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jeudi 27 juin 2013

Billet pour ne rien dire

A toi lecteur qui souhaite lire des choses intéressantes ou littéraires, passe ta route.

Je n'ai globalement rien à écrire; il s'agit donc d'un billet comme ça en passant, histoire de donner quelques nouvelles de ma vie passionnante.

Dossier professionnel : après 10 ans, seule derrière un ordinateur, à réfléchir avec moi-même, je parle maintenant à des gens toute la journée, et je peux vous dire que les hommes en général sont très inégalement intéressants. Je rentre chez moi la tête pleine d'anecdotes sans intérêts, de plaintes récurrentes sur la météo, de récits divers et variés, de considérations politiques d'un niveau inquiétant, de peines d'amour incompréhensibles, de détails intimes et nocturnes...et j'en passe. Franchement je n'en demandais pas tant.

Bilan littéraire: je m'enlise dans Underground de Murakami. Je ne suis pas sûre de l'achever, mais c'est Murakami (qui a été présent dans des moments difficiles) alors je fais un effort, je ne suis pas une ingrate. Sinon, j'ai quand même quelques objectifs personnels comme lire Expiation et Un écrivain, un vrai avant de recevoir mon premier colis ELLE. A ce sujet, j'espère, essentiellement à cause de Clara, que La singulière tristesse du gâteau au citron passera les premières sélections (malgré une première de couverture franchement hideuse).

Etat des lieux de ma vie sociale: Ma meilleure amie est repartie pour deux mois dans son Amérique natale et reviendra en septembre me dire tout le mal qu'elle pense du système français. Mon autre amie la plus proche part à Avignon jouer au Festival (oui je fréquente des artistes), ma petite soeur est en Corse chez son amoureux..je suis donc quasiment seule pour faire face aux  touristes (et ceux de juillet sont particulièrement difficiles à supporter). J'aurais aussi pu vous parler d'un repas chaleureux entre blogueurs célèbres mardi soir...mais pour cela, il aurait fallu que j'habite à moins de 1500 Km de Paris, donc ce sera pour une prochaine fois.

Bulletin santé: entre boire et courir, il faut choisir, c'est une évidence. L'apéro a été le plus fort, c'est le problème du mois de juin, trop de tentations pour une créature faible comme moi (surtout quand des amis expat' en Afrique passent à l'improviste à la maison). Je n'ai pas chaussé mes baskets depuis trois semaines, le redémarrage va être terrible, ce n'est pas demain que j'envisage un marathon, autant être claire là dessus.
Et pour rester dans des considérations profondes et nécessaires, c'est décidé, je me mets à la clopinette, je vais vapoter les amis (de 10h à 18h), j'envisage d'adopter la mode 1920 que j'affectionne déjà, dans dix jours j'oscillerai entre le style Zelda et Coco...photos à l'appui of course.

Dans la série "je réussis tout ce que je touche": je tente pitoyablement de coudre une tunique Gengi patronnée par l'indétrônable et généreuse Sophie. Sauf que j'ai compris très tardivement que le patron du dos doit être reproduit deux fois pour faire un dos complet. J'ai donc gâché un sacrée quantité de tissu à faire des demi dos, pensant qu'au bout du compte ça le ferait...Ma naïveté  me perdra. Je digère ma honte et je recommence...je vais y arriver, j'en fais une question d'honneur, il me reste deux mois. C'est dit.

Rubrique famille: Rayures a dit à sa maîtresse qu'elle serait fermière quand elle serait grande (parfait, un retour aux origines). Son camarade à côté d'elle (un petit prétentieux que j'ai failli gifler l'unique fois que j'ai accompagné la sortie piscine) a opté pour chirurgien cardiaque. Et là, je pose la question: comment un enfant de 8 ans peut-il rêver d'être chirurgien cardiaque,  regarderait il Grey's Anatomy le mercredi soir? Ou bien est-ce nous qui n'avons pas su transmettre une ambition certaine à nos enfants? Boucle d'Or m'a avoué nourrir l'espoir d'être danseuse étoile, l'Homme trouve qu'elle ressemble de plus en plus à sa mère (sauf qu'elle est bonde aux yeux bleus...ne vous étonnez pas si je vire blond platine avant l'été).

