Une fille, qui danse de Julian Barnes The sense of an ending 2011 Traduction J-P Aoustin Folio, 2014, 212 p. (Le ventilateur en fond d'image, c'est fait exprès...) |
Alors qu'ici on se demande encore, et avec angoisse, si un jour on remettra un pull, je reviens avec une bonne petite claque à l'anglaise qui met quand même un peu mal à l'aise. Je me laisse encore quelque semaines pour savoir si je l'ai aimé.
Donc c'est l'histoire d'un type, Tony, la soixantaine, globalement "moyen" en tout, qui se souvient de la fille dont il était amoureux vers 20 ans qui s'amouracha ensuite de son copain Adrian, une sorte de génie, qui se suicida quelques mois plus tard.
Déjà premier point: le prénom. Après Adria dans Confiteor, notre Adrian chez Barnes est hyper intelligent, il comprends tout plus vite que les autres, dénoue la complexité de la vie etc... Du coup je m'interroge quand même sur ce prénom en littérature. Fin de la parenthèse.
Donc à 60 ans, un événement pousse Tony à rebrousser le fil de l'histoire, à essayer de comprendre a posteriori ce qu'il s'est passé, le pourquoi du comment du suicide d'Adrian. Et le lecteur l'accompagne.
"Quand on est jeune, on invente différents avenirs pour soi-même; quand on est vieux on invente différents passés pour les autres" (p.118)
Pendant tout le déroulé, il y a quelque chose de McEwan dans ses souvenirs de la vie sexuelle d'un étudiant anglais dans les années 60, c'est lent sans être ennuyeux, bref ça ressemble au cours d'une vie moyenne. Celle de Tony. Il y a quelque chose d'assez plaisant à parcourir avec lui ses périples de jeunesse.
La pierre angulaire du récit, c'est bien sûr son week-end chez les parents de Véronica, la copine en question donc, qui va marquer sans doute la manière dont il va fixer les choses dans sa mémoire. J'ai complètement adoré ce passage et les suivants qui ne sont pas sans faire penser à Bello d'ailleurs et à certaines réflexions dans les Producteurs. Il est certain qu'on s'invente un passé, qu'on le fige d'une certaine manière, pour qu'il soit confortable pour nous et notre conscience.
" L'Histoire ce ne sont pas les mensonges des vainqueurs (...) Ce sont plutôt les souvenirs des survivants, dont la plupart ne sont ni victorieux, ni vaincus" (p.86)
Je ne vais pas déflorer la chute, mais forcément, elle nous pousse à relire le roman, ou du moins à le parcourir rapidement de nouveau, pour vérifier si tout se tient, car on n'a quand même rien vu venir. La fille, qui danse ne danse pas vraiment. C'est vaguement malsain, plutôt bien trouvé, complètement tragique et finalement évident.
C'était une participation à ma Year in England chez Titine.
Fournisseur de ce billet: ma librairie indépendante.
[Il fait 31 degrés, il n'y a pas d'air, je suis censée faire un grand vide avant la rentrée, mais je larve sur le canapé, les jambes surélevées pour éviter la phlébite...si vous voulez du glamour, n'hésitez pas, je suis à votre disposition]
Il faudrait que je le relise ce roman qui m'avait vraiment plu. Mais j'ai un peu perdu le fil de cette histoire aujourd'hui. Je ne pense pas l'avoir chroniqué à l'époque...je vais aller voir quand même.
RépondreSupprimerAlors tu as aimé ou pas ?? :D
Oui d'une certaine manière, mais il m'a vraiment mise mal à l'aise...il ne restera pas dans mes livres chouchous je pense...
SupprimerTu feras le grand vide après la rentrée lorsque tu seras seule et les filles à l'école. En attendant, lire allongée sur le canapé, ce ne doit pas être si désagréable !
RépondreSupprimerNon c'est vrai Alphonsine, et en cette matinée de rentrée j'ai le coeur un peu serré de remettre les filles à l'école ;-)
SupprimerHistoriquement aussi ; Hadrien était loin d'être bête - même si je ne me hasarderai pas à dire qu'il était surdoué (à ce sujet, je ne sais pas ce qu'en dit le livre de Marguerite que, shame on me, je n'ai jamais lu).
RépondreSupprimerEt ne va pas stresser Bébé Galet n°3 avec des rangements par le vide et autres distractions si peu épanouissantes, je suis certaine que farniente, lecture, sérénité et méditation lui seront autrement profitables ! ;-)
Figure toi que ma soeur le lien en ce moment l'Hadrien de Yourcenar et il paraît que c'est un bijou...
SupprimerJ'ai depuis repris le travail, j'espère que le stress, le bruit et la course lui seront aussi profitables ;-)
Des bises ALiénor
Un roman très étrange, oui mais j'ai beaucoup aimé. Pour ce qui est de la température, ici aujourd'hui c'était 18 degrés à tout cassé et crachin... donc pas mieux.
RépondreSupprimerMoi aussi je pense l'avoir aimé, mais je reconnais qu'il m'a laissé une impression bizarre.....
SupprimerBonsoir
RépondreSupprimerA lire surement !!
Merci à toi
bOnjour Claudine, ça dépend des goûts....
SupprimerEt donc il y a une fille qui danse dans cette histoire?
RépondreSupprimer(Pas d'Adria ni d'Adrian dans la famille ...)
