J. Philippe Blondel, Accès direct à la plage, 1ère édition 2003, Pocket, 2011, 119 p. |
J'ai adoré le titre. Je n'avais jamais lu cet auteur, et Alex avait fait un billet qui m'avait bien tentée. Je m'attendais à retrouver l'ambiance des vacances au bord de mer au coeur de l'été. Bon, ce n'est pas du tout le sujet : pas de papa qui emmène ses enfants à la pêche à la palourde à marée basse, pas de description du tourmenté paysage basque ni de l'extraordinaire lumière azuréenne. Ce n'est pas dans l'esprit de La Baule les Pins de Diane Kurys, ou de 15 août d'Alessandrin (je sais: références cinématographiques ultra datées)
Blondel livre le pire des littoraux aoûtiens : des enfants qui s'ennuient en vacance, une jeune fille qui s'y perd, des couples qui traînent leur désamour dans des appartements exigus, des plages surchargées de familles luisantes de crème solaire, des maisons humides dans une Bretagne pluvieuse. Bref, pour moi qui adore la mer, ça a été la douche froide.
Mais c'est parce que le propos de l'auteur est ailleurs. La plage et les vacances ne sont qu'un prétexte. L'histoire s'étale sur trente ans entre les rivages méditerranéen, basque, breton et normand et suit quatre familles. Au choix, nous avons la pathétique famille Avril, tout en désamour, la famille Courtine dont le père ne se remet pas de ne pas avoir répondu aux promesses de sa jeunesse ou la famille Cami qui engendre un monstre.
Mais on s'attache aussi aux touchantes familles Veriniani et Rozé. J'ai une tendresse particulière pour Leo , un ado insupportable sur lequel je ne vous dirai rien de plus pour ne pas gâcher la lecture. Et surtout grâce à un personnage féminin aux multiples noms, grâce auquel Blondel boucle bien son roman, de manière originale. Il articule toutes ses familles entre elles, dans la joie mais aussi dans le drame et la violence. Il y a beaucoup de choses en bien peu de pages, un questionnement social, personnel, familial et littéraire où tout est suggéré. Par égard pour ma maman, je suis obligée de m'insurger sur le fait de considérer une femme de 60 ans comme une personne âgée (le terme "vieille peau" m'a un peu gênée....). En refermant le livre, je me suis demandée combien de fois ai-je rencontré quelqu'un en ignorant que ce n'était pas la première fois?
décembre 2005...inutile de dire que la première de couverture m'a évidemment interpellée.... |
Même si pour moi, l'accès direct à la plage revêt une autre réalité...plus douce, plus tendre et plus joyeuse sans doute...
Tu as raison, ce n'est un pas un roman très gai ; on est loin des vacances sans soucis.
RépondreSupprimerComme tu dis...
SupprimerC'est un très joli livre. Comme vous je m'attendais à quelque chose de plus léger, plus estival. C'est au final assez grave...
RépondreSupprimerC'est vrai, ce n'est pas déplaisant, mais le contenu est surprenant par rapport au titre.
SupprimerTu m'as donné envie de le lire. J'aime bien les romans où il y a des familles en parallèle.
RépondreSupprimerC'est ce qui est très bien réussi ici, les destins des familles qui se recoupent. Je l'ai lu en une soirée, par contre, vérifie l'état de ton moral avant...vu qu'on est encore au creux de l'hiver;-)
SupprimerIl est noté depuis un certain temps dans mon premier carnet de souhaits ! J'avais beaucoup aimé "Et rester vivant" de cet auteur... Tu me donnes envie !!! :)
RépondreSupprimerJe n'avais jamais lu aucun Blondel. "Et rester vivant" est-il sombre aussi? Laisse toi tenter il se lit très vite.
SupprimerC'est tout à fait le genre d'ambiance et d'histoire qui me plaisent d'habitude, mais j'avoue que l'auteur m'a laissé perplexe depuis son assez tiède "Baby-sitter".
RépondreSupprimerJe ne connais pas ce titre, mais l'histoire d'"Accès direct..." est bien construite à défaut d'être joyeuse. Merci de ton passage.
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