Bon voilà les nouvelles du front, rien de bien palpitant, mais faut bien que je passe de temps en temps sinon ma Comète s'inquiète.

A tout bientôt les aminautes...

lundi 17 juin 2013

Rebecca

Ma fille aînée aurait du s'appeler Rebecca, mais l'Homme trouvait qu'accolé à notre nom de famille (le sien surtout), l'effet serait "too much" (expression typique de celui qui prit anglais en première langue). A la lecture de Rebecca, je me félicite de sa retenue (une fois n'est pas coutume).


Daphné Du Maurier, Rebecca (1939)
Le Livre de Poche , 2013, 444 p.
Comment parler de Rebecca sans déflorer l'histoire? Impossible. Donc je vais me contenter de dire pourquoi Rebecca est un roman capital (pour moi).

D'abord, bien que le film d'Hitchcock soit un incontestable chef d'oeuvre, il ne parvient néanmoins pas à restituer la prouesse littéraire de Daphné Du Maurier. Rebecca est le prénom de la première femme de Maxime de Winter, et Rebecca raconte les quatre premiers mois de la narratrice, seconde épouse du même Maxime de Winter, propriétaire de l'immense domaine de Manderley. Notre narratrice, anonyme pendant tout le roman, n'a ni prénom, ni nom de jeune fille. C'est un un personnage presque sans passé. Du Maurier alterne le plein et le vide: l'omniprésence d'une défunte qui donne son nom au roman et l'anonymat de la vivante qui le raconte. Déjà littérairement, l'effet miroir entre les deux épouses de Winter, pardon mais ça se pose là! 

Elle m'a plu cette narratrice : trop jeune pour le rôle, déjà vieille dans sa tête, les cheveux ternes, maigrichonne, inélégante, les épaules affaissées, sans grâce, pâle et gauche. Je l'aurais aimée autant si elle avait été trop enrobée et le cheveux gras. Ce qui est sûr, c'est qu'elle n'a rien à voir avec Joan Fontaine, la splendide actrice choisie par Hitchcock pour incarner le rôle (et à la limite on comprend son choix). La nouvelle Madame de Winter est l'anti-héroïne.

Concernant Rebecca, le personnage ou plutôt son fantôme inquiétant, je ne dirai rien. Elle plane sur le roman, elle est le nœud de ce thriller psychologique. Et finalement, j'ai eu l'impression que Daphné Du Maurier livrait une réflexion sur les apparences d'un couple dans une société pas tellement différente de la notre. Et de vous à moi, ça ne m'étonnerait pas que Gillian Flynn ait relu Rebecca avant d'écrire ses Apparences à elle. Parce que les similitudes sont, comme diraient nos amis juristes, nombreuses et concordantes (si l'on exclut le style qui n'a rien à voir).

Et effectivement, c'est une écriture des années 1930, avec descriptions précises et dialogues ampoulés. Mais avec quel brio, quelle élégance! La description de Manderley, personnage à part entière du roman, est absolument fantastique (j'ai découvert d'ailleurs des variétés de fleurs que je ne connaissais pas). Vous connaissiez mon amour des vieilles pierres, des forêts et des bords de mer, Manderley est tout ça à la foi, une espèce d'Eden maudit offert au lecteur.  Manderley vit, bouge, dissimule, résiste et souffre. J'ai été comblée par ce personnage tragique et grandiose qu'est le domaine. 

J'ai quitté ce merveilleux roman à regret, en faisant durer la fin le plus longtemps possible, et surtout en relisant le premier chapitre immédiatement après la phrase de fin. Peut être est-ce à cela qu'on reconnaît un excellent roman, quand les derniers mots et l'incipit se font écho. Et dans le cas de Rebecca, Daphné Du Maurier, fait de Manderley le véritable pivot du roman.

Malika organise un cercle spécial pour le 6 septembre, intitulé "Romantisme noir" et Rebecca est au programme...Courez-y !

Fin du billet sur Rebecca

Message personnel aux éditeurs et correcteurs du Livre de Poche

Même après 1789, la langue française a conservé quelques usages concernant les particules nobiliaires. La particule n'apparaît que lorsqu'elle est précédée de "Monsieur", du prénom, du titre ou du grade, ou lorsque le nom est monosyllabique ou commence par une voyelle. Ainsi, page 396 "Qu'en dîtes-vous de Winter? demanda le colonel?" est totalement incorrect. Il aurait fallu écrire "Qu'en dîtes vous Winter?". Cette faute apparaît pratiquement à toutes les pages dans le dernier tiers du livre.

