplaisait, on passait sa route. Il y en a qui perdent leur temps à gâcher celui des autres...ça me dépasse

      Supprimer
  2. C'est un peu comme dans la vie quoi .. Même après une mésaventure, je ne me vois pas fermer mon blog du jour au lendemain sans rien dire. J'ai eu récemment, pour la première fois en plus de quatre ans, des commentaires désagréables. Je les ai supprimés sans autre forme de procès. Si ça devait se poursuivre, je modérerais les commentaires un certain temps, mais sans plus. Que l'on veuille ou non, on s'expose sur un blog, mais je ne suis pas du genre à plier au premier coup de vent. Et c'est tout de même marginal par rapport aux échanges sympas que l'on a par ailleurs. C'est le plus important.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comment peut-on laisser des messages désagréables sur un endroit consacré aux livres et aux belles balades? Ne ferme surtout pas ton blog, je m'y promène presque tous les jours! Mais j'avais bien compris que tu n'étais pas du genre à "plier"!

      Supprimer
  3. J'ai remarqué que selon les sujets (qui plus est parfois non politiquement ou médiatiquement corrects, surtout en ce moment...) les commentaires se raréfient... Sur la blogo version fille, on veut du léger, du primesautier mais surtout pas trop engageant...Et j'ai du mal à me découper en tranches pour n'en mettre qu'une seule sur le blog.
    J'ai remis aussi l'anti-spam après avoir eu des ivoiriens qui me vendaient des tas de choses en commentaire. Et si besoin était, je modèrerait les commentaires. Enfin, pour me sentir plus libre de ma réponse et plus personnelle, je réponds par mail. Et moi aussi, je regrette infiniment la Belette qui me faisait tant rire :(

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as raison, le blog c'est une partie de nous bien que chacun n'y lise que ce qui lui plaît. Mon bébé blog ne connait pas le problème des spam, mais c'est tellement contraire à l'esprit d'un blog cette pub...je comprends bien sûr mais je regrette les vérifications des commentaires qui mettent une distance entre blogueurs et lecteurs!

      Supprimer
  4. C'est même plus facile pour les vipères de se lâcher quand elles sont bien cachées derrière un clavier... en cela, le virtuel est pire que le réel.
    Alors évidemment, c'est sans doute un peu facile à dire pour moi qui suis complètement épargnée par ce phénomène(l'avantage d'avoir un blog très peu fréquenté), mais je persiste à dire que céder devant les vipères leur donne une force qu'elles ne méritent pas...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Moi non plus je ne suis pas concernée (sinon en tant que lectrice), mais je trouve ça ahurissant qu'on se serve de l'anonymat de la blogo pour salir les uns et les autres. Tu as raison, il faut résister!

      Supprimer
  5. Personnellement, j'entame ma cinquième année sur la blogosphère et comme toi (si je peux me permettre le tutoiement, qui est souvent de règle entre blogueurs) j'ai découvert des blogs très intéressants, et surtout cela m'a permis de nouer des amitiés nouvelles particulièrement enrichissantes. J'ai ainsi fait de super rencontres et je garde contact avec plusieurs blogueurs et blogueuses et de nombreux lecteurs. Cela encourage vraiment à continuer. Hélas, il y a aussi un côté sombre. Il est vrai que parfois on a affaire à des personnes qui sont aigries ou animés de mauvaises intentions et viennent pourrir votre blog. Cela m'est aussi arrivé... mais bon, il faut s'efforcer de rester zen (même si on n'y arrive pas toujours) et de passer là-dessus. Au final, c'est toujours le meilleur qui reste. Sinon, c'est toujours triste un blog qui ferme, surtout lorsqu'on le suit depuis plusieurs années!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je m'aperçois effectivement que beaucoup de blogueurs nouent des relations plus réelles entre eux. Je ne m'y attendais pas. Cinq ans de blogo m'impressionnent. En tous les cas merci de ton passage; moi non plus je n'aime pas les blogs qui s'éteignent.

      Supprimer
  6. La blogosphère est désarmante. C'est un fait. Je m'interroge toujours sur le rapport billet / commentaires par exemple. La blogosphère est adolescente je crois bien. Avec ses problèmes d'adolescence et ses chamailleries de campus. La blogosphère est à l'âge où on louche sur la voisine, on aime à coller à la fille populaire, qu'elle soit intéressante ou qu'elle ne le soit pas. La blogosphère juge, elle aime et déteste, adule et ignore en l'espace de 24 heures. Je me suis détachée de tout cela . D'abord parce que quand j'ai 15 commentaires, j'ai entre 600 et 5000 visites uniques sur un billet : Ne pas se fier aux commentaires.( Filtre anti spam ou pas, c'est à peu de chose près la même chose (et je sais qu'avec un téléphone c'est impossible de laisser un com…Mais 30 spam par jour, ça devenait ingérable… Je tenterai de remettre sans filtre un jour). Les acteurs de la blogosphère sont ultra lunatiques, mais surtout, surtout, ils sont claniques pour beaucoup. Rentrer dans une case, se faire "passer pour" afin d'infiltrer une caste. Et puis, ne soyons pas négatif, il y la masse de celles qui picorent à droite et à gauche, trouvant de l'intérêt dans toute sorte de blog, ayant un minimum d'humour pour ne pas prendre tout cela bien au sérieux, et surtout, assez d'ouverture pour , comme dans la vie, se dire que quelque soit le "genre", juste à travers une fenêtre sincère, la personne qui se cache derrière le blog pourrait sans nul doute être pour de vraie, une amie. J'ai rencontré pas mal de filles blogueuses : la déception est rare, et c'est le très beau côté du blog ! -ps : Bcp de blogueuses ont aussi un compte Facebook et les commentaires se font aussi sur le réseau social…- Ne te décourage pas !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ALors là, chère Sophie, je ne t'aurais pas imaginée aussi sévère, toi l'éternelle généreuse de la blogo! Difficile de savoir qui sont les blogs populaires puisque le nombre de commentaires ne correspond pas nécessairement aux visites, mais ce n'était pas ce que j'étais venue chercher non plus. Un blogueur qui aime lire, photographier, faire de belles chose et qui a de l'humour et un esprit critique, moi ça me suffit pour me sentir des accointances. Je n'avais pas le sentiment que la blogo était clanique, j'ai fait cette démarche pour échapper aux cases, dans le vraie vie je ne suis qu'avec des gens qui me ressemblent (on pense pareil, on vote pareil, on élève nos enfants avec les mêmes règles), et pourtant je me sens des affinités avec des blogueurs(euses) qui n'ont rien à voir avec moi, je n'ai pas l'impression de "me faire passer pour", mais parfois c'est sûr que je me sens infiltrée dans une "caste" qui n'est pas la mienne peut-être. Le blog c'est l'individu donc je pensais qu'il échappait à la communauté. Pour Facebook je n'ai plus de compte depuis mai où la campagne présidentielle a permis des propos injurieux et violents qui m'ont dégoûtée de Facebook. Mais je te rassure je ne suis pas découragée, un peu circonspecte peut-être et je garde une vraie tendresse pour cette vie parallèle.

