Comme chaque mois, je poursuis ma réflexion (de plus en plus élaborée, cela va de soi) sur le fonctionnement de la blogosphère. Je me sens un peu comme quand j'ai travaillé chez Mac Do pour acheter ma première voiture et que je n'en revenais pas du monde dans lequel je m'étais perdue. Ce mois-ci, c'est
Fanny qui a mis le doigt sur quelque chose, en me disant que les blogueurs, comme dans la vie, se retrouvent entre eux (ce n'est pas la phrase exacte mais
c'est l'idée).
Moi qui ai du mal à trouver une véritable identité à ce blog, le commentaire de Fanny m'interroge. Parce qu'à quelques exceptions près, c'est vrai que les blogs restent entre eux. J'ai regardé les listes de blogs favoris de mes blogs favoris : les littéraires, les photographes, les couturières, les mères indignes, les observateurs du quotidien, les polémistes, les créatifs, les nombrilistes, les bien pensants ... Force est de constater que les blogs restent entre eux, entre sites qui se ressemblent. Bon à la limite, ça paraît logique qu'on cherche sur la toile ce qui nous intéresse dans la vie.
Sauf que....
Sauf que je ne vais pas vous refaire ma petite litanie "je n'aime pas les communautés", mais je jure que je suis sincère quand je dis (la main sur le coeur et musique grave en fond sonore) que moi, je vais un peu sur tous les genres de blogs et je serais bien embêtée si je devais en faire une liste tellement certains n'ont rien à voir avec les autres.
Alors bien sûr se pose la question des blogs compatibles. Peut-on prendre ce que l'on veut chez une blogueuse et laisser ce qui nous gène? Doit-on sur la blogo, comme dans la vie, choisir son camp? Est ce que ça vaut la peine de laisser un commentaire si on n'est pas entièrement d'accord? Oui. Commenter est un acte totalement gratuit et généreux, parce qu'on a quelque chose à dire, parce que l'on veut faire un gentil coucou, parce qu'un billet existe essentiellement grâce aux commentaires. Le commentaire est l'unique moyen d'établir les liens de la toile.
Suis-je d'abord une lectrice passionnée, une maman débordée, une coureuse /fumeuse (denrée rare), une danseuse ratée, une couturière débutante, une ex-thésarde blasée, une trentenaire (et des poussières) indécise, une photographe du dimanche, une citoyenne circonspecte ? Et bien, j'ai envie de dire, ça dépend des jours! Ce n'est pas une réponse de normand (vu que je viens de Bretagne), c'est parce que je n'y arrive pas.
Je n'ose mettre ma liste de blog favoris (aussi parce que je n'y arrive pas, tout comme la newsletter qui rencontre de sérieux problèmes semble-t-il) de peur de rendre encore plus flou la détermination de ce blog. D'ailleurs, à partir de combien de livres peut-on prétendre en parler? A partir de combien d'enfants peut-on se considérer débordée? A quel niveau de photo peut-on se permettre de les mettre sur son blog? A quel point mon quotidien est-il intéressant pour m'en épancher sur la toile?
Et j'ai trouvé la réponse : à chacun/chacune sa blogosphère. Le blogueur tisse le réseau qui lui plaît, les relations qui le tentent. Chaque blog dépend de ceux avec lesquels il est en connexion dans l'immensité de la toile. Un blog n'existe pas tout seul, c'est une évidence, un blog a besoin des autres. C'est MA découverte du mois : les blogueurs ont besoin qu'on les aime. Et moi je découvre que ce que j'ai obtenu en quatre mois me fait vraiment du bien. Oserais-je dire que cela me suffit? Avant d'avoir un blog, on ignore cet aspect là, cette partie cachée, on ignore les relations individuelles qui vont surgir.
Donc, je continuerai de sous-mariner sur d
'hallucinants blogs de
couture, j'irai chercher mes idées de livres
ça et
là, je suivrai
les coups de gueule,
les gros mots, les
astuces,
les joies quotidiennes , les
instants choisis de filles qui me ressemblent (un peu), je baverai d'envie sur
des photos splendides, je tenterai de me faire
un point de vue en lisant ceux des autres, je vivrai par procuration
un déménagement...
Bref, en fait je vais continuer comme avant, tout en me disant : "Ma grande, la blogo c'est comme la vie, qui se ressemble s'assemble", mais il y a peut être des gens comme moi qui n'ont pas forcément envie de ressembler aux autres. Et vu que je suis quelqu'un de tolérant, je comprendrais qu'on passe sa route quand on n'est pas férue de littérature, ou quand on se contrefiche de mes observations sur la blogosphère, quand mes élucubrations sur les vieilles pierres laissent de marbre ou même quand je parle un peu trop de moi...C'est tellement compréhensible.
Ce qui est certain, ce que j'ai trouvé ici quelques
résonances qui me font du bien. A la limite si on ne pense, ni ne vote pareil, si on ne croit pas dans le même Dieu, si on n'aime pas les mêmes auteurs, bref si on ne voit pas la vie de la même couleur, ce n'est pas grave. Le lien est ailleurs; isn't it?
Yes it is (n'oubliez pas que ma meilleure amie est américaine ). Je pense que oui, on peut aimer se balader sur des blogs qui n'ont rien à voir avec les nôtres.
Voilà, c'est dit, ce blog non identifié est
anti-communautaire. Je m'auto-proclame désormais compatible avec toutes sortes de blogs.
Parce que franchement (juste de vous à moi) un blog qui me ressemblerait (contrairement à celui-ci qui est moi en mieux) m'ennuierait vite. La petite bourgeoise qui se regarde respirer, qui tremble à l'idée d'enchaîner un cours de danse après celui de piscine, qui dépense des fortunes dans des objectifs photographiques, qui répète à longueur de temps qu'elle est née 50 ans trop tard, que la Côte d'Azur c'est bien mais vulgaire et que la Bretagne lui manque, et qui décide subitement qu'elle aurait aimé être manuelle....très peu pour moi...parce que voyez-vous, celle-là, je l'ai à la maison.
Joyeux mercredi
Edit du vendredi: Les blogs dont je parle ici sont ceux sur lesquels j'aime me promener, ils ne se résument sûrement pas aux mots réducteurs auxquels je les ai associés. Loin de moi l'idée de les avoir mis dans une catégorie. (J'ai encore du boulot pour être claire, mais je suis une blogueuse débutante)