J'ai appris cette règle en deuxième année de fac. Je suis certaine que vous êtes allés bien plus loin et il me semble que la moindre des choses pour un éditeur qui transmet les classiques au plus grand nombre, serait de conserver un minimum d'exigence. D'autant que d'autres blogueurs se sont déjà plaints de fautes de syntaxe ou d'incohérence de traduction. Ce sont par les Livres de poche  que la plupart d'entre nous sont venus à la littérature, et de nombreux jeunes lecteurs découvriront demain Zola, Balzac, Maupassant ou Fitzgerald avec Le Livre de Poche...

A bon entendeur!
(Je vais me faire des amis sur ce coup-là)


vendredi 14 juin 2013

Prix des lectrices Elle 2014


Elle, c'est le magazine que traîne sur la table basse de ma soeur ainée (très ainée, 10 ans de plus de moi) la quarantaine triomphante, vraie modeuse, toujours branchée, et qui m'a définitivement cataloguée ringarde (tout ça parce que j'ai affirmé que le jean slim était une aberration qui faisait ressembler les femmes à des bouteilles de Perrier). Depuis pour elle, les choses sont claires, elle n'essaie même plus de rattraper quoique ce soit chez moi puisque je suis née 50 ans trop tard. 


Mais on s'aime quand même hein!!!

Et hier dans ma boîte aux lettres, la vraie, celle du facteur,  je reçois un courrier (qui n'a mis que  3 jours à arriver) qui m'apprend que je suis sélectionnée pour participer au jury de décembre du prix Elle 2014. Généralement, aux concours, j'échoue, et si, par hasard, je réussis, j'abandonne ensuite (vous saisissez le rapport avec le syndrome Guivarc'h?)

Comment en suis-je arrivée là?

Cette année j'ai suivi chez Clara, Théoma et Mimi Pinson le prix des lectrices Elle 2013, et je me disais "pourquoi pas?".  Sachant que deux d'entre elles n'étaient pas spécialement emballées au moment du bilan, j'avais plus ou moins laissé tomber (je sais ma pugnacité me perdra).

 Et le 1er mai dernier, alors que je préparais l'anniversaire de l'Homme de la maison (devant l'ordinateur cela va sans dire) je tombe sur le billet de Valérie, sélectionnée pour le jury 2014. Une Valérie assez enthousiaste pour me convaincre (non non, je ne suis pas quelqu'un d'influençable du tout), et qui disait que les candidatures étaient encore ouvertes. 

Ni une ni deux, je pose la mienne.


Sauf que je lis trop vite le formulaire et ses explications, et je rédige ma petite motivation en pensant qu'on candidate soit en roman, soit en policier, soit en document. J'écris donc que je ne lis que des romans parce que les polars ont généralement un style qui laisse à désirer et que je n'aime pas trop apprendre des choses dans les documents ... bof bof. Déjà, ça commençait mal. 

Rajoutons à cela qu'il fallait livrer une chronique d'un livre récent (12 derniers mois), et que j'ai choisi La Mer et le silence, édité en janvier 2012 en France....et chroniqué en mars 2013- (bravo Galéa, une brute en math au lycée vous l'aurez compris ...et au passage merci Fransoaz, il m'a porté chance). 

En plus, mon nouveau métier est moyennement glamour, je suis tout aussi moyennement indépendante (pour la femme moderne tu repasseras), j'élève mes enfants à l'inverse de ce qui est préconisé dans les magazines féminins, mon girl power reste en sommeil...bref je ne suis pas spécialement dans la cible en fait...et pourtant, elles m'ont retenue....


...et je suis totalement exaltée. J'ai été payée pendant 10 ans à lire des mémoires et des thèse absconses, et là je saute de joie parce que je vais lire bénévolement 28 livres (dont 1/3 de documents!) en 8 mois. Alors, je vais être honnête. 