      Supprimer
  7. Continue, tu écris si bien ! C'est un plaisir de parcourir tes émotions, c'est inspirant, c'est juste.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Rhooooo! Je rougis (et te renvoie le compliment avec sincérité)

      Supprimer
  8. La blogosphère est tout simplement le reflet de la vraie vie : je suis copine avec truc parce qu'elle a du succès (elle fait son pain, elle a 14 enfants, elle brode comme un charme), mais pas pour ce qu'elle est réellement. Sur ce point, je suis tout à fait d'accord avec Sophie. Seulement je ne pense pas que ce soit dû à la "jeunesse de l'état de bloggueur", mais tout simplement parce que les gens continuent sur la toile ce qu'ils font en réalité.

    Ici on reproche et avec raison les méchancetés cachées. Mais devant l'école, je me souviens des regards portés sur les mêmes chaussures que je portais toute l'année, des regards échangés entre les mamans, et des phrases assassines proférées dans mon dos ou dans le dos des personnes concernées.

    Je ne suis donc pas surprise, je me suis fait une carapace pour avoir la faculté de ne prendre que ce qui est sympathique, et ne pas voir le reste.

    J'ai eu une anonyme qui est venue m'insulter, toujours sous le même billet. Elle est revenue 200 fois à la charge, mais j'avais bloqué les commentaires sous ce billet, et je l'ai jetée aux orties. Aucun intérêt.

    J'ai choisi de répondre aux commentaires par mail. Il y a des avantages et des inconvénients. L'avantage que j'y vois, c'est que parfois il y a un réel dialogue qui s'installe avec une de mes lectrices, et que c'est toujours enrichissant. Je pense avoir tissé des liens d'amitié avec certaines, j'aimerais pouvoir les rencontrer, ça se fera un jour.

    Surtout, il ne faut pas voir la vie du blog comme une vie virtuelle, elle est bien réelle, et ancrée dans la réalité.

    A bientôt !

    RépondreSupprimer
  9. C'est vrai ce que tu dis mais tant que mon blog et ceux des autres me font plaisir pourquoi arrêter et si il y a des "mauvais" blogueurs comme dans la vraie vie, on les ignore !
    Ton blog me plaît alors je vais le visiter et je pense qu'il faut aimer communiquer pour continuer...
    Beau dimanche ! Ici c'est tout gris !
    A bientôt si tu le veux bien !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci de ce gentil commentaire qui me touche. Belle journée, ici le soleil est enfin revenu.

      Supprimer
  10. Comme Sophie, je crois bien que la blogueuse est nostalgique de la cour de récré et des "bandes" qui s'y créaient. C'est simpliste, bien sûr... mais on s'en rend vite compte à la pratique. Pas question de dire "je ne suis pas d'accord", cela ne se fait pas. Pas pensable de dire qu'une "créatrice" en vogue a un niveau de couture à consolider (c'est du vécu...). Des simples débats sont pris pour des "attaques" et certaines ont une propension à se faire "attaquer" un peu maladive... Il y a confusion entre la discussion et l'attaque, peut être parce que le format commentaire n'est pas propice... Je me souviens de buzz parce qu'une telle a copié, parce que l'autre critique Bonpoint...
    Regarde un peu les liens: rares sont les blogs où l'on trouve "de tout", notamment dans les milieux sociaux et appartenances religieuses ou politiques...
    Chez moi, personne n'est jamais venu "pourrir". Il y a eu des débats, notamment sur mes billets un peu polémiques sur le fonctionnement de la blogo, des désabonnements, des réabonnements. J'ai effacé un commentaire qui me semblait insultant (pas pour moi). Et puis c'est tout...

    RépondreSupprimer

Les commentaires sont modérés car je n'accepte que les remarques qui encensent mes billets ou qui crient au génie.
Merci de votre passage
(je plaisante!! La modération est activée pour échapper aux vérifications diverses et variées dont tout le monde sature ;-)

La Quadrature des Gueux : Le sens de la fête

Nouveau point d'étape de la quarantaine : le sens de la fête.  Que reste-t-il de nous quand il s'agit de faire la fête ? Je parle d...