Oui mais cela n'a pas grand chose à voir avec le titre en VO je crois....(j'ai été fiancé à un Hadrien, donc ce prénom est par définition exclu...surtout pour une fille).
SupprimerEncore un auteur à découvrir pour moi, un jour peut-être... ;-)
RépondreSupprimer;-) on ne peut pas tout lire...
SupprimerPfiou tu en dis beaucoup sans en dire assez. Me voilà toute intriguée du coup ! Tes extraits ont fait mouche chez moi en tout cas. Il est tout à fait possible que j'accroche... ou pas (la mention de McEwan m'a donné quelques affreux frissons, comme une crainte de revivre une lecture quelque peu éprouvante) (mais bon, c'est contrebalancé par la mention Bello...). A voir, donc...
RépondreSupprimerJe serais vraiment curieuse d'avoir ton avis mine de rien a girl....La chute est très bien tournée....
SupprimerJ'ai lu ce roman, et à la fin suis allée relire le début...
RépondreSupprimerCourage! Un peu de fraîcheur, ça va revenir, mais peut -être pas tout de suite, c'est le sud chez toi.
OUi, et c'est encore le bel été ici ;-)
SupprimerVal a fait comme toi Keisha.
Mets tes chaussettes de contention, c'est un ordre ! (j'en ai trouvé sans pied, j'ai pensé à toi :D) (oui, je pense à toi dans des moments top glamours ;^) ) (je suis aussi la reine des commentaires qui n'ont rien à voir avec le sujet dont tu parles !)
RépondreSupprimerIl a l'air un peu trash ce roman quand même. Et je trouve ça un peu facile de créer des personnages tellement intelligent qu'on peut se permettre d'accélérer des trucs sous prétexte qu'ils comprennent tout plus vite. Mais bon, je n'ai pas lu le livre alors bon, je n'ai peut-être pas un bon point de vue (ce qui ne m'empêche pas de me la ramener quand même, comme tu peux le voir)
Non non, il est super intelligent, mais du coup on se demande pourquoi s'est-il suicidé, et c'est vraiment super bien fichu quoique assez glauque quand même. Il vaut le coup, tu sais que j'y pense encore souvent. Dès que le froid revient un peu je remet mes bas de grand-mère, mais là je suis toutes varices à l'air avec mes jupettes ensoleillées;-)
SupprimerJ'aime les commentaires décalés tu sais bien...
C'est intriguant!!! Et ça me plaît :)
RépondreSupprimerOui Laeti intrigant, c'est exactement le terme ;-)
SupprimerC'est vrai que ça a l'air intéressant, mais s'il faut pour le lire être enceinte et avoir les pieds en l'air, je crois que je vais attendre ma réincarnation !
RépondreSupprimerBises
Non vraiment pas Monesille voyons, il supporte très bien un lecteur seul ;-)
SupprimerCette lecture ne me tente pas du tout...
RépondreSupprimerAh carrément ?! Bon ok
SupprimerJ'avais beaucoup aimé la réflexion sur la mémoire et le passé forcément recomposé. Par contre, la fin m'a déçue. J'ai eu beau relire des pages entières, j'en arrivais toujours à : tout ça pour ça (notamment la réaction de l'ancienne petite amie une fois qu'ils se retrouvent) ! Il fait 34° à Paris, sans vent, mes lunettes de soleil ont rendu l'âme et je dois passer l'aspirateur en rentrant du boulot. Encore plus glamour que toi, non ? ;-)
RépondreSupprimerOUaip c'est vrai qu'on n'a pas été gâtées hein ce été...OUi il y a quelques jours qui bousculent sur la fin, un truc qui laisse sur sa faim...mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus.
SupprimerJ'aimerais bien lire Julian Barnes,mais peut-être pas avec ce titre là. "Le perroquet de Flaubert" serait peut-être plus dans mes goûts. Pour poursuivre le bulletin météo, on vient d'essuyer un orage interminable depuis deux heures, j'ai profité d'une accalmie pour aller m'acheter à manger et je me suis pris des trombes d'eau !
RépondreSupprimerCe blog aura donc été un rendez-vous météo de la blogo cet été et tu sais que j'en suis carrément fière (rapport au sous-titre de ce blog). Je ne connais pas le thème du Perroquet de Flaubert, je vais me renseigner .
SupprimerJe l'ai lu ce roman mais il y a trop longtemps et... rien ne m'en reste !!! Allez, courage, la fraîcheur va revenir ! Bisous compatissants :)
RépondreSupprimerAh mince c'est vrai? Il ne t'es rien resté que de la fille qui danse....mmmm, ça laisse dubitatif ;-)
SupprimerJe l'ai adoré ce livre ! je suis d'accord avec toi, à la fin, on veut relire le début :-)
RépondreSupprimerOui on veut voir comment il a tourné ça dès le début.
SupprimerMerci de ton passage Laure.
Un coup de coeur ce roman et cette scène des oeufs au petit-déjeuner! Moi je crie au génie.
RépondreSupprimerOui Val je sais que tu l'avais adoré ;-)
SupprimerOuh qu'il me tente bien celui-ci. Si tu pouvais m'envoyer un peu de ta canicule je serais ravie.
RépondreSupprimerSi j'avais pu chère Ribambelle, j'en aurais aspergé la France ;-)
SupprimerUne lecture qui ne laisse pas indifférent. Pour ma part, je suis encore partagée.
RépondreSupprimerOui moi aussi.
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