D'abord, j'avais un peu besoin de réussir quelque chose ces derniers temps (passons, j'aime cultiver mon rôle de looseuse, vous le savez maintenant). Ensuite, j'ai candidaté 3 fois au prix du livre Inter, je n'ai jamais été retenue, et j'en sortais assez triste (surtout la troisième et dernière fois); parce que je méritais d'être jurée (en toute objectivité, j'écoute cette radio tout le temps, je suis l'auditrice fidèle par excellence). 


Pour moi c'est donc une revanche mais pas que...On ne va pas se mentir, ça flatte l'égo (et pas qu'un peu en ce qui me concerne). Mais surtout, je suis absolument surexcitée de participer à la promotion d'un livre. Mon avis va compter , au sens propre du terme. C'est à dire que je vais (avec 119 autres lectrices certes) choisir un roman qui peut-être sera de la trempe de Rien ne s'oppose à la nuit, d'Un Secret, du Problème avec Jane, Des Ames grises, ou même de  Pars vite et reviens tard. Tous sont des livres que j'ai vraiment aimés avant même qu'ils ne soient primés.


Pour résumer, si je ne lis pas les magazines féminins, généralement j'aime les livres récompensés par le prix Elle...

Et pour finir, le Prix Elle a au moins l'avantage d'être clair. Nous sommes combien de blogueuses littéraires, par rapport aux blogueurs ? Une grande majorité non ? Alors, au moins là c'est clair, c'est un prix de filles... qui ne récompense pas pour autant du Kinsella.

Je me demande même si ça me fait pas autant plaisir que d'être chroniqueuse aux Inrock' (c'est vous dire comme je suis heureuse ...et mesurée dans mes réactions).

Ceci dit, vous me connaissez, je ne manquerais pas de me plaindre vertement si d'aventure, je devais être déçue...ce n'est pas comme si j'étais quelqu'un d'un naturel optimiste. D'autant qu'il peut encore se passer plein de choses :  mon courrier de confirmation peut encore se perdre (je serais alors remplacée par quelqu'un d'autre), mon colis mettre plusieurs semaines à arriver (je passerais donc pour une touriste et black lister à vie chez Elle), elles peuvent aussi avoir confondu mon nom avec celui de quelqu'un d'autre (mon prénom et mon nom sont extrêmement communs, des homonymes j'en ai des tonnes...)


Il me reste encore à bien comprendre le fonctionnement, à croiser les doigts pour que les colis arrivent dans les temps et à tenter de savoir si je connais virtuellement des filles qui seraient dans mon jury.

Quant à savoir si cet événement (majeur) méritait un billet aussi long...
je ne me prononcerai pas là dessus.
Beau week-end les amis

dimanche 9 juin 2013

7 mois, la faille du blogueur

Attention: billet totalement inutile, absolument pas littéraire, un peu égocentrique, 
 (mais... c'est l'heure de mon bilan mensuel blogosphérique, donc en avant)

Ce que j'aime dans les blogs, ce sont les blogueurs.

Et je présente à l'avance mes excuses à ceux et celles que vont détester ce billet, et je prends le risque de perdre de nombreux amis (surtout ceux sur Facebook; mince!!).

Quand je dis que j'aime les blogueurs, cela signifie que je ne raffole pas des blogs sans chair, qui décortiquent par le détail des livres (genre thèse, anti-thèse, synthèse). Les choses objectives et académiques, pour ma part j'en ai soupé. Moi, ce que j'aime ce sont les billets en toute mauvaise foi, pleins de subjectivité, qui permettent de comprendre les coups de coeur et déceptions des blogueurs. Et pas seulement sur les livres (pas suffisamment cérébrale pour ça la Galéa), j'aime ceux et celles qui parlent d'eux (leur petit soucis, leur grande passion, leur contrariété etc...).

On aime tous les tags chez les autres, parce que c'est chouette de deviner quelqu'un à travers son blog.

Bref, d'où ma nouvelle théorie sur la blogosphère (et oui, 7 mois). Je me demande si le blog n'est pas le hobbie des loosers. Oui je sais, dit comme ça c'est moyen. Je vais donc prendre mon exemple pour ne heurter personne (et ne pas trahir mes copines).

Aurais-je blogué ?

- si je n'avais pas sabordé toute seule 10 ans de travail?
- si j'étais restée en Bretagne -soyons fous- dans une maison au bord du golfe (oui là j'abuse)?
- si j'avais eu plus d'enfants (bien dans la norme, qui dorment toute la nuit, qui auraient été calmes et obéissants, dans le moule de l'école...)?
- si ma meilleure amie aimait autant les bouquins que les Galeries La Fayette?
- si j'avais été sélectionnée pour être jurée du Livre Inter (en 2001-2004-2008)?
- si mon père m'avait laissée intégrer sport-étude?
- si je n'avais pas repris le tabac après ma première grossesse?
- si Jérôme Garcin m'avait appelée pour chroniquer au Masque (oui, alors pourquoi pas? les voix de fumeuses, ça passe bien à la radio)
- si je savais cuisiner?
- si j'étais plus constante?
- si j'étais devenue libraire?...

Bref, ce qu'une copinaute (que je ne dénoncerai pas)  et moi-même appelons le syndrome Guivarc'h (je vous expliquerai un jour, c'est tellement élevé culturellement comme théorie que j'ai peur d'être trop pointue) semble quand même être  le point commun de certains blogueurs, disons en tous cas chez ceux que je connais un peu (et que j'aime par conséquent...).

Alors, je vous arrête tout de suite, je ne vous traite pas tous de terribles ratés (en me mettant dedans vous l'aurez compris), ce n'est pas un billet provocateur; d'ailleurs, si UN blogueur, UN seul d'entre vous me dit:
 "je fais le boulot de mes rêves  j'habite là où je voulais, ma vie familiale est sereine, calme, sans accroche et facile, mon couple n'a connu que des hauts depuis 15 ans (au choix pour la date tout dépend de l'âge), je ne suis jamais en retard, jamais révoltée, je gagne assez d'argent pour ne pas y penser, mais pas suffisamment pour avoir perdu le sens des réalités, je n'ai renoncé à aucun de mes projets, et j'en ai plein d 'autres qui m'attendent, j'assume tous mes choix, j'ai confiance en moi mais je sais rester humble, je suis entourée de gens ouverts, loyaux et sympas qui ne me déçoivent jamais, d'ailleurs, moi-même je ne me déçois jamais, non Galéa je t'assure je blogue juste parce tout va bien dans ma vie et que je suis quelqu'un de généreux et altruiste qui aime partager son bonheur avec ses congénères", je vous jure que si un blogueur m'écrit ça( et qu'il me le prouve hein)... j'efface ce billet immédiatement.

Après bon, je préfère préciser, avant que quelques blogueurs bienveillants ne m'envoient des cartons de Lexomil, friandises et bières, que ma vie dans l'ensemble (hormis les quelques points évoqués plus haut) me convient (la preuve j'arrête pas de m'étendre dessus). Bon de toutes manières, je ne prendrai que les bières, je ne suis pas branchée sucré ni chimie.

Sinon.. je me demandais si un non-blogueur me disait qu'il avait complètement réussi sa vie, je serais carrément estomaquée quand même, parce que mine de rien, autour de moi (et je peux vous dire que j'en brasse du monde en ce moment), je ne connais personne qui n'ait renoncé à rien.

Mais du coup (et là j'éclaire votre journée virtuelle)...peut-être que bloguer est aussi un moyen de ne pas enterrer complètement une vision du monde qu'on avait avant d'être des adultes; c'est-à-dire avant d'être obligé de faire des choix - même des petits (avec lesquels j'ai un vrai problème). Parce que, faut pas se mentir, on fait ce que l'on veut sur un blog, on écrit, on s'énerve, on parle de soi, de ce qu'on aime, ou pas , on ne se justifie auprès de personne, on se cache plus ou moins bien, on donne l'image qu'on veut, on aime et on est aimé (ou pas, ça c'est une autre histoire en fait) pour les choses qu'on a choisi de déposer sur la toile...et de toutes manières, d'un petit clic on dégage ce qui nous dérange...

Alors, vous savez quoi, en fait, je me dis qu'à l'inverse, on a de la chance, nous, d'avoir un blog finalement.

Comme d'habitude,  je dis ça, je dis rien.

PS: Il pleut des trombes d'eau, on est dimanche sur la Côte d'Azur et on se croirait en novembre, les CE1 rentrent en évaluations demain matin, je me suis frappée 3 h de spectacle de danse vendredi soir, une cérémonie ultra bizarre hier toute la journée, perchée sur mes compensées...je suis en roue libre totale (mais ça vous l'avez déjà compris je pense)

lundi 3 juin 2013

Bernadette a disparu

Depuis quelques temps, il faut bien reconnaître que Grey's Anatomy a été un excellent palliatif à mes petites déceptions littéraires. Au risque de vous éblouir avec ma grande exigence culturelle, je me vois encore, sanglotant sur mon canapé, au moment ou Meredith et Alex (oh, Alex un bad boy comme je les aime!) décident de rester dans une ambulance prête à exploser, coincée en haut d'une côte, après un virage, en pleine nuit de tempête pour tenter de sauver un nourrisson de 6 heures...Un souvenir poignant (aucun second degré là dedans...j'ai vraiment pleurer comme une madeleine...)


Maria Semple, Bernadette a disparu,
Plon, Feux croisés,  Janvier 2013, 371 p. 
Et puis, grâce à une copinaute, je ne suis pas partie loin du Seattle Grace Hospital quand j'ai découvert Bernadette...avant qu'elle ne disparaisse.

Bernadette a disparu raconte l'histoire d'une femme de 50 ans, mariée à un génie de Microsoft, maman de Bee, une adolescente cardiaque et géniale. Toute cette joyeuse famille habite une maison délabré envahie par les ronces sur une colline de Seattle (la description de la ville est à hurler de rire), et s'apprête à partir en croisière en Antarctique.

D'abord Bernadette est un paradoxe réjouissant. Elle est le meilleur et le pire de la femme. Elle est à la fois brillantissime et en plein laisser-aller, misanthrope et coquette, mère fusionnelle et irresponsable ( elle a quand même appelé sa fille Balakrishna!), elle fut une architecte de génie, visionnaire et sublime qui habite maintenant dans une ruine insalubre, elle vit recluse en détestant ses congénères et apparaît pourtant d'une crédulité ahurissante. Bref, comme dit Aifelle, Bernadette nous ferait toutes passer pour des femmes bien dans la norme.

Bernadette a disparu c'est d'abord une réflexion sur le génie, la création sous toutes ses formes, la maternité, la frustration, la place dans la société, la modernité dans ce qu'elle a de meilleur et de pire. Que des thèmes que j'adore.

Le roman s'écrit à plusieurs voix: des mails, le journal intime de Bee, des articles de journaux, des rapports de polices, des lettres, des badges magnétiques...vous l'aurez compris , quand Bernadette disparaît, ce sont toutes ces traces qu'on laisse sur du papier ou sur la toile qui reconstituent, plus ou moins bien, la réalité. C'est drôle, ça se lit vite, et pourtant j'y ai trouvé une certaine profondeur, une lecture à plusieurs niveaux. On pense lire un Kinsella...mais ça va bien au delà d'un roman humoristique sur une femme névrosée.

Par exemple Maria Semple évoque la religion avec une certaine finesse. Au début elle se moque gentiment des grenouilles de bénitier, des groupes de jeunesse chrétienne, on sourit avec elle (parce qu'on est propice à la moquerie), mais finalement, Maria Semple parle de la foi (rien qu'avec le prénom de Bernadette vous l'aurez compris), sans complaisance ni caricature et avec une grande bienveillance et une vraie sincérité. Le personnage de Audrey Griffin est particulièrement bien tourné ...je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher les rebondissements aux futurs lecteurs.

Seul bémol selon moi :  Bernadette est un livre de femmes dans lequel les hommes sont, au choix, d'une faiblesse condamnable ou des junkies/dealer/menteur. Il m'a manqué un beau premier rôle masculin. Mais à la limite, ce n'est pas grave, parce que je me suis régalée, parce que Bernadette fait des choses ahurissantes, que sa fille est formidable, que l'intrigue est bien construite et que finalement, rien n'est jamais perdu ni gâché, et qu'être original promet une vie palpitante.

Je laisse reposer tout ça, et dans quelques semaines, selon le souvenir que j'en garderai, je reviens vous dire si c'est un coup de coeur....

PS - Message personnel : ZAP si tu veux je te le prête, ce sera avec un grand plaisir (tu comprendras en le